Chris Kyle

Chris Kyle
Chris Kyle
Chris Kyle.

Surnom « le diable de Ramadi »
(« Al-Shaitan Al-Ramadi » par les insurgés)
« la légende » par les SEALs
Nom de naissance Christopher Scott Kyle
Naissance
Odessa (Texas), États-Unis
Décès (à 38 ans)
Comté d'Erath (Texas), États-Unis
Origine Américaine
Allégeance États-Unis
Arme United States Navy
(SEAL Team 3)
Grade Premier maître
(Chief Petty Officer (en))
Années de service 1999 – 2009
Conflits Guerre d'Irak
Distinctions Silver Star Medal
Bronze Star Medal (Valor; 4)
Navy and Marine Corps Commendation Medal (1)
Navy and Marine Corps Achievement Medal (2)[1],[2],[3]
Signature de Chris Kyle

Christopher Scott Kyle, dit Chris Kyle, né le à Odessa (Texas) et mort assassiné le dans le comté d'Erath (Texas), est un officier marinier et tireur d'élite de la marine américaine, membre des Navy SEALs.

Surnommé « le diable de Ramadi », Chris Kyle revendique avoir abattu 255 personnes durant la guerre d'Irak. Sur ce chiffre, 160 tirs létaux ont été officiellement confirmés par le Pentagone, ce qui fait de Kyle le tireur d'élite ayant tué le plus de personnes dans toute l'histoire militaire des États-Unis[1],[4]. Il meurt assassiné sur un stand de tir au Texas par Eddie Ray Routh, un ancien Marine souffrant d'un trouble de stress post-traumatique que Kyle tentait d'aider.

Chris Kyle a été décoré deux fois de la Silver Star, quatre fois de la Bronze Star, dont une pour héroïsme ("V" Device), une fois de la Commendation Medal de l'U.S. Navy et du Corps des Marines et deux fois de l’Achievement Medal.

Bien qu'ayant été l'auteur de déclarations controversées, il est considéré comme un héros national et le meilleur sniper moderne par de nombreux citoyens des États-Unis[5]. Son autobiographie, American Sniper, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2015 réalisée par Clint Eastwood, avec Bradley Cooper dans le rôle de Chris Kyle.

Biographie

Jeunesse

Chris Kyle naît à Odessa au Texas. Il est le fils de Wayne Kyle et Debby Lynn Mercer. Son père est enseignant de l'École du dimanche et diacre. Son père lui achète sa première arme à feu à l'âge de sept ans, un fusil à verrou (bolt-action) .30-06 Springfield. Il lui offre ensuite un fusil de chasse avec lequel ils chassent le faisan, la caille et le cerf[6].

Kyle pense un temps devenir cow-boy professionnel pour faire des rodéos de chevaux sauvages, mais il s’engage finalement en 1999 dans la marine des États-Unis. Les attentats terroristes perpétrés contre les États-Unis, et notamment ceux du 11 septembre 2001, ont en grande partie motivé son engagement dans la guerre d'Irak de 2003.

Pendant la Guerre d'Irak

Intégré au sein de l'équipe 3 des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis (SEAL) comme tireur d'élite, Chris Kyle participe lors de la guerre d'Irak à toutes les batailles majeures de l'opération Liberté irakienne (Operation Iraqi Freedom)[1]. Il sert en déploiement extérieur lors de quatre rotations en Irak, d'une durée de 9 mois chacune, en participant à toutes les grandes campagnes de la guerre Irakienne. Il était à Falloujah en 2004. Il est retourné, à Ramadi en 2006, puis à nouveau, à Bagdad en 2008, où il a été appelé pour sécuriser la zone verte en allant dans Sadr City[7].

Il effectue son premier tir mortel à longue distance au cours de la bataille initiale, lorsqu'il tue une femme irakienne qui s’approchait d'un groupe de Marines avec une grenade dégoupillée à la main[8].

Au cours de la deuxième bataille de Falloujah, alors que les Marines affrontaient plusieurs milliers d'insurgés, Kyle tue quarante combattants ennemis. En raison de ce record lors de son déploiement à Ramadi, les militaires le surnomment « The Legend » (en français « la légende »), tandis que les insurgés le désignent sous le terme de « شيطان الرمادي », (Al-Shaitan Al-Ramadi ; en français : « le diable de Ramadi ») et mettent sa tête à prix pour 20 000 dollars américains[9], montant qui sera porté à 80 000 dollars par la suite ; ils affichent également des panneaux mettant en évidence la croix sur son bras comme un moyen de l'identifier[9],[1].

