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Damien Abad | |
![]() Damien Abad en juin 2017. | |
Fonctions | |
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Député français | |
En fonction depuis le (10 ans et 19 jours) |
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Élection | 17 juin 2012 |
Réélection | 18 juin 2017 19 juin 2022 |
Circonscription | 5e de l'Ain |
Législature | XIVe, XVe et XVIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UMP (2012-2015) LR (2015-2022) App. RE (depuis 2022) |
Prédécesseur | Nouvelle circonscription |
Conseiller départemental de l'Ain | |
En fonction depuis le (7 ans, 3 mois et 7 jours) |
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Élection | 29 mars 2015 |
Réélection | 20 juin 2021 |
Circonscription | Canton de Pont-d'Ain |
Prédécesseur | Serge Fondraz |
Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées | |
– (1 mois et 19 jours) |
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Président | Emmanuel Macron |
Premier ministre | Élisabeth Borne |
Gouvernement | Borne |
Prédécesseur | Olivier Véran (Solidarités) Brigitte Bourguignon (Autonomie) Sophie Cluzel (Personnes handicapées, secrétaire d'État) |
Successeur | Jean-Christophe Combe (Solidarités et Autonomie) Geneviève Darrieussecq (Personnes handicapées) |
Président du groupe Les Républicains de l'Assemblée nationale | |
– (2 ans, 6 mois et 13 jours) |
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Élection | |
Législature | XVe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Christian Jacob |
Successeur | Virginie Duby-Muller (intérim) Olivier Marleix |
Vice-président des Républicains | |
– (1 an, 10 mois et 10 jours) |
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Avec | Virginie Calmels Guillaume Peltier |
Président | Laurent Wauquiez |
Successeur | Virginie Duby-Muller |
Président du conseil départemental de l'Ain | |
– (2 ans, 3 mois et 8 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Rachel Mazuir |
Successeur | Jean Deguerry |
Conseiller régional de Rhône-Alpes | |
– (5 ans et 15 jours) |
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Élection | 21 mars 2010 |
Président | Jean-Jack Queyranne |
Successeur | Michel Buellet |
Député européen | |
– (2 ans, 11 mois et 3 jours) |
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Élection | 7 juin 2009 |
Circonscription | Circonscription Sud-Est |
Législature | 7e |
Groupe politique | PPE |
Successeur | Michel Dantin |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nîmes (Gard, France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDF (avant 2007) NC (2007-2012) UMP (2012-2015) LR (2015-2022) |
Diplômé de | IEP de Bordeaux IEP de Paris |
Profession | Chargé de cours vacataire |
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Ministres français des Solidarités Ministres français des Personnes handicapées |
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Damien Abad, né le à Nîmes (Gard), est un homme politique français.
Successivement membre de l'UDF, du Nouveau Centre puis de l'UMP devenue LR, il est conseiller municipal de Vauvert (Gard) de 2008 à 2010, député européen de 2009 à 2012, conseiller régional de Rhône-Alpes de 2010 à 2015 et président du conseil départemental de l'Ain de 2015 à 2017.
Élu député en 2012 dans la 5e circonscription de l’Ain et réélu en 2017, il préside le groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale à partir de 2019.
En 2022, il se rapproche de la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron, quitte la tête du groupe LR ainsi que le parti, puis est nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées dans le gouvernement Élisabeth Borne. Il est réélu député de l’Ain au second tour des élections législatives. À la suite de plusieurs accusations de viol après sa nomination, il est démis de sa fonction de ministre à l'occasion du remaniement du gouvernement post-législatives.
Ses parents sont installés à Aubord (Gard)[1]. Son père est responsable des achats dans une grande entreprise[2], et issu d'une famille qui avait fui l'Espagne de Franco[3]. Sa mère est assistante sociale et professeur de gymnastique volontaire. Amateur de sport, il est supporter du Nîmes Olympique[4].
