Type de série | Mini-série |
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Autres titres francophones |
Tchernobyl (Québec) |
Genre | Drame historique |
Création | Craig Mazin |
Production |
Craig Mazin Carolyn Strauss Jane Featherstone Chris Fry Sanne Wohlenberg Johan Renck |
Acteurs principaux |
Jared Harris Stellan Skarsgård Emily Watson |
Musique | Hildur Guðnadóttir |
Pays d'origine |
États-Unis Royaume-Uni |
Chaîne d'origine |
HBO Sky Atlantic |
Nb. de saisons | 1 |
Nb. d'épisodes | 5 |
Durée | 60-72 minutes |
Diff. originale | – |
Site web | hbo.com/chernobyl |
Chernobyl ou Tchernobyl au Québec et au Nouveau-Brunswick est une mini-série télévisée dramatique historique britannico-américaine en cinq épisodes créée et écrite par Craig Mazin, réalisée par Johan Renck et diffusée du au sur HBO et Sky. En France, la série est diffusée à partir de sur OCS puis sur M6 en mai-juin 2021.
Elle décrit la catastrophe nucléaire de Tchernobyl survenue en en Union soviétique et les efforts de nettoyage sans précédent qui ont suivi.
Cette mini-série retrace l'histoire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl : le 26 avril 1986, une explosion secoue la centrale nucléaire soviétique Lénine et réveille la ville de Prypiat. Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la centrale, scientifiques, ingénieurs et habitants n'ont aucune idée du drame qui se joue.
Plusieurs scènes et certains dialogues sont directement inspirés du recueil de témoignages de l'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch, paru en français sous le titre La Supplication (1997)[1].
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Le , il a été annoncé que HBO avait passé une commande de série sur Chernobyl, leur première coproduction avec Sky UK. La mini-série en cinq épisodes a été écrite par Craig Mazin et réalisée par Johan Renck. Mazin a également servi de producteur exécutif aux côtés de Carolyn Strauss et Jane Featherstone, avec Chris Fry et Renck en tant que co-producteurs exécutifs[4],[5]. L’intérêt de Mazin pour la création de la série a commencé quand il a décidé d’écrire quelque chose qui dirait « comment nous luttons actuellement contre la guerre mondiale contre la vérité »[6]. Le 11 mars 2019, il a été annoncé que la minisérie serait diffusée le 6 mai 2019[7].
Le tournage de Chernobyl dure seize semaines[8].
Le tournage principal commence en avril 2018 en Lituanie[5]. Le tournage initial commence le 13 mai 2018 à Fabijoniškės, un quartier résidentiel de Vilnius, en Lituanie, qui est utilisé pour représenter la ville ukrainienne de Prypiat, dans la mesure où une atmosphère soviétique y règne encore. Une zone dense d'immeubles d'habitation sert de décor pour les scènes d'évacuation. Le réalisateur Johan Renck critique le nombre de fenêtres modernes dans les maisons, diverses et accrocheuses, mais ne s’inquiète pas de leur suppression lors de la post-production. Fin mars, la production est transférée à Visaginas, en Lituanie, afin de photographier à la fois l'extérieur et l'intérieur de la centrale nucléaire d'Ignalina, une centrale nucléaire désaffectée parfois appelée « sœur de Tchernobyl » en raison de sa ressemblance visuelle avec la centrale nucléaire ainsi que pour le réacteur utilisé (réacteur nucléaire RBMK), qui est commun aux deux centrales.
Au début du mois de juin 2018, la production s'est déplacée en Ukraine pour tourner des scènes finales mineures[9].
La série est diffusée aux États-Unis le sur HBO et au Royaume-Uni le sur Sky. Au Québec, elle est diffusée depuis le sur Super Écran[10]. En France et en Suisse, elle est diffusée depuis le sur OCS. Elle est ensuite rediffusée sur M6 à partir du . En Suisse, elle est également rediffusée à partir du sur la RTS.
Si les médias russes apprécient quasi-unanimement le réalisme de la série[11], certains saluant « le grand respect pour les gens ordinaires » qui « ont sauvé l’Europe au prix de leur vie et de leur santé, mais ne sont pas honorés aujourd’hui en Russie »[11],[12], des médias proches du pouvoir dénoncent une série « caricaturale », motivée par de la propagande anti-russe[11]. La chaîne publique NTV annonce son propre projet sur le même sujet, afin de présenter « une version alternative » de la tragédie ; il devrait mettre en scène la théorie selon laquelle un agent de la CIA était présent dans la centrale au moment du drame[11].