En 2008, à l'extérieur de Sadr City, Kyle réalise son tir létal le plus long (2 100 yards, soit un peu plus de 1,9 km), contre un insurgé qui s'approchait d'un convoi militaire armé d'un lance-roquettes. Pour ce tir, il a utilisé un fusil de précision TAC-338, produit aux États-Unis par McMillan Firearms Manufacturing[10].

Au cours de ses périodes de service en Irak, Kyle est blessé deux fois et touché six autres fois par l'explosion d'engins explosifs improvisés.

Après ses déploiements au combat, il devient instructeur en chef pour la formation des équipes de « contre-snipers » et est l'auteur de la doctrine Naval Special Warfare Sniper Doctrine, le premier manuel de sniper des Navy SEALs[11].

En 2009, il serait rentré précipitamment du front en raison de problèmes de santé[12].

Armes utilisées[13]
Arme Calibre Information
Mk 12 5,56 × 45 mm Otan Arme peu utilisée
Mk 11 7,62 × 51 mm Otan Arme souvent utilisée
MK 13 .300 WinMag Arme la plus utilisée
McMillan Tac-338 .338 Arme reçue à la fin de sa carrière

Après l'Irak

Taya Kyle, l'épouse de Chris Kyle.

Chris Kyle quitte la Marine américaine en 2009 et s'installe au Texas avec sa femme et ses deux enfants. Il dirige dès lors Craft International, une société militaire privée qui fournit des formations pour des tireurs d'élite militaires ou policiers et assure la sécurité de personnes privées[14].

En janvier 2012, il publie ses mémoires, American Sniper, écrits avec Scott McEwen et Jim DeFelice, dans lesquels il exprime son absence de remords vis-à-vis des personnes qu'il a tuées. Son seul regret est plutôt « de ne pas en avoir tué davantage », car il pense que le monde est un endroit bien meilleur sans les « sauvages » qui prennent des vies américaines[15]. Son autobiographie est traduite en français sous le titre American Sniper, l'autobiographie du sniper le plus redoutable de l'histoire militaire américaine.

En janvier 2012, lors d'un entretien lors du « Opie and Anthony (en) Show » avec Bill O'Reilly, Kyle affirme avoir frappé en 2006 l'ancien gouverneur du Minnesota et membre de l'UDT (Underwater Demolition Team), Jesse Ventura, dans un bar à Coronado en Californie. Ceci serait arrivé pendant une veillée de prière pour la mort de Mike Monsoor, un Navy Seal et récipiendaire de la médaille d'honneur qui avait été tué en Irak la même année. Kyle a prétendu qu'il avait frappé l'ex-gouverneur, car celui-ci « répandait des commentaires contre la guerre à l'extérieur d'un bar que fréquentaient les Navy Seals ». Lors d'une entrevue subséquente, Ventura a nié avoir été frappé par Kyle, précisant qu'il ne l'avait jamais rencontré et qu'il n'avait jamais entendu parler de lui. Ventura a également nié catégoriquement avoir dit quoi que ce soit pour dénigrer l'armée et a lancé une poursuite judiciaire contre Kyle pour diffamation[16]. Malgré la mort de Kyle en février 2013, Ventura annonce qu'il persévère dans sa poursuite et attaque par substitution la femme de Kyle[17].

Se proclamant comme un « croisé de Dieu », Kyle a indiqué avoir tué une trentaine de pillards lors de l'ouragan Katrina en 2005, sans qu'aucune confirmation ne puisse être apportée. Il a aussi prétendu avoir abattu deux hommes qui voulaient lui voler son pick-up dans une station-service du Texas, en 2010, mais la police n'a pas trouvé la trace d'un tel incident[18].

