Pour les articles homonymes, voir Colette (homonymie).
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Sidonie-Gabrielle Colette |
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Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, née le à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) et morte le à Paris, est une femme de lettres française, également mime, comédienne, actrice et journaliste[3]. Elle est l'une des plus célèbres romancières, aussi bien en France qu'à l'étranger, de la littérature française. Sa bisexualité, affirmée et revendiquée[4],[5], occupe une large place dans sa vie et son œuvre[6],[7]. Deuxième femme élue membre de l'académie Goncourt (en 1945, après Judith Gautier en 1910), elle en est la présidente entre 1949 et 1954. Elle est la deuxième femme en France à recevoir des funérailles nationales.
Colette est la dernière des quatre enfants (deux filles et deux garçons[8]) de Sidonie Landoy, dite « Sido » (12 août 1835 - 25 septembre 1912), remariée au capitaine Jules-Joseph Colette (26 septembre 1829 - 17 septembre 1905), Saint-Cyrien, zouave qui a perdu une jambe lors de la bataille de Melegnano en 1859 et est devenu percepteur[9].
Elle passe une enfance heureuse dans sa maison natale à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un gros village de Bourgogne[10]. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d'une nature fraternelle, elle reçoit une éducation laïque. Sido, féministe et athée convaincue qui ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel, lui apprend l'art de l'observation, notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison.
La jeune Gabrielle lit très tôt les grands classiques et prend des leçons de français et de style auprès de son père, grand lecteur de journaux. Sido ayant des goûts de luxe que son mari ne peut lui refuser, la famille ruinée doit quitter Saint-Sauveur et s'installe en à Châtillon-sur-Loing[11].
Adolescente, Gabrielle rencontre Henry Gauthier-Villars, séducteur compulsif surnommé « Willy », qui entretient, entre autres, une liaison avec la femme d'Émile Cohl, Marie-Louise Servat, dont il a eu un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars, né en 1889 ; c'est en mettant cet enfant en nourrice à Châtillon-Coligny qu'il a rencontré Colette. Colette et Willy se marient le à Châtillon-sur-Loing.
Willy est un critique musical très influent et un auteur prolifique de romans populaires, écrits en tout ou partie par des prête-plumes. Il est aussi l'un des propriétaires de la maison d'édition Gauthier-Villars au 55 quai des Grands-Augustins, et le couple s'installe au dernier étage de l'immeuble[12]. Il introduit sa jeune femme dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale où Gabrielle fait sensation avec l'accent rocailleux de sa Bourgogne natale. Surpris par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme prête-plume (le premier manuscrit de Colette date de 1893)[13]. Femme inconnue dans le monde littéraire de l'époque, elle signera Colette Willy jusqu'en 1923[14]. Elle fait des chroniques musicales dans La Cocarde, dirigée par Maurice Barrès[réf. souhaitée].
En 1895, Willy l'engage à écrire ses souvenirs d'école, signés de son seul nom. Ainsi paraît, sous le pseudonyme « Willy », Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine : Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s'en va. Après leur séparation en 1906, Colette écrira et signera de son nom la fin de la série des Claudine avec La Retraite sentimentale.
« Vu le commis voyageur Willy bardé de jeux de mots et d'à-peu-près à rendre jaloux le plus exubérant rat-de-table d'hôtes. Près de lui Colette, plus Polaire que jamais, avec sa mine d'enfant gâté et méchant, de cancre femelle, insupportable et contente d'elle. »
— Gaston Chérau, 1904[15].
Colette se libère de plus en plus de la tutelle de Willy. En 1905, elle publie Dialogues de bêtes sous le nom de Colette Willy et fréquente assidûment Madeleine Deslandes « que je vois le soir quand l'ombre a rendu impénétrable les futaies de la rue Christophe-Colomb, car je suis sa relation inavouable »[16].