Ancien élève du collège la Vallée verte[1] et du lycée Alphonse-Daudet[5], major de Sciences Po Bordeaux, diplômé de Sciences Po Paris (2004)[6], il échoue deux fois au grand oral de l'ENA[7]. Il est ensuite chargé de cours vacataire à Sciences Po Paris.
Atteint d'arthrogrypose, une maladie congénitale, il est parfois considéré comme une personnalité incarnant la diversité en raison de son handicap physique[8]. Il est présenté par de nombreux médias comme le seul député de la XVe législature porteur de handicap[9],[10].
Il devient chargé d’études sur les questions budgétaires et fiscales au groupe UDF en mars 2006 puis au groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale[11].
Candidat aux élections législatives de 2007 dans la 5e circonscription des Yvelines, il réalise un score de 3,17 %[12].
En 2008, il crée le mouvement des Jeunes Centristes[13], un mouvement jeune rattaché au Nouveau Centre[14]. Il en est le président fondateur, élu à la quasi-unanimité en , lors du congrès fondateur du Nouveau Centre à Nîmes[15]. Il quitte cette fonction pour assumer celle de Secrétaire général adjoint du Nouveau Centre dans le courant de l’année 2010.
Ayant rencontré Gérard Gayaud par l'entremise d'Yvan Lachaud[16], il est élu conseiller municipal de Vauvert sur la liste de ce dernier lorsqu'il devient maire en 2008.
Il est élu conseiller régional de Rhône-Alpes, et démissionne alors de son mandat municipal à Vauvert[17]. Au conseil régional, il siège à commission thématique « Emploi, économie, économie sociale et solidaire et innovation sociale » et à la Commission « Sport et Jeunesse »[18].
Le , il est élu président du conseil départemental de l'Ain[19]. Élu député en 2017, il abandonne la présidence pour respecter la loi sur le cumul des mandats — Jean Deguerry lui succède —, tout en restant conseiller départemental[20].
En , pour les élections européennes de 2009, il est élu député européen, sur la liste de la majorité présidentielle, dans la circonscription Sud-Est[21]. Il doit sa place éligible sur la liste d'alliance entre l'UMP et son parti à l'insistance d'Hervé Morin, président du Nouveau Centre — qui dit en avoir « fait un symbole » —, face aux réticences de l'UMP. Il devient ainsi, à 29 ans, le benjamin des eurodéputés français et le plus jeune parlementaire français en exercice. Il est l'un des plus jeunes élus du Parlement européen.
Dans le cadre de son mandat européen, il intervient régulièrement sur les questions d’économie, en particulier en matière de politique industrielle, services sociaux d’intérêt général et défense des consommateurs. Président fondateur de l’Intergroupe « Jeunesse »[22], il est, au sein du Parlement européen, membre de deux commissions législatives : la commission des budgets ainsi que la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs[23].
En , il est désigné tête de liste de la majorité présidentielle (UMP et partis proches) dans le département de l’Ain.
Il rejoint l'UMP en [réf. nécessaire].
Il soutient Bruno Le Maire pour la primaire de la droite et du centre de 2016[24]. En , il est nommé avec cinq autres personnalités porte-parole de sa campagne de la primaire[25]. Après la désignation de François Fillon comme candidat de la droite et du centre lors de cette primaire, il lui apporte son soutien indéfectible, et ce même après la survenue de l'affaire Fillon[26], devenant son porte-parole jusqu'à sa défaite au soir du premier tour des présidentielles[27].
Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[28]. Dans la foulée de cette élection, il est nommé troisième vice-président des Républicains[29].
Il soutient Xavier Bertrand en vue de l'élection présidentielle de 2022 et plaide pour que son parti se dispense d’une primaire[30],[29]. Après son élimination du premier tour du congrès des Républicains de 2021, il se rallie à Valérie Pécresse[31].
Il compte parmi les dirigeants LR favorables à un rapprochement avec LREM et entretient des contacts avec Thierry Solère à l’Élysée, au point d’être soupçonné de négocier une place au gouvernement[32],[33]. Pressenti pour rejoindre LREM, et sommé par Christian Jacob d'éclaircir sa situation, il annonce le qu'il quitte la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale et qu'il se met en retrait de sa formation politique[34].