Mort

En 2013, Chris Kyle est sollicité par la mère d'Eddie Ray Routh, un ancien Marine de 25 ans souffrant de trouble de stress post-traumatique à la suite de sa période de service dans l'armée où il fut éprouvé, notamment après une mission humanitaire en Haïti après le tremblement de terre de 2010[19]. Elle lui demande de l'aider, sachant que Kyle s'occupe des vétérans en difficulté. Kyle accepte et, le , en compagnie de son ami Chad Littlefield[20], il amène Eddie dans le stand de tir Rough Creek Lodge de Glen Rose[19] au sud-ouest de Fort Worth au Texas[20]. « Chris avait découvert un nouvel usage pour les armes : soigner », explique sa veuve Taya Kyle[19].

Chris Kyle et Chad Littlefield sont par la suite retrouvés morts, abattus de treize balles — celles-ci venant des armes de Kyle[21]. Eddie Ray Routh, instable mentalement et sous l’emprise de la drogue et de l'alcool ce jour-là[19], a déclaré après avoir été arrêté qu'il était persuadé qu’il allait tomber dans un piège, que l’armée allait lui « prendre son âme »[19]. Il a expliqué que c'était lui ou eux : « Si je ne prenais pas son âme, il allait emporter la mienne »[19].

Une chapelle ardente en l'honneur de Kyle est érigée le au Cowboys Stadium d'Arlington au Texas[22]. Il est inhumé le au cimetière de l'État du Texas à Austin après une procession funéraire sur la route, longue de 320 kilomètres, qui relie Midlothian à Austin. Sur le bord de la route, des milliers d'Américains rendent hommage à Chris Kyle, considéré comme un héros national pour beaucoup d'entre eux[5].

À la suite de son procès au Texas, Eddie Ray Routh est déclaré coupable du meurtre de Chris Kyle et Chad Littlefield[20]. Il est condamné à une peine de prison à perpétuité excluant toute possibilité de libération anticipée[20]. Les jurés du tribunal de Stephenville (160 km au sud-ouest de Dallas) ne suivent pas la plaidoirie de la défense soutenant la « folie » de Routh[23] quand celui-ci a abattu ses deux victimes[20] de sang-froid.

Postérité

Cérémonie de signature du « projet de loi Chris Kyle » au Capitole de l'État du Texas, le 28 août 2013.

Le , le gouverneur du Texas Rick Perry signe un projet de loi, surnommé le « projet de loi Chris Kyle », afin de reconnaître la formation militaire dans la délivrance des licences professionnelles.

Son autobiographie a fait l'objet d'une adaptation cinématographique en 2015 avec le film American Sniper, réalisé par Clint Eastwood, où l'acteur Bradley Cooper interprète le rôle de Chris Kyle.

Dans la culture populaire

Dans la bande dessinée L'homme qui tua Chris Kyle de Nury et Brüno, parue chez Dargaud en 2020, l'histoire parle de sa légende et de son meurtre (incluant les entretiens télévisés de Chris Kyle, Kate Kyle et Jesse Ventura) et le procès de Eddie Ray Routh. Elle propose également un motif, non élucidé lors de ce procès[24].

Distinctions

Les décorations de Chris Kyle sont les suivantes :

United States Navy Special Warfare insignia.png
Gold star
Combat Distinguishing Device.svg Award star (gold).pngAward star (gold).pngAward star (gold).pngAward star (gold).png Combat Distinguishing Device.svg
Combat Distinguishing Device.svg Award star (gold).png
Gold star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
Bronze star
United States Navy Parachutist Badge.png
Badge Insigne du SEAL
1re rangée Silver Star (2) Bronze Star (4) w/ Combat V Navy and Marine Corps Commendation Medal w/ Combat V
2e rangée Navy and Marine Corps Achievement Medal (2) w/ Combat V Combat Action Ribbon (2) Navy Presidential Unit Citation
3e rangée Joint Meritorious Unit Award Navy Unit Commendation w/ 1 service star Navy Meritorious Unit Commendation w/ 1 service star
4e rangée Navy Good Conduct Medal w/ 2 service stars National Defense Service Medal Armed Forces Expeditionary Medal w/ 1 service star
5e rangée Iraq Campaign Medal w/ 4 campaign stars Global War on Terrorism Expeditionary Medal Global War on Terrorism Service Medal
6e rangée Sea Service Deployment Ribbon w/ 3 service stars Rifle Marksmanship Medal Pistol Marksmanship Medal
Badge Insigne de parachutiste

Publications

Différences entre le film American Sniper et la réalité

Dans un article du Figaro publié le , le journaliste Maurin Picard, qui avait rencontré Chris Kyle au moment de la sortie de son autobiographie, American Sniper, en 2012, a souligné plusieurs différences entre le film et la réalité[8].

