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Colin Powell | ||
![]() Portrait officiel de Colin L. Powell en 2001. | ||
Fonctions | ||
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65e secrétaire d'État des États-Unis | ||
– (4 ans et 6 jours) |
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Président | George W. Bush | |
Gouvernement | Administration Bush | |
Prédécesseur | Madeleine Albright | |
Successeur | Condoleezza Rice | |
12e chef d'État-Major des armées des États-Unis | ||
– (3 ans, 11 mois et 29 jours) |
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Président | George H. W. Bush Bill Clinton |
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Prédécesseur | William J. Crowe, Jr | |
Successeur | David E. Jeremiah | |
16e conseiller à la sécurité nationale des États-Unis | ||
– (2 ans) |
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Président | Ronald Reagan | |
Prédécesseur | Frank Carlucci | |
Successeur | Brent Scowcroft | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Colin Luther Powell | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Harlem (New York, États-Unis) | |
Date de décès | (à 84 ans) | |
Lieu de décès | Walter Reed National Military Medical Center, Bethesda, Maryland (États-Unis) | |
Nature du décès | Covid-19 | |
Nationalité | Américaine | |
Parti politique | Parti républicain (1995-2021) | |
Profession | Militaire (en retraite) | |
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Chefs d'État-Major des armées des États-Unis Secrétaires d'État des États-Unis |
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Colin Luther Powell, né le à Harlem (New York) et mort le à Bethesda (Maryland), est un général et homme politique américain.
Il est chef d'État-Major des armées entre 1989 et 1993 puis secrétaire d'État entre 2001 et 2005 dans l'administration du président George W. Bush.
D'origine afro-caribéenne, Colin Powell naît dans une famille d'immigrants jamaïcains et est élevé dans le quartier du South Bronx à New York. Il est le fils de Luther Theophilus Powell, un magasinier expéditionnaire, et de Maud Ariel McKoy, une couturière. Ses ancêtres sont africains, écossais et irlandais.[réf. nécessaire]
Après ses études secondaires à la Morris High School (Bronx) (en), Colin Powell est accepté au City College de New York où il entreprend des études de géologie[1], il obtient son Bachelor of Arts en 1958[2].
Alors que Colin Powell n’avait guère de projet, il découvre lors de sessions à la Reserve Officers' Training Corps (ROTC) ses capacités de commandement[3]. Il suit l'ensemble du programme en tant que cadet et sort avec le grade de Colonel, qui est la plus haute distinction pour un cadet. En 1958, il entre dans les Forces armées des États-Unis avec le grade de Second Lieutenant[4].
Pour sa première affectation, Colin Powell est cantonné en Allemagne de l'Ouest. En 1962, il est envoyé à la caserne de Fort Devens (en), dans le Massachusetts, il y rencontre Alma Vivian Johnson (née à Birmingham dans l'Alabama), ils se marient en 1962[5].
Il est parmi les premiers conseillers envoyés par le président John Fitzgerald Kennedy au Viet-Nam[6].
À la tête d'une unité de l'armée sud-vietnamienne, il tente de couper la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam de ses bases sociales en incendiant des villages dans la vallée d'A Shau. Une stratégie qui sera critiquée comme cruelle et contre-productive par d'autres conseillers américains mais qu'il justifiera dans ses mémoires publiées en 1995[7].
Pendant qu'il patrouillait le long de la frontière séparant le Viet-Nam du Laos[1], il est blessé en chutant dans un piège du type Punji stick (en)[8],[9],[2],[10], une infection au pied se déclare écourtant ainsi sa présence au Viet-Nam[11]. À la fin de sa première mission au Viet-Nam, il est décoré de la Purple Heart et de la Bronze Star[6].
En 1968, il est à nouveau envoyé au Viet-Nam comme Major au sein de la 23e division d'infanterie[11].
Lors de cette seconde période au Viet-Nam (1968-1969), il est victime d'un accident d'hélicoptère et s'illustre par ses actes de bravoure pour sauver ses soldats ; pour cela, il sera décoré de la Soldier's Medal[1]. Il est également chargé d'enquêter sur le massacre de Mỹ Lai et de dissimuler cet « incident » (comme le montrent les journalistes Solomon et Parry)[6].
Après deux périodes au Viêt-Nam, il profite d'une bourse de l'armée pour suivre des cours à la George Washington University, où il obtient un MBA en 1971[12],[13].
En 1972, Colin Powell est nommé commandant du 1er Bataillon du 32e régiment d’infanterie de la 2e Division d'infanterie[14], stationnant sur la zone démilitarisée de la Corée du Sud[15],[16].
Il est nommé officier de liaison auprès du département de la Défense, en poste à Washington.
De 1975 à 1976, il suit des cours au National War College, à Washington DC[14].
En 1976, il est nommé Colonel et prend le commandement de la 2e Brigade de la 101e division aéroportée cantonnée à Fort Campbell (en) dans le Kentucky[17]
Colin Powell est le premier Afro-Américain à occuper le poste de chef d’État-Major des armées, d’ à , qui plus est, sans être passé, ni par West Point, ni par l’Académie navale d'Annapolis.