Pour gagner sa vie, encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle poursuit de 1906 à 1912 une carrière au music-hall, où elle présente des pantomimes orientales (« la première mime féminine de mon temps », écrit-elle) dans des tenues très légères (la préfecture de police interdit notamment son spectacle de pantomime nu sous une peau de panthère)[17], puis se produit au théâtre Marigny, au Moulin Rouge, au Bataclan ou en province (ces spectacles transparaîtront dans La Vagabonde ou L'Envers du music-hall). Ce sont des années de scandale et de libération morale : après son divorce d'avec Willy en 1906, elle vit plusieurs relations lesbiennes, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène, en 1911, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert la villa Rozven à Saint-Coulomb en Bretagne, ou avec Natalie Clifford Barney, dite « l'Amazone ». Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivaine. Elle publie des ouvrages évoquant ces années, comme La Vagabonde, L'Envers du music-hall ou En tournée. Elle est souvent invitée par le diplomate Philippe Berthelot et fera partie de ses protégés avec Paul Claudel, Jean Giraudoux, etc[18]. Devenue très proche de Berthelot, jusqu'à en devenir son ami, c'est elle qui le baptisera « le Seigneur Chat »[19].
Après une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909, elle fait la connaissance d'Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, à Castel Novel de Varetz en Corrèze, elle a son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal). À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle devient la maîtresse du fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui a alors seize ans. Cette relation qui dure cinq années nourrit les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe[20]. En ce qui concerne Chéri, c'est un fantasme devenu réalité, puisque le livre publié en 1920 a été conçu en 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari par un roman, Julie de Carneilhan.
En , Colette, directrice littéraire du journal Le Matin, contacte Léopold Marchand, figure marquante du théâtre entre les deux guerres, pour contribuer à une nouvelle rubrique dénommée Mille et un Matins. C'est au Matin qu'elle embauche Hélène Picard, qui devient par la suite son amie, comme secrétaire. Colette invite Léopold Marchand dans sa demeure bretonne de Roz Ven à Saint-Coulomb près de Saint-Malo[21]. En 1921, Léopold Marchand collabore avec Colette à l'adaptation théâtrale de Chéri. Il s'occupe de la mise en scène et joue même un rôle[22]. En 1923, il adapte pour le théâtre le roman de Colette La Vagabonde[23]. Colette a publié dans La Jumelle noire l'ensemble des critiques littéraires qu'elle a écrites sur les pièces de Léopold Marchand.
Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique L'Enfant et les Sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Élisabeth de Belgique, de Marguerite Moreno, de Renée Vivien, et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque Liane de Pougy.
Colette préside (dès la seconde année) le jury du prix littéraire La Renaissance créé par Henry Lapauze en 1921 en vue de distinguer « l'auteur du meilleur ouvrage ». Les lauréats de ce prix seront successivement : en 1921, Alexandre Arnoux pour Indice 33 ; en 1922, Henry-Jacques pour un volume de vers intitulé La Symphonie héroïque et Pierre Mac Orlan pour son roman La Cavalière d'Elsa ; en 1923, Paul Morand pour Fermé la Nuit et le romancier belge André Baillon pour la réédition de son livre En sabots. En 1928, elle préside toujours le jury du même prix.
Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno chez Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925.
Colette fréquente assidûment la Côte d'Azur. Elle séjourne un temps dans sa villa de Guerrevieille, à Sainte-Maxime, puis elle s'installe plus longuement à La Treille-Muscate, à Saint-Tropez (auquel elle consacre de nombreux essais ou romans comme La Naissance du jour, Bella Vista, Prisons et paradis ou Journal à rebours), qu'elle quitte en 1938 en se plaignant de l'affluence trop importante de touristes à la suite de la promotion de son maire Léon Volterra. Elle vend alors sa villa à l'acteur Charles Vanel.
En 1932, Colette, qui a besoin de gagner sa vie, ouvre rue de Miromesnil à Paris un institut de beauté qui ne reçoit pas le succès escompté et ferme assez rapidement[17]. Le 8 octobre 1933, elle reprend la critique dramatique de Gaston de Pawlowski dans Le Journal, revue conservatrice et nationaliste. Dans Paris-Soir elle signe des billets sur la vie en temps de guerre : « Mon premier abri », « On ne dirait pas que c’est la guerre ici… » ou « Ce secret que la guerre en chacun d’entre nous a libéré… » et dans Le Petit Parisien, collaborationniste et pétainiste[24].
