Principalement actrice de théâtre, notamment à la Royal Shakespeare Company, Diana Rigg est cependant plus connue du grand public pour ses rôles au cinéma et à la télévision, notamment celui d’Emma Peel (aux côtés de Patrick Macnee) dans la série Chapeau melon et bottes de cuir au milieu des années 1960. Jouant dans la série durant seulement deux saisons et 51 épisodes, elle marque durablement les esprits dans ce rôle.
Enid Diana Elizabeth Rigg est la fille de Louis Rigg et de Beryl Helliwell. Elle passe ses sept premières années à Bikaner en Inde dans la province du Rajasthan, où son père travaille comme ingénieur des chemins de fer[2] au service du Mahârâja Gangâ Singh.
Elle arrive pour la première fois en Grande-Bretagne en 1945 avec son frère Hugh, de quatre ans son aîné. Les deux enfants sont placés dans des pensionnats, alors que leurs parents retournent en Inde. Leur mère rentre en 1947 et leur père l’année suivante.
Elle étudie l’art dramatique à la Royal Academy of Dramatic Art, en sortant diplômée en . La même année, lors du Festival de théâtre de York, avec les élèves de l’école, elle joue dans Le Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht au York Theatre Royal, du 24 au . Ce sont les toutes premières représentations en Grande-Bretagne de cette pièce et, apparemment, ce sont aussi les premières vraies représentations publiques sur scène de Diana Rigg[3].
Carrière
Diana Rigg a avant tout fait sa carrière au théâtre, jouant avec brio tous les genres avec sans doute une inclination pour les classiques et le genre dramatique (Othello, Le Songe d'une nuit d'été, etc.).
Mais pour le grand public, elle reste avant tout l’inoubliable Emma Peel de la série Chapeau melon et bottes de cuir (1961-1969) où elle incarne une redoutable espionne dont l’érudition et les qualités de combat sont à la hauteur de sa grande beauté physique. Pour la majorité des fans, les saisons où elle est la collaboratrice de l'agent John Steed (interprété par Patrick Macnee) sont les meilleures de la série (saisons 4 et 5 diffusées en 1966 et 1967).
En 1968, se sentant enfermée dans un seul personnage, elle décide de suivre l’exemple de sa devancière Honor Blackman et quitte la série, et l’agent au chapeau melon, pour un autre agent… James Bond ! Dans Au service secret de sa Majesté (1969), elle incarne Tracy, l'unique femme qui épouse l'agent 007 (George Lazenby dans ce film).
La série Chapeau melon et bottes de cuir et ce rôle de James Bond girl lui ont valu une célébrité indéniable. Mais ensuite, elle refuse énergiquement de parler de cette période. Elle a notamment affirmé regretter d'avoir accepté le rôle de Tracy (« une erreur » selon elle)[4] et ne pas s'être entendue avec Lazenby lors du tournage (au contraire d’avec Patrick Macnee dans la série des Chapeau melon). Elle déclare qu’elle a simplement rempli son contrat, à savoir aider un novice : en effet, Lazenby a débuté sa carrière d’acteur avec ce film.
Pour Chapeau melon et bottes de cuir, elle est ensuite indéfectiblement liée à ce personnage : Diana Rigg est Emma Peel. Aussi, ne veut-elle pas d’interviews sur ce personnage qui, d’une certaine manière, l’a réduite à rester dans la mémoire collective uniquement avec ce rôle (tout comme Patrick Macnee qui est resté John Steed, ou Linda Thorson qui est restée Tara King)[4]. En outre, Diana Rigg a révélé en 2019 qu'elle avait d'abord gagné dans la série « moins que le cameraman » et qu'elle avait dû batailler, très seule, pour obtenir justice. « Personne ne m’a soutenue en fait, pas même Patrick Macnee, que j’aimais énormément, mais qui a fait l’autruche. »[5]. D'autre part, elle a expliqué avoir mal vécu le statut de « sex symbol » qui était inhérent à son rôle de femme fatale - agent secret dans la série : « Je me sentais rabaissée, parce que j’étais bien plus que cette simple image de femme sexy. D’ailleurs, la combinaison en cuir que je portais était très inconfortable, et me faisait transpirer beaucoup, ce n’était vraiment pas sexy. »[5]
À la fin de l'année 1998, elle joue de nouveau le rôle principal deThe Mrs Bradley Mysteries, avec notamment Peter Davison.
En 2013, elle réapparaît à la télévision, dans la série Game of Thrones, où elle interprète Olenna Tyrell, et aussi dans un épisode de la série Doctor Who au côté de sa fille Rachael Stirling. Sydney Newman, un des créateurs de la série, est également à l'origine de Chapeau melon et bottes de cuir.
Mort
Diana Rigg meurt chez elle à Londres le à l'âge de 82 ans, des suites d'un cancer du poumon qui lui avait été diagnostiqué six mois plus tôt[6],[7]. Elle passe ses dernières heures entourée de ses proches à évoquer ses souvenirs[8].
Vie privée et engagements
Après avoir vécu maritalement durant huit ans avec l’acteur et réalisateur britannique Philip Saville, Diana Rigg épouse Menachem Gueffen, un peintre israélien, le ; ils divorcent le . En 1975, elle rencontre Archibald Hugh Stirling lors d’un dîner ; leur fille Rachael Stirling nait le . Le couple se marie le à New York, mais divorce en 1990.
Diana Rigg a longtemps semblé garder des distances avec le féminisme. Elle déclarait à ce propos dans les années 1960 : « I find the whole feminist thing very boring » (« je trouve tout le discours féministe très ennuyeux »)[9]. En , elle ajoute que si les femmes s'opposent à la galanterie et au savoir-vivre traditionnel, tel le fait pour les hommes d'ouvrir les portes aux femmes, alors elles sont stupides[réf. souhaitée]. Cependant, en , alors invitée d'honneur du festival Canneséries, elle fait part de son indignation au sujet des inégalités salariales entre hommes et femmes dans les séries[10].
Diana Rigg a été élevée aux grades de « commander » (1988) puis de « dame commander » (1994) dans l’ordre de l'Empire britannique, en récompense d’une « carrière exceptionnelle sur scène et à l’écran en Grande-Bretagne ».
Récompenses
Diana Rigg a obtenu douze récompenses en compétition et deux à titre personnel[14] :
Cathy Cerda dans Game of Thrones (série télévisée)
Jeanne Savary dans Au service secret de Sa Majesté (scènes supplémentaires)
Reconnaissance
Hommages
En 1998 sur l'album La Ouache, le groupe de rock et de folk brestois Matmatah fait allusion à Diana Rigg et sa participation à la série Chapeau melon et bottes de cuir avec la chanson Emma (« Emma, t’es vraiment dix fois plus belle que Tara »)[16].