En tant que chef d’État-Major des armées, il conduit les troupes américaines et alliées à la victoire face à Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe (1990-1991)[18].
Une doctrine militaire porte son nom, la doctrine Powell, dans laquelle il définit les règles pour un engagement des États-Unis dans un conflit militaire.
De 1987 à 1989, Colin Powell est le conseiller à la sécurité nationale du président Ronald Reagan et à ce titre préside le Conseil de sécurité nationale en remplacement de Frank Carlucci. Il est le premier Afro-américain et le plus jeune officier à occuper de telles fonctions. De sensibilité plutôt démocrate, le général Powell reste fidèle au parti de Reagan (républicain), entraînant avec lui bon nombre de Noirs américains, séduits par le culte de l'effort personnel (« self-help ») et de la réussite individuelle, spécifiques des années Reagan. Grand admirateur aussi de Martin Luther King, il dit un jour que « le temps des droits civiques appartient désormais à l'histoire ancienne des États-Unis. » Il participe au renversement du dictateur panaméen Manuel Noriega en 1989.
Un temps pressenti comme candidat républicain à la présidence des États-Unis, il y renonce, tout comme il décline la proposition du candidat Bob Dole d'être son colistier pour la présidentielle de 1996.
George W. Bush, 43e président des États-Unis, le nomme secrétaire d'État — le 65e à occuper ce poste — le et le Sénat approuve ce choix à l'unanimité : Colin Powell entre en fonction le .
Le , Colin Powell est amené de manière très controversée à présenter devant le Conseil de sécurité des Nations unies[19],[20] un épais dossier à charge contre le régime de Saddam Hussein contenant des preuves fabriquées (ou ayant été reconnues comme telles par la suite)[21], relatives à l'existence d'armes de destruction massive en Irak. Selon U.S. News & World Report, découvrant le discours au contenu douteux rédigé par Lewis Libby, directeur du cabinet du vice-président Dick Cheney, Colin Powell se serait écrié « Je ne vais pas lire cela. C’est de la m... »[22],[23]. Dans ce discours, qui apparaîtra comme l'un des prologues de la guerre d'Irak, il affirme : « il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité de produire rapidement plus, beaucoup plus » ; puis il déclare : « [il n'y a] aucun doute dans mon esprit que Saddam travaille pour obtenir des composants clefs pour produire des armes nucléaires ». Le dossier cité par Colin Powell a été fourni par l'administration de Tony Blair, qui reconnaît dès le des « gaffes » dans le dossier. Le , les journaux anglais identifient les véritables auteurs du rapport — les services de communication de Downing Street — et la pauvreté des sources qu'ils ont utilisées : plagiat universitaire et sources suspectes[24].
Lors de la campagne électorale de 2004, Powell informe le président George W. Bush de son souhait de ne pas conserver ses responsabilités au sein du futur Cabinet : il présente ainsi sa démission le , dès lors que la réélection de George Bush est acquise. Il quitte son poste le et la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice lui succède.
En , il exprime son « amertume » à propos de sa présentation du dossier irakien devant l’ONU : interrogé sur ABC News, il explique que cette présentation, en grande partie fausse, fait « tache » dans sa carrière[25]. En 2011, Colin Powell demande à la CIA et au Pentagone des explications sur les fausses informations qui lui avaient été communiquées en 2003[26].
Lors de la campagne électorale de 2008, quinze jours avant le vote, Colin Powell décide finalement d'apporter son soutien au candidat démocrate Barack Obama. Il lui renouvelle son soutien lors de la campagne électorale de 2012[27].
Dans un entretien en 2013, Colin Powell reconnaît qu'au sujet des armes de destruction massive en Irak « Saddam Hussein (...) n'en possédait pas un gramme »[28]. Selon le journaliste Jon Schwartz, Powell aurait délibérément menti durant son discours du et n'ignorait pas que l'Irak ne disposait plus d'armes de destruction massive[29].
En juin 2020, Colin Powell estime que le président Donald Trump « mentait sur plein de choses » et déclare qu'il soutient le candidat démocrate Joe Biden pour l'élection présidentielle qui se tient la même année[30]. Lors de l'élection présidentielle de 2016, il avait déjà voté pour la prétendante démocrate Hillary Clinton[31].
Colin Powell meurt le au Walter Reed National Military Medical Center, situé à Bethesda, dans la banlieue de Washington, de complications dues à la Covid-19, à l'âge de 84 ans[32],[33]. Il était, selon sa famille, « fully vaccinated » (complètement vacciné)[34]. Il souffrait de myélome multiple, soit un cancer hématologique, ce qui diminue les défenses immunitaires face aux virus[35] et la réponse immunitaire[36] à des vaccinations. Colin Powell souffrait également de la maladie de Parkinson[36].
Colin Powell est interprété par l'acteur Jeffrey Wright dans W. : L'Improbable Président d'Oliver Stone, film retraçant l'ascension du président George W. Bush. Il est incarné par Tyler Perry dans Vice (2018) d'Adam McKay. Le jeune Colin Powell apparaît dans Dark Skies : L'Impossible Vérité, joué par Wolfgang Bodison (en).
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