« Quelle folie ! Je n'aurais jamais cru que les hommes répéteraient une pareille monstruosité » écrit Colette, lors de la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne[réf. souhaitée].
Pendant l'Occupation, elle séjourne quelques mois chez sa fille en Corrèze dans le village de Curemonte puis revient à Paris, avec Maurice Goudeket (qu'elle sauva de la Gestapo), passer toute la durée de la guerre dans son appartement du Palais-Royal au no 9 de la rue de Beaujolais[Note 1]. Immobilisée dans sa « solitude en hauteur », dans son « lit-radeau » (offert par la princesse de Polignac), par une arthrite de la hanche, elle continue d'écrire pour les journaux collaborationnistes, La Gerbe, d'Alphonse de Châteaubriant et Le Journal d'Abel Bonnard)[25][source insuffisante].
En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l'écrivain le plus photographié du XXe siècle[13]. Les Œuvres complètes de Colette sont publiées en quinze volumes par la maison d'édition Le Fleuron, créée par Maurice Goudeket. Après guerre, elle écrit également pour les magazines Elle puis Marie Claire[27].
En 1952 elle interprète son propre personnage dans le documentaire que lui consacre Yannick Bellon intitulé simplement Colette et qui est devenu un classique du genre, puisqu'il s'agit du seul film qu'elle interprète. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur[Note 2]. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, celui qu'elle surnomme « son meilleur ami », c'est-à-dire Maurice Goudeket, l'aide à supporter sa polyarthrite, qui ralentit durablement sa production à la fin des années 1940.
Elle meurt le au 9, rue de Beaujolais.
Sa réputation sulfureuse conduit au refus par l'Église catholique d'un enterrement religieux. La France l'honore : Colette est la deuxième femme (la première fut Sarah Bernhardt en 1923) à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales[28],[29]. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (4e division) à Paris[Note 3]. Sa fille repose à ses côtés.
Colette arrive à se démarquer de ses contemporains (André Gide, Romain Rolland ou encore Jean Giraudoux) grâce aux sujets qu'elle aborde. Elle montre un style épuré mais élevé. Elle trouve sa place parmi les romanciers régionalistes qui se sont imposés durant l'entre-deux-guerres, à travers, entre autres, les descriptions de sa région natale, la Bourgogne[30].
Une attention croissante à la justesse des mots, notamment lorsqu'ils sont chargés d'exprimer l'effusion dans la nature, une sensualité librement épanouie pour revendiquer les droits de la chair sur l'esprit et ceux de la femme sur l'homme, voilà quelles sont les lignes de force de cette écriture.
Par ailleurs, l'écriture de Colette est plus complexe et moderne qu'elle ne semble le laisser supposer au premier abord.
En 1999, Serge Doubrovsky, inventeur du terme moderne d'autofiction qu'il appréhende en dernier ressort comme une variante de l'autobiographie, considère Colette comme une pionnière illustrant sa conception :
« On découvre quand même, chez Colette, un livre qui s'appelle La Naissance du jour qui a paru en 1928 et qui, à l'origine, portait sur son péritexte le sous-titre roman. Et dans le roman de Colette, La Naissance du Jour, on trouve un personnage de femme âgée qui s'appelle Colette. Ensuite, on apprend qu'elle a écrit les Claudine. Bref, elle s'est mise en scène comme le personnage d'un roman écrit par Colette sur Colette[31]. »
Colette est ouvertement bisexuelle et la bisexualité tient un rôle primordial, tant dans sa vie personnelle que dans son œuvre artistique[32],[4].
Si son mari Henry Gauthier-Villars exige d'elle une fidélité hétérosexuelle que lui-même ne respecte pas[33], il ne voit aucune objection à ce que sa femme ait des expériences avec d'autres femmes[34]. Sa première partenaire connue fut Georgie Raoul-Duval[35].
En 1906, Colette quitte son mari et s'engage plus ou moins publiquement dans une relation amoureuse avec la marquise de Belbeuf[34]. Un soir, toutes deux choquent l'audience durant une représentation au Moulin Rouge aux tonalités ouvertement homoérotiques : une scène de baiser entre les deux femmes cause un énorme scandale[36], cette affaire déclenchant jusqu'à l'intervention du préfet de police de Paris[37],[38].
