Disparition de Madeleine McCann | |
Titre | Disparition de Madeleine McCann |
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Fait reproché | Enlèvement |
Pays | Portugal |
Ville | Praia da Luz |
Date | |
Nombre de victimes | 1 |
Jugement | |
Statut | non élucidé |
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La disparition de Madeleine McCann, fillette britannique de presque quatre ans s'est produite durant la soirée du jeudi à Praia da Luz en Algarve au Portugal où sa famille était en vacances. Sa disparition a donné lieu à une importante couverture médiatique en Europe. Mais après différentes enquêtes portugaise et britannique, cette disparition n'a toujours pas été élucidée.
Madeleine Beth McCann est née le à Leicester. Dite « Maddie » par quelques journaux anglais, elle est la fille d'un couple de médecins britanniques, Kate Marie McCann (née Healy en 1968 à Huyton), près de Liverpool et Gerald Patrick McCann (né en 1968 à Glasgow). Le , la famille McCann arrive au Portugal pour une semaine de vacances. Ils séjournent dans un bungalow du complexe hôtelier Ocean Club de Praia da Luz, une station balnéaire en Algarve, à 300 km au sud de Lisbonne. Le , les parents McCann mettent au lit « Maddie » ainsi que leurs deux autres enfants, Sean et Amelie, des jumeaux âgés de 2 ans, et vont dîner avec un couple d'amis dans un restaurant de tapas à 120 mètres de leur bungalow[1].
Vers 21 h, le père prend le soin d'aller vérifier que les enfants dorment tranquillement dans leur chambre. À environ 22 h, la mère fait de même et découvre le lit de Maddie vide, les volets et la fenêtre ouverts. Les parents, aidés de leurs amis, prospectent dans les environs, vainement. Ils donnent alors l'alerte, appelant le 112 (numéro d'appel d'urgence commun à toute l'Europe), mais c'est à 22h41 que la gendarmerie portugaise arrive sur place.
Pensant à une escapade, les Gendarmes, le personnel du complexe, des hôtes et des habitants de Praia da Luz poursuivent les recherches jusqu'à 4 h 30 du matin, tandis que la police des frontières (Serviço de Estrangeiros e Fronteiras (pt)) et tous les aéroports portugais et espagnols sont mis en alerte. La piste de l'enlèvement se précise lorsqu'une famille d’Irlandais en vacances dans le secteur, les Smith, témoigne avoir aperçu, un peu avant 22 heures, un homme tenant dans ses bras une fillette en pyjama rose dont le signalement correspond à Maddie[2].
Le , Interpol diffuse une alerte mondiale à tous ses membres pour sa disparition[3],[4]. Les diplomates britanniques en poste au Portugal reçoivent des instructions pour apporter de l'aide aux parents[5],[6].
La disparition de cette enfant est très largement médiatisée en Europe.
La chaîne d'information française LCI rapporte qu'un site lancé par la famille pour recevoir des informations et recueillir des fonds afin d'aider aux recherches a reçu cinq millions de visites en moins de vingt-quatre heures. Des offres de dons ont été reçues de la part de simples particuliers, de petites entreprises mais également de multinationales afin d'aider à lancer une campagne d'affichage dans toute l'Europe[7].
La ministre de la justice allemande, Brigitte Zypries, estime le , à une réunion des ministres de la justice du G8, que la disparition de la fillette pourrait être due à un réseau pédophile[8].
Le , Kate McCann est mise en examen par la police portugaise. Elle est « soupçonnée d'avoir accidentellement tué sa fille » à la suite des résultats d'examens pratiqués dans un laboratoire britannique sur des taches de sang, vêtements et autres objets de la chambre d'hôtel après que des chiens pisteurs anglais entraînés à renifler des cadavres ont repéré ces objets. Cette mise en examen est suivie de celle du père mais selon les avocats des McCann, cette procédure aurait été faite à leur demande[9].
Après de multiples pistes plus ou moins sérieuses étudiées, dont celle de la culpabilité des parents, et la possible intervention d'un pédophile étranger[10],[11], le ministère public portugais classe l'affaire le (la mise en examen des parents est donc levée) mais se réserve le droit de la rouvrir[12].
En , le policier portugais chargé de l'enquête, Gonçalo Amaral, publie les conclusions des enquêteurs dans le livre Maddie, l'enquête interdite : Madeleine serait morte dans l'appartement, son cadavre aurait été caché[13].
Le , les parents de Maddie lancent un nouvel appel à témoin avec deux photos de Maddie, vieillie de deux ans, diffusées dans un message vidéo, traduit en sept langues[14].
En , un tribunal portugais autorise la publication du rapport d'enquête, lourd de deux mille pages. Certaines pistes, crédibles selon les parents mais sans pertinence selon la police judiciaire, n'auraient pas été exploitées[15].
Début , Scotland Yard relance l'enquête grâce à une nouvelle piste : deux hommes incarcérés en Écosse pour pédophilie, Charles O'Neil et William Lauchlan. Ils se sont beaucoup déplacés en Europe, notamment au Portugal à partir de 2006. De plus, Charles O'Neill ressemble au suspect aperçu en train de rôder autour du complexe touristique portugais de Praia da Luz où la fillette a disparu[16],[17],[18].
Le , on apprend qu'une valise a été trouvée par un motard australien dans laquelle un corps d’enfant décomposé, accompagné de vêtements de fillette : robe de danse, chaussons roses, shorts, t-shirt… Les premières analyses concluent que le cadavre est celui d’une petite fille de 2 ou 3 ans, aux cheveux clairs, probablement décédée en 2007. Tout concorde avec le signalement de Maddie[19],[20],[21],[22]. Mais rapidement les analyses révèlent qu'il ne s'agit pas de son corps[23],[24].