Lors des élections législatives 2012, il est candidat dans la nouvelle 5e circonscription de l'Ain, investi par l'UMP. Il obtient 31,81 % des voix lors du premier tour, puis est élu avec 56,40 % des voix au deuxième tour face à la candidate socialiste Josiane Exposito[35],[36]. Il rejoint alors la commission des Affaires économiques.[réf. souhaitée]
Lors de la séance d'élection du président de l'Assemblée nationale, le , il est secrétaire de séance, étant un des six plus jeunes députés de France.
Il est réélu député en , pour la XVe législature de la Cinquième République française[37]. Le , il est candidat à la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale face à Christian Jacob ; ce dernier est finalement réélu en recueillant 62 voix au second tour, contre 32 pour Damien Abad[38],[39]. Il devient premier vice-président du groupe[39].
Après l'élection de Christian Jacob comme président des Républicains le , il se porte candidat à sa succession à la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale[39]. Alors qu'Olivier Marleix part favori, Damien Abad sort en tête du premier tour, avec 34 voix contre 20 pour Olivier Marleix, puis l'emporte au second tour avec 64 voix contre 37 à ce dernier[39]. Selon Contexte, alors que « les anciens clivages entre « sarkozystes », « fillonistes » et « juppéistes » n’ont plus cours dans le groupe », Damien Abad a présenté « un profil qui rassure les députés de l’ancienne génération, sans le couper des nouveaux élus de 2017, qui forment une moitié du groupe »[39]. Le média en ligne souligne également « son positionnement d’homme indépendant », qui « ne doit rien à Christian Jacob », tandis qu'Olivier Marleix a souffert d'un entrefilet paru dans Le Canard enchaîné, le présentant comme le candidat de ce dernier[39].
Lors des élections municipales de 2020, il affirme qu'« il n’y a pas d’alliances politiques possibles » entre LR et LREM[40].
Alors que LREM n'avait pas investi de candidat face à lui dans sa circonscription et qu'il venait de se mettre en congé des Républicains, ceux-ci donnent leur investiture le à Julien Martinez, conseiller municipal d'Oyonnax[41].
Au soir du premier tour des élections législatives, le , il arrive en tête dans la 5e circonscription de l'Ain avec 33,38 % des suffrages exprimés, et se retrouve donc en ballottage devant la candidate de la NUPES, Florence Pisani qui a obtenu 23,54 % des suffrages exprimés[42]. Il est réélu au second tour avec 57,86 % des suffrages exprimés alors que la coalition Ensemble dont il se réclame perd la majorité absolue à l'Assemblée nationale[43].
Le , il est nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées du gouvernement Élisabeth Borne[44]. Deux portefeuilles, auparavant distincts, ont désormais été regroupés en un seul ministère qui assure la gestion de la vieillesse et du handicap, action saluée par l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA)[45].
Dés sa nomination, l'association Unapei adresse un communiqué à l'attention du ministre en signalant que le secteur du handicap est dans un véritable état d’urgence. L'association demande la mise en place de moyens supplémentaires pour la prise en charge des personnes handicapées tout en soutenant leur autonomie avec une protection sociale, une filière de formation adaptée pour les soignants, l'investissement dans la recherche, tout en faisant de la protection juridique des majeurs une véritable politique publique[46]. De son côté, le Collectif Handicaps (qui regroupe 52 associations nationales autour du handicap[47]) demande, dés le même jour au nouveau ministre que « le chantier de la 5e branche Autonomie soit une priorité de ce quinquennat pour en assurer le financement et développer de nouveaux droits pour les personnes en situation de handicap, âgées, et leurs proches aidants, notamment via la création d'une prestation universelle d'autonomie »[48].
Avant sa nomination comme ministre, Damien Abad est partisan de l’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) afin de permettre « davantage d’autonomie financière au sein du couple »[49].