Colette épouse par la suite Henry de Jouvenel en 1912, dont elle était tombée amoureuse lors de leur première rencontre quelques mois auparavant[39]. De ce mariage est issue une fille, Colette de Jouvenel (1913-1981)[36]. Après une liaison avec le fils que son mari a eu d'un premier mariage, Bertrand de Jouvenel, âgé de 16 ans, Colette, en 1935, se marie pour la troisième et dernière fois à Maurice Goudeket[39], qu'elle fréquentait depuis 1925, devenant alors Sidonie-Gabrielle Goudeket.
Du côté de sa production littéraire, la bisexualité est également un élément récurrent de son œuvre[7], à commencer par sa première série de romans Claudine[32], qui dépeignent, outre la protagoniste, de nombreuses femmes bisexuelles[40] ; ainsi, une partie des thèmes abordés dans sa littérature est autobiographique[34],[41]. Colette est également l'autrice d'un ouvrage de réflexion sur l'amour et la sexualité, Le Pur et l'Impur, qui puise dans des exemples d'expériences hétérosexuelles comme homosexuelles[42].
Pour toutes ces raisons, Colette a été étiquetée « reine de la bisexualité » par Julia Kristeva[6].
Femme libre, Colette n'était pas féministe. Elle déclare ainsi en 1910 à Maurice Dekobra, dans Paris-Théâtre : « Les suffragettes me dégoûtent (...) Savez-vous ce qu'elles méritent, les suffragettes? Le fouet et le harem... »[43],[44].
En 1927, elle répond à Walter Benjamin, qui lui demande : « La femme doit-elle participer à la vie politique ? ». « Non. J'ai moi-même, parmi mes relations, un nombre suffisant de femmes équilibrées, en bonne santé, très cultivées, intelligentes, qui seraient tout aussi capables qu'un homme de siéger dans une commission ou un jury. Seulement elles ont toutes, chaque mois – et je vous assure que ce sont des femmes normales, parfaitement constituées – des jours où elles sont irritables, incontrôlées, imprévisibles. Les affaires politiques suivent leur cours tout de même pendant ces jours-là, n'est-ce pas ? Et il faudra voter et prendre des décisions »[45].
Les liens entre Colette et la Belgique sont étroits. Son grand-père combattit à la bataille de Waterloo, son oncle fut directeur des casinos d'Ostende[Lesquels ?][réf. nécessaire] et sa mère, Sidonie Landoy, dite « Sido », au décès de ses parents, alla rejoindre ses frères journalistes à Bruxelles où elle vécut de longues années. À l'âge de six ans, elle a séjourné dans la commune de Saint-Josse-ten-Noode au no 25 de la rue Botanique[réf. nécessaire].
Contre toute attente, Sido a découvert et partagé la vie d'artistes en vue : peintres, écrivains et musiciens. Mais sans dot ni métier, elle s'est résignée au mariage et est repartie dans l'Yonne. Cependant elle n'oublia pas la Belgique et conta ses charmes à sa fille, Colette. Dans les Lettres à Missy, Colette fait plusieurs fois mention de ses passages à Liège ou à Bruxelles où elle se rendait lors de ses tournées et séjournait notamment à l'hôtel Métropole — qui existe toujours place de Brouckère. Le , lors d'une étape de sa tournée Claudine à Liège, Colette se laisse séduire par la ville, la trouvant « la plus française des villes belges » — par allusion aux grands magasins qui s'y développaient, comme à Paris.
Elle séjourne aussi plusieurs fois à Bruxelles, notamment du 4 au , où elle présente La Chair — pièce de Georges Wague — qui fera scandale car elle y paraissait dévêtue. Dans son édition du , le journal Le Soir relate cet événement avec un grand engouement pour les comédiens : « La pantomime La Chair qui a eu un grand succès à Paris et sur laquelle M. Chantrier a écrit une musique charmante, a été interprétée avec conviction par Colette Willy, Christine Kerf et Georges Wague ».