D’après le militant écologiste pro-nucléaire Michael Shellenberger « l'exemple le plus flagrant de la volonté d'aller vers le sensationnalisme de Chernobyl est la description du rayonnement, agissant comme un virus contagieux. Les irradiés seraient comme des zombies qu'il faudrait à tout prix éviter […] Rien ne prouve que le rayonnement de Tchernobyl ait tué un bébé [par contact entre la mère enceinte et son père irradié], ni que cela entraîne une augmentation des anomalies congénitales »[13]. Néanmoins, le contact avec les vêtements des personnes ayant été irradiées pouvait bien entendu provoquer un risque de contamination. Concernant les trois employés de la centrale nucléaire qui, dans la mini-série, se dévouent pour aller ouvrir les vannes afin de drainer l'eau radioactive, ils n'auraient en réalité agi qu'après avoir « simplement reçu des ordres par téléphone du responsable de l'atelier du réacteur pour ouvrir les vannes »[14]. De plus, les conséquences sanitaires de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl décrites à la fin de la mini-série, seraient exagérées : le médecin de l'UCLA Robert Gale rapporte en 1987 qu'« aucun d'entre eux [les enfants nés près de Tchernobyl], du moins à la naissance, n'a présenté d'anomalies détectables »[15], un rapport des Nations Unies publié en 2017 indique « seuls 25% [des 20 000 cas documentés de cancer de la thyroïde chez les moins de 18 ans au moment de l'accident], [...] peuvent être attribués au rayonnement nucléaire de Tchernobyl »[16], et enfin l'Organisation mondiale de la santé établit que les habitants de la Biélorussie et de l'Ukraine ont été « exposés à des doses légèrement supérieures aux niveaux de rayonnement d'origine naturelle. »[17]. Par ailleurs, il n'y aurait pas de preuve de l'existence du « pont de la mort » évoqué dans la série, d'où les gens qui auraient regardé l'incendie seraient tous morts (« […] il a été rapporté qu’aucun n’avait survécu »)[13] ; ceci étant, la présence en ce lieu à ce moment-là présentait un fort risque d'exposition à des doses de radiation supérieures aux seuils maximum autorisés.
L'hypothèse de la survenance possible d'une seconde explosion beaucoup plus violente n'est pas une invention de la série. À l’époque de la catastrophe, il était évoqué l’équivalent de quatre à cinq mégatonnes et la possibilité que « Minsk, qui est à 320 kilomètres de Tchernobyl, [eut] été rasée et [que] l'Europe [soit] devenue inhabitable ». Michel Chouha explique que « l'hypothèse d'une seconde explosion n'est pas bien fondée »[18], que quatre mégatonnes est « probablement une exagération »[19]. La distance de destruction des bâtiments civils par une explosion nucléaire va de 6,2 km pour une mégatonne et jusqu'à 17 km pour vingt mégatonnes, sachant que Minsk est à 320 km[20].
La série est également critiquée pour ne pas avoir mentionné les pressions exercées sur les autorités soviétiques par l’Agence internationale de l’énergie atomique et par certains pays occidentaux afin qu'elles fassent en sorte de minimiser le nombre de victimes. De même, la série se concentre sur l'opacité persistante des autorités russes sans montrer que « les instances internationales de contrôle comme les autorités locales s’accordent toujours pour atténuer et masquer les conséquences à long terme de la radioactivité sur l’écosystème et la population »[21].
À la mi-juin 2019, la série a rassemblé quelque huit millions de personnes en audience cumulée — sur toutes les plateformes — selon Deadline. En ce qui concerne les mini-séries, elle a enregistré une meilleure audience que Sharp Objects (7,3 millions) et se rapproche de l'audience de la troisième saison de True Detective (8,1 millions)[22].
En France, la chaîne M6 diffuse deux épisodes le 28 mai 2021 et les trois autres épisodes le 3 juin suivant. En moyenne, 3,7 millions (19 %) et 3,5 millions (16 %) de téléspectateurs sont relevés sur les deux soirées successives[23],[24].
Chernobyl est salué par la critique[12]. Sur IMDb, la mini-série obtient la note historique de 9,6 sur 10, se classant devant Breaking Bad, Band of Brothers et Game of Thrones (9,4)[25]. Sur Allociné, les spectateurs lui accordent 4,7 sur 5 et la presse 4,1[26]. Sur les Rotten Tomatoes, elle a un taux d'approbation de 96 % avec un score moyen de 8,96 sur 10[27]. Sur Metacritic, elle a un score moyen pondéré de 83 sur 100[28].
Des critiques de The Atlantic, du Washington Post et de la BBC ont noté que la série établit des parallèles avec la société contemporaine en mettant l'accent sur le pouvoir de l'information et sur la façon dont des dirigeants malhonnêtes peuvent involontairement commettre des erreurs qui vont au-delà de leur compréhension[29],[30],[31].
En France, Le Monde diplomatique estime que « si l’efficacité du scénario et la force crue des images permettent d’impliquer pleinement le spectateur, la grande liberté prise avec les faits détourne son attention des questions posées encore aujourd’hui par cette catastrophe », ce qui conduit la série à faire preuve de manichéisme, mettant en péril sa rigueur documentaire[21].
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