Il passe ses années de collège au sein de l'établissement privé catholique De Maillé après une scolarité primaire au sein de l'école du Jeu-de-Paume[8].
Sa ville natale, à laquelle fait référence sa chanson Beaulieue[9] et à laquelle il doit beaucoup, lui a donné « une certaine rage, une envie de me dépasser. Il y a un peu ce truc de carcan en banlieue, qu'on le veuille ou non : on nous dit qu'on est en marge, qu'on va arriver à rien, qu'on va mal finir. Moi j'avais des rêves plein la tête et une petite voix me disait que j'allais y arriver. L'envie de m'en sortir m'a aidé à y parvenir », raconte-t-il dans une interview[10]. À l'âge de 12 ans, il commence à prendre des cours de théâtre, de chant, de technique vocale et de piano[11] : « Je prenais la télécommande pour faire un micro et je tournais l'halogène pour faire la lumière. Du coup ma mère m'a proposé de prendre des cours de théâtre vu que je n'excellais pas au sport[10] ». Il passe son bac, en 2009, au lycée Léon-Blum à Créteil, puis il poursuit sa formation à l'Institut supérieur des arts de la scène (ECM-ISAS), à Paris[1].
Entre 18 et 19 ans, il commence à écrire ses chansons. Il chante pour la première fois I Believe I Can Fly de R. Kelly devant le public de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de son quartier : « J'étais tout frêle, […] tellement stressé parce qu'il y avait beaucoup de rap et je n'étais pas du tout dans ces codes-là », raconte-t-il dans une interview[16].
Il participe au Printemps de Bourges, dont il remporte le prix des Inouïs[17], et à Bars en Trans, et se voit lauréat des inRocKs Lab 2016[1]. Il se joint également en au Festival Off Off Off des Nuits de Champagne à Troyes[18].
Cure (2018)
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre la neutralité en accordant à un aspect du sujet une importance disproportionnée.
Aux côtés de Gaël Faye et Fishbach, il est nommé dans la catégorie « Révélation scène de l'année » à la 33e cérémonie des Victoires de la musique qui se déroule le [21],[20],[22]. Mi-, il présente son titre Ego. Le , paraît son premier album Cure, disponible en CD, vinyle et en version dématérialisée[23] et le clip de Normal, abordant les stéréotypes sur l'identité sexuelle, la peur d'autrui et l'homophobie[24] : « Une colère vis-à-vis de gens qui m'attaquaient parce qu'ils n'aimaient pas la personne que je pouvais représenter », explique-t-il dans le magazine Têtu[25]. Le clip est tourné au centre des YMCA, rue de Trévise, à Paris, dans la plus vieille salle de basket-ball au monde[26]. En une semaine, le disque se classe numéro un des meilleures ventes d'albums, avec 13 500 exemplaires[27] et « déloge »Grand Corps Malade au Top albums France Fnac[28]. L'album est certifié en France triple disque de platine[29]. Une réédition de ce premier album, intitulée Culte, est publiée le , avec quatre nouveaux titres, Comme ça, Grave, Sensible et Risque de toi[30].
Kid Boxing (2019)
Après avoir fini la tournée de son premier album, Eddy de Pretto annonce au mois d' une dizaine de dates d’un spectacle immersif autour de la boxe traitant du combat psychologique de soi et de la quête d’identité nommé : Kid Boxing à l'Élysée-Montmartre[31].
En pleine pandémie de Covid-19, Eddy de Pretto lance son deuxième album studio, qui s’écoulera à 100 000 exemplaires. Les dates de tournée sans cesse reportées permettront au chanteur de défendre tout de même son album dans les Zéniths de France.
Love Factory et Crash Cœur (2023)
Eddy de Pretto confirme sa casquette de metteur en scène en imposant sa « Love Factory » à la maison de la radio[32],[33]. C’est un spectacle dans lequel il est accompagné par onze pianistes, sur fond de science-fiction, diffusé sur France 2[34],[35].
Il prend un virage R’n’B dans l'album Crash Cœur sorti en 2023[36].
Thèmes abordés dans ses textes
Il expose dans ses textes de nombreux problèmes de société tels que l'homophobie et les comportements machistes et phallocrates, qu'il surnomme « virilité abusive ». Eddy de Pretto ne cache pas son homosexualité : « Je ne suis pas militant. Je n'ai pas envie d'être un porte-drapeau. J'ai juste envie de raconter ma vie, ma réalité »[16].
Dans l'émission Taratata diffusée le , il explique que la chanson Kid interroge la masculinité et l'hyper-virilité qui ont constitué une part de son éducation. Lorsque Nagui lui demande s'il parle d'homosexualité dans ses chansons, il répond que ce n'était aucunement son but[37]. À ce sujet, le chanteur déclare aux Inrockuptibles : « J'essaie de parler de mon histoire personnelle et de la normaliser le plus possible. Et pas la mettre en avant pour dire que je suis le premier pédé qui lie le rap et la chanson française[1]. ».
Victime de cyberharcèlement à la suite d'une performance au sein de l'église Saint-Eustache de Paris en , pourtant invité et soutenu par le curé de la paroisse, il dépose plainte et 17 personnes, appartenant à la mouvance catholique intégriste, sont jugées en [38]. 11 personnes sont condamnées à des peines allant de 3 à 6 mois de prison avec sursis[39].
Environnement musical
La musique d'Eddy de Pretto s'inscrit à la fois dans le hip-hop et la variété française[4] ; il se définit comme un artiste « non-genre »[40]. Pour Libération, son style est au « mitan de la chanson « traditionnelle » (Charles Aznavour, Jean Guidoni, Pierre Lapointe…) et du hip-hop générationnel »[4]. Le journal loue le style « âpre et emphatique » et le compare à « celui d'un Stromae lisant fébrilement Édouard Louis, la nuit, sous les draps, à la lampe torche »[4].
Out d'or de la création artistique en 2018, remis par l'Association des journalistes LGBT, parce qu'il « déconstruit les modèles de masculinités oppressives »[45].
Les Globes de Cristal 2019 : meilleur album et meilleur artiste masculin de l'année[46]