En 1922, Georges Simenon, alors rédacteur au journal liégeois La Gazette de Liège[pas clair], se rend à Paris et rencontre Colette, directrice littéraire du journal Matin. Il travaille comme secrétaire chez l'écrivain Binet-Valmer et commence à lui envoyer des textes. Dans un premier temps, Colette les refusera tous. Pourtant, « la petite idole » retient enfin son attention malgré le scepticisme quant à son écriture. En effet, elle le jugera trop littéraire et lui conseillera de ne pas faire de la littérature. Simenon ne le comprit pas directement mais essaya une écriture plus simple. Le , la romancière accepte finalement de le publier. Simenon rendra hommage plus tard aux précieux conseils reçus de l'écrivaine. Lorsque Colette fut primée à l'académie Goncourt, le , elle reçut une lettre de Simenon la félicitant. Elle y répondit : « Cher Simenon, merci. Tout le monde est si gentil que je n'ai plus de papier à lettres ! Je viens de lire La Fuite de Monsieur Monde. Cette profonde tristesse de vos héros me frappe beaucoup. Une grande poignée de main. »
L'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique élit Colette en remplacement de la comtesse de Noailles. L'honneur fut reçu par Colette et la décision approuvée par le roi Léopold III malgré les reproches de son commerce esthétique et sa relation avec Mathilde de Morny, dite Missy. Même la reine Élisabeth, son amie et mère de Léopold III, lui adressa une lettre de félicitations.
Colette rencontra la reine des Belges (Élisabeth en Bavière) en . Elle rapporte cette rencontre dans Paris-Soir, le . Elle décrit la beauté de la jeunesse persistante de cette reine-artiste. Leur amitié a duré jusqu'à la mort de la romancière. Colette accueillit la reine chez elle le , après son élection à l'académie Goncourt. Alors qu'elle commençait à avoir certaines difficultés à marcher dues à son arthrite, la reine se rendit à plusieurs reprises à son chevet. Toutefois, si elle ne pouvait rendre visite à Colette, elle lui envoyait des lettres, des présents et des promesses de visite. Cette promesse fut tenue le . C'est lors de ces retrouvailles que Colette offrit son unique exemplaire de Pour un herbier. Quatre jours plus tard, elle décrivait la reine Élisabeth dans Les Lettres aux Petites Fermières : « C'est une des rares créatures qui inspirent le dévouement, tant elle est prodigue d'elle-même. » De même, pour la reine, Colette comptait parmi ses amis particuliers.
Le un hommage a été rendu à Colette au Palais des beaux-arts de Bruxelles, en présence de Maurice Goudeket, son mari et de la reine Élisabeth. La reine assista également à la réception de Jean Cocteau à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, qui reçut la place de Colette.
En 1956, on fonde la Société des amis de Colette[Note 4], association reconnue d'utilité publique qui publie depuis 1977 les Cahiers Colette, rassemblant des inédits de l'autrice, des témoignages et des études originales[17]. Le « Prix de la Société des amis de Colette », créé en 2015, est doté d’un montant de 1 500 euros.
Un musée Colette a été créé dans le château dominant la maison natale de Colette, maison bourgeoise sise rue de l'Hospice - devenue rue Colette.
Le , la Société des amis de Colette, avec l'aide de l'État français, acquiert pour 300 000 euros la maison natale de Colette[Note 5] de Saint-Sauveur-en-Puisaye, en vente depuis 2007. Cette maison bourgeoise à la façade austère avec ses jardins du bas et du haut, rejoint l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques et est destinée à être réhabilitée pour obtenir le label des Maisons des Illustres[13]. Elle est ouverte au public, ainsi que le jardin, depuis .
Colette figure sur une pièce de 10 € en argent éditée en 2012 par la Monnaie de Paris pour représenter sa région natale, la Bourgogne.
Une école primaire porte son nom à Chauffailles ; une école française portait également son nom à Hô Chi Minh-Ville (ancienne Saïgon, au Viet Nam), de 1977 à 2010[46].
Études critiques :
Bande dessinée :
Films documentaires :
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