Le jeune Albert vit avec ses parents dans une ferme louée dans le comté de Devon, en Angleterre, et assiste émerveillé à la naissance d'un joli poulain, qui malheureusement sera vendu. Quelques années plus tard, son père achète à prix d'or (30 guinées) un magnifique cheval, fasciné par cet animal ombrageux hors du commun. La mère accepte mal ce cheval, un demi-sang, qui, a priori, ne pourra pas tirer la charrue, dit-elle. Mais Albert reconnaît le poulain et le nomme Joey. Albert parvient à apaiser le cheval. Ensemble, ils réussissent à labourer un champ. Un vrai exploit très important pour eux car ils avaient promis au propriétaire de leur ferme de labourer le champ pour y faire pousser des navets afin de régler leur dette. Mais en ces temps de Première Guerre mondiale, l'animal est vendu à la cavalerie britannique et envoyé au front, il passe donc du champ de labour au champ de bataille. Albert se voit alors obligé de s'engager à son tour, et vit une aventure atypique, côtoyant des soldats au front, il découvre l'horreur de la guerre. Une petite fille, vivant avec son grand-père, trouve Joey et Topthorn, son compagnon, tous deux échappés. Elle essaye d'apprendre à Joey à sauter, essaye de le monter, car elle n'a pas peur. Malheureusement, les Forces Allemandes arrivent et réquisitionnent de la nourriture et des ustensiles au grand-père. Pendant ce temps, la petite fille est partie cacher les deux chevaux dans sa chambre.
Le lendemain, elle rencontre à nouveau les soldats allemands qui emportent les chevaux pour les utiliser dans les combats. Le grand-père, très malheureux, est bien décidé à les retrouver. Durant son périple, Joey ne laisse personne indifférent car, par sa présence et son comportement, il donne espoir aux soldats qui l'entourent. Les deux amis, Albert et Joey se retrouveront après bien des souffrances.
Ému par la pièce Cheval de guerre tirée du roman éponyme de Michael Morpurgo, auteur britannique de littérature jeunesse, Steven Spielberg décide de porter à l’écran cette émouvante histoire d’amitié entre un jeune garçon et son cheval[4].
C'est Kathleen Kennedy, la productrice attitrée de Steven Spielberg depuis 1982, qui lui a vanté les mérites de la pièce, qui a tout de suite plu à Steven Spielberg, lequel a immédiatement décidé d'en faire un film. Kathleen Kennedy a elle-même découvert la pièce en allant la voir avec ses enfants.
Steven Spielberg avoue ne pas monter à cheval, bien qu'il en possède une douzaine, notamment pour le plus grand plaisir de sa fille de 14 ans et de sa femme.
Scénario
À mille lieues des films à effets spéciaux, Steven Spielberg renoue avec une vraie esthétique picturale, aussi simple que travaillée. En effet, le film est structuré autour d'épisodes, de tableaux qui racontent de petites histoires qui, mises côte à côte, forment un récit plus large. Le décor est donc acteur à part entière du film. Bien plus, il permet de traduire ce qu'éprouve et ce que vit le cheval[5].
Grâce à cette structure en épisodes, le spectateur est transporté au gré des rencontres et des expériences que fait le cheval, permettant à Spielberg d'aller au-delà du conflit et des notions de « bon » ou de « méchant » en faisant de la guerre une absurdité.
Tournage
Castle Combe.
Ce film nécessite 400 personnes qui travaillent sur le plateau. Plus de 300 chevaux sont utilisés pour le film dont 14 pour Joey.
Steven Spielberg a instauré une organisation très stricte pendant le tournage, il dirige le plateau de façon très précise, l'improvisation y est proscrite, et le timing réglé telle une horloge suisse.
Le film est tourné à Castle Combe, un petit village situé à quelques kilomètres de Bristol en Grande-Bretagne, dans le comté de Wiltshire, considéré selon les touristes qui s'y rendent comme étant « le plus beau village d'Angleterre ». Steven Spielberg a décidé d'y tourner car le village paraît encore d'époque, et la nature y est laissée sauvage, ce qui offre de très bonnes conditions pour tourner un film d'époque, ici sur la Première Guerre mondiale. D'ailleurs, des scènes de films récents, tels que Wolfman et Stardust, et plus ancien, L'Extravagant Docteur Dolittle, y ont été tournées.
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 74 % d'opinions favorables pour 235 critiques[7]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 72⁄100 pour 40 critiques[6].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3,5⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 30 titres de presse[8].
Le film perpétue une idée fausse : lorsque Joey est blessé en 1918, un médecin affirme : « Il n'y a pas de vétérinaires. Il ne reste quasiment plus de chevaux. ». Si le cheval n'est plus employé par la cavalerie en 1918, on s'en sert toujours comme animal de traction. Les belligérants emploient en fait plus de chevaux à la fin de la guerre qu'au début[9].
Anachronisme
Les soldats allemands ne peuvent pas avoir en 1914 un casque Stahlhelm. Ce modèle n'est apparu qu'au début de 1916.