Le 19 avril 2017, la nounou de Maddie McCann brise le silence 10 ans après sa disparition. Elle détaille quelques faits le jour où celle-ci disparaît, notamment la disparition de preuves selon elle ; elle est convaincue de l'innocence des parents[25].
Fin , Andrés, 45 ans, un homme d’affaires de nationalité espagnole, a reconnu un de ces deux portraits-robots suspects dressés à Scotland Yard en 2013, une personne qu’il avait déjà aperçue plusieurs années auparavant. Il affirme qu’un de ces hommes a approché ses deux fillettes de 5 et 13 ans, dans un petit hôtel au Portugal en novembre 2001, soit six ans avant l’affaire McCann. il a même apporté son témoignage à la police espagnole dans cette affaire, puis plus tard à Scotland Yard, mais il n’a jamais eu de retour[26].
Début , 12 ans jour pour jour depuis sa mystérieuse disparition, l'enquête sur l’affaire Maddie McCann continue. La police portugaise aurait un nouveau suspect en vue. Il s’agirait d’un « maniaque sexuel », présent à Praia da Luz au moment de sa disparition. À l’époque, il aurait abordé plusieurs enfants dans la station balnéaire. Le média ajoute que les enquêteurs tiennent à garder le secret sur l’identité du nouveau suspect[27],[28],[29],[30].
Fin , les autorités portugaises seraient à deux doigts de retrouver le principal suspect de cette terrible affaire. Il s'agirait de Martin Ney, un pédophile allemand de 48 ans, présent dans la région d'Algarve au Portugal, lors de la disparition de Madeleine McCann en 2007. Il a été condamné à la perpétuité en 2011 pour avoir tué trois enfants[31],[32],[33].
À la suite du Pizzagate, une théorie conspirationniste américaine sur un réseau pédophile née avant l' élection présidentielle de 2016, des internautes ont imaginé un lien entre le portrait-robot des suspects de la disparition de Madeleine McCann avec John Podesta et son frère Tony[34].
En juin 2020, la police allemande annonce avoir trouvé un nouveau suspect dans l'affaire[35],[36]. Le 17 juin, le parquet de Brunswick déclare que « les informations dont il dispose indiquent que le suspect a tué Madeleine » et il ajoute que « Ce sont des preuves ou des faits concrets dont il dispose, et non de simples indications » mais précise ne pas avoir de « preuves médico-légales [telles que le corps de la fillette] »[37]. Le 16 juin, les parents nient cependant avoir reçu une lettre des autorités allemandes qui confirme la mort de leur fille[38]. Le 19 juin, Scotland Yard déclare avoir reçu une lettre de l'Office fédéral de police criminelle le 12 juin, mais affirme que la lettre ne dit pas qu'il y a des preuves que Madeleine est morte[39]. Le principal suspect est un homme de 43 ans, pédophile multirécidiviste qui est actuellement en détention à Kiel, dans le nord de l’Allemagne, pour une autre affaire criminelle[37]. Au moment de la disparition de Maddie, il vivait à quelques kilomètres de l'hôtel où la famille résidait[37].
L'enquête passionne l'opinion publique. La police portugaise a subi pendant l'enquête toutes sortes de pressions. Finalement les investigations seront officiellement closes pour « manque de preuves concluantes ». C'est une décision que Gonçalo Amaral, policier de la police judiciaire responsable de l’enquête, ne peut accepter. Il donne aussitôt sa démission et se met à écrire un livre afin de révéler les dessous de cette dramatique affaire. Son ouvrage L’Enquête interdite (Bourin éditeur) sera publié dans le monde entier[40].
Dès 2009, les McCann tentent de faire interdire la publication du livre de Gonçalo Amaral. L'hypothèse du policier est que Maddie aurait été victime d'un incident domestique[41], qu'elle serait décédée dans l'appartement et que les parents auraient simulé un enlèvement[42]. L'injonction décidant d'interdire la vente du livre et la divulgation d'un documentaire portant le même titre est prononcée en septembre 2010 mais est annulée le par la Cour d'appel de Lisbonne qui estime que « le contenu du livre ne portait atteinte à aucun des droits fondamentaux »[43].
Les McCann intentent une action dans le civil accusant l'ancien policier de diffamation et réclament cette fois-ci 1,2 million d'euros d'indemnité en réparation du préjudice subi. Le , Amaral est condamné à payer 500 000 euros aux parents, somme assortie d'intérêts s'élevant à 106 000 euros. Le tribunal civil de Lisbonne condamne en outre Amaral et ses éditeurs à retirer les exemplaires en circulation et leur interdit toute réédition du livre, de même que toute nouvelle diffusion d'un documentaire fondé sur ces mêmes thèses[44].
Néanmoins, en , Gonçalo Amaral a gagné son procès en appel[45]. Non seulement le tribunal d'appel a révoqué sa condamnation à payer 500 000 euros aux McCann, mais il a également annulé l'interdiction qui lui avait été faite de publier son livre L’Enquête interdite. Ce dernier pourra donc enfin être publié en Grande-Bretagne et dans le reste du monde et Gonçalo Amaral pourra s'exprimer librement, y compris à propos des éléments contenus dans le dossier de l'enquête qu'il a menée dans le cadre de ses fonctions d'inspecteur de police. Enfin, son avocat a indiqué que Gonçalo Amaral avait l'intention de poursuivre en justice les McCann et leur réclamer des dommages et intérêts, dont le montant n'a pas été précisé, « pour les années de préjudice et les pertes financières »[46].
Co.AG, « Madeleine McCann Lost in Praia Da Luz », sur YouTube (consulté le 23 janvier 2020)
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