Visé par une enquête pour « tentative de viol », il est démis de ses fonctions le à l'occasion du remaniement du gouvernement Élisabeth Borne et remplacé par Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française[50],[51].
Le — lendemain de sa nomination dans le gouvernement Borne —, Mediapart révèle la mise en cause de Damien Abad par deux femmes[52] pour deux viols présumés qui seraient survenus en 2010 et sous soumission chimique pour l'une et en 2011 pour l'autre. La deuxième femme, vice-présidente des Jeunes démocrates à Paris au moment des faits allégués, a déposé une première plainte en 2012, classée sans suite pour « carence de la plaignante »[note 1] selon le parquet de Paris, puis une seconde en 2017, également classée sans suite après une enquête préliminaire « faute d’infraction suffisamment caractérisée »[54].
Cette enquête de Mediapart fait suite à une lettre de témoignage adressée le par la première femme, qui a décidé de rester anonyme et de ne pas déposer de plainte, à l'association Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique [55]. Cette association transmet le un signalement aux responsables des deux partis Les Républicains et Renaissance, ainsi qu'au procureur de la République[56]. Le , le parquet de Paris annonce qu'il n'ouvre pas d'enquête préliminaire « en l'état », « faute d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée »[57].
Dans une lettre également publiée par Mediapart, le ministre rejette ces accusations et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’il a pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel »[58]. Il affirme que son handicap rend impossible un certain nombre des actes qui lui sont reprochés[59],[54], les victimes alléguées affirmant de leur côté qu'il se sert de son handicap pour les faire culpabiliser[60],[61].
Christophe Castaner, président du groupe LREM, dément avoir reçu ce signalement. Stanislas Guerini, délégué général du parti, affirme l'avoir découvert le seulement[62]. La Première ministre Élisabeth Borne assure qu'elle a découvert l'existence du signalement dans l’article de Mediapart[56], cependant son cabinet aurait été informé la veille et le matin du jour de publication de l'article[63].
Le , Mediapart révèle l'existence d'une troisième accusation contre Damien Abad, venant d'une élue centriste qui décrit une tentative de viol, accusation à laquelle s'ajoutent des témoignages décrivant « un élu se sentant « tout-puissant », qui aurait eu des gestes et propos « déplacés » dans le cadre professionnel, notamment à l’égard de femmes de son parti au statut inférieur »[64],[65]. Damien Abad dément, dénonce le « calendrier soigneusement choisi de ces publications » et la « partialité » de l'enquête du site d'informations, qui aurait selon lui une motivation « politique »[66],[67].
Le , 188 femmes (dont Adèle Haenel, Alice Coffin, Clémentine Autain et Laurence Rossignol) demandent sa démission dans une tribune publiée par Le Monde en arguant qu'il lui est désormais impossible d'incarner l'intérêt général[68],[69].
La troisième femme qui avait accusé dans Mediapart Damien Abad d'avoir tenté de la violer porte plainte le 27 juin 2022[70]. Le ministre conteste l'accusation « avec la plus grande fermeté » et annonce le même jour déposer plainte pour « dénonciation calomnieuse »[71]. Le parquet de Paris ouvre une enquête pour tentative de viol[72],[73].
Le , il est écarté du gouvernement lors du remaniement post-élections législatives[51]. Le même jour, une quatrième femme, ancienne militante des Jeunes Populaires, l'accuse également d'un viol sous soumission chimique en 2013[74].
Le , Libération révèle que Damien Abad apparaît dans des écoutes policières ciblant deux de ses amis, des chefs d'entreprise surveillés dans le cadre de l'affaire des barbouzes de la DGSE, pour un projet présumé d'assassinat d'un employé syndicaliste : il aurait cherché à obtenir des informations à propos de l'enquête visant ses deux amis, auprès de la préfète du département de l'Ain. Damien Abad indique à Libération qu'il aurait simplement voulu se renseigner sans volonté d’interférer dans l’enquête[75].
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