Voir à ce sujet la section « Différences avec le livre » de l'article American Sniper (film) pour plus de détails.

Notes et références

  1. a b c et d (en) Buiso, Gary, « Meet the big shot - SEAL is America’s deadliest sniper », New York Post,‎ (lire en ligne, consulté le 3 janvier 2012)
  2. (en) Michael Zennie, « 255 confirmed kills: Meet Navy SEAL Chris Kyle... the deadliest sniper in US history », Daily Mail, Londres,‎ (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2012)
  3. (en) Harpercollins Publishers, « Discover Author Chris Kyle », Harpercollins.com, (consulté le 4 février 2013)
  4. (en) « 255 confirmed kills: Meet Navy SEAL Chris Kyle », Michael Zennie, www.dailymail.co.uk - 3 janvier 2012.
  5. a et b (en) « The world's deadliest sniper: As a gripping film of his life is released, how one ruthless marksman claimed 255 victims - then died by the bullet himself », Guy Walters, Dailymail.co.uk, 19 janvier 2015.
  6. (en) « American Sniper, Chris Kyle », Scott McEwen, Chris DeFelice, Harper Collins, 5 février 2012, (ISBN 0062082353)
  7. (en) « The Legend of Chris Kyle », Michael J. Mooney, www.dmagazine.com - avril 2013, consulté le 6 mars 2015.
  8. a et b « American Sniper de Clint Eastwood : petits arrangements avec la vérité », Maurin Picard, Le Figaro.fr - 17 février 2015 (consulté le 23 juin 2015).
  9. a et b (en) Raf Sanchez, « 'The Devil of Ramadi' named America's deadliest sniper », The Telegraph, 3 janvier 2012.
  10. (en) « McMillan TAC-338 Sniper Rifle », sur www.americanspecialops.com (consulté le 10 décembre 2014)
  11. (en) « Chris Kyle Navy Seal » sur le site www.chriskyleamericansniper.info - consulté le 6 mars 2015.
  12. « États-Unis : Chris Kyle, le sniper vedette revenu d'Irak sans remords », Sebastien Moll, Rue89, 31 janvier 2012.
  13. American Sniper page 109
  14. (en) « Craft International »
  15. « Chris Kyle, le sniper le plus meurtrier de l'histoire américaine », Le Monde, Franck Berteau, 20 janvier 2012.
  16. (en) Dan Browning, Dan « Jesse Ventura aims to get even with Navy SEAL in court », www.startribune.com, 24 février 2012.
  17. (en) Jessica Chasmar, « Ex-Minn. Gov. Jesse Ventura sues Navy SEAL Chris Kyle’s widow », Washington Times.com - 2 juin 2013.
  18. Maurin Picard, « Chris Kyle : « Je n'aime pas ce que vous avez fait, vous les Français... » », sur lefigaro.fr, (consulté le 20 février 2015).
  19. a b c d e et f Corine Lesnes, « Eddie Ray Routh, l’anti-American sniper », sur Le Monde.fr, .
  20. a b c d et e « L'homme qui a tué le véritable « American Sniper » condamné à la perpétuité » 20 Minutes.fr avec AFP, 25 février 2015.
  21. (en) « Chris Kyle, Author Of 'American Sniper', Shot And Killed At Gun Range », Benjamin Hart, Huffington Post.com, 2 février 2013 ; « Famed Navy SEAL Chris Kyle slain at gun range in N. Texas », khou.com, 2 février 2013.
  22. « Chris Kyle, meilleur sniper de l'armée américaine - L' Effet Papillon », sur YouTube.com,
  23. « Texas : le tueur d'un sniper de légende plaide la folie », Maurin Picard, Le Figaro.fr, 24 février 2015.
  24. « L'homme qui tua Chris Kyle », sur bedetheque.com (consulté le 8 juin 2020).
  25. http://www.idref.fr/168056445
  26. « American sniper - Chris Kyle » [livre], sur decitre.fr (consulté le 9 septembre 2020).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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