Catherine Vautrin Écouter, née le à Reims (Marne), est une femme politique française. Elle est ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités depuis le 11 janvier 2024.
Ancienne membre des Républicains, elle est députée de la deuxième circonscription de la Marne de 2002 à 2004 puis de nouveau de 2007 à 2017. Elle est vice-présidente de l'Assemblée nationale de 2008 à 2017.
Elle est conseillère municipale de Reims depuis 2008 et présidente du Grand Reims depuis 2014.
Depuis septembre 2022, elle est présidente de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).
Elle est nommée ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités en janvier 2024 dans le gouvernement Gabriel Attal.
Catherine Jeanne Marie Vautrin naît le à Reims du mariage d'André Vautrin, directeur de société, et de Françoise Laudy[1].
Elle est titulaire d'une maîtrise de droit des affaires de l'université Paris-Descartes en 1985[2].
Le , elle épouse Jean-Loup Pennaforte, universitaire. De ce mariage, naît une fille[1] en 2002, deux jours après son élection à l'Assemblée nationale[3].
De 1986 à 1999, le groupe Cigna emploie Catherine Vautrin sous le statut de cadre. Elle intègre d'abord le groupe comme chef de produit, puis directrice marketing et communication de Cigna France en 1989, de Cigna Europe de l'Ouest en 1995, de Cigna Europe continentale en 1997[1].
De 1999 à 2002, elle rejoint le conseil régional de Champagne-Ardenne, où elle devient directrice générale adjointe des services chargée des directions et des services opérationnels[4].
Catherine Vautrin s'engage au sein du RPR après l'élection de François Mitterand en 1981[3]. Elle est conseillère municipale de Reims de 1983 à 1999[4].
En 2002, elle se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription de la Marne. Elle n'est pas investie par l'UMP nouvellement créée, qui lui préfère le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) Claude Maffioli. Elle reçoit cependant le soutien du RPR local et du député sortant et président du conseil régional de Champagne-Ardenne Jean-Claude Étienne[5],[6]. Au premier tour, elle arrive en tête de la droite avec 20,25 % des voix, devançant Claude Maffioli (11,77 %)[6]. Soutenue par l'UMP au second tour[7], elle est élue députée face à la députée européenne socialiste Adeline Hazan avec 53,95 % des suffrages[6].
À l'Assemblée nationale, Catherine Vautrin est membre de la commission des Affaires économiques, à ce titre elle est notamment vice-présidente de la mission d’évaluation des conséquences économiques et sociales de la législation sur le temps de travail et rapporteuse pour avis au nom de la commission des Affaires économiques sur le budget de l’économie, des finances et de l'industrie[4]. Elle est également co-rapporteuse du projet de loi sur l'initiative économique avec Gilles Carrez[source secondaire nécessaire][8].
Le , elle est nommée secrétaire d'État à l'Intégration et à l'Égalité des Chances dans le troisième gouvernement Jean-Pierre Raffarin, auprès de Jean-Louis Borloo[4]. Elle contribue à une importante augmentation de l'enveloppe de la dotation de solidarité urbaine au profit des communes les plus défavorisées, financée par une diminution des dotations aux intercommunalités[9].
Le , elle devient secrétaire d'État aux Personnes âgées, toujours auprès de Jean-Louis Borloo, en remplacement de Hubert Falco qui choisit de se consacrer à ses mandats de maire et de sénateur[4]. À ce poste, elle porte le texte instaurant de la journée de solidarité envers les personnes âgées et handicapées, votée en et mise en place au printemps 2005[10],[11]. Cette loi, décidée après la canicule de l'été 2003 qui fait 15 000 morts en France, fait du jour de la Pentecôte, qui jusque-là est un jour férié, une journée travaillée mais non rémunéré pour les salariés pour augmenter les moyens aux personnes dépendantes. Plusieurs sondages montrent qu'une majorité de Français se positionne contre cette réforme et la loi donne lieu à de fortes contestations de la part des syndicats ainsi que des partis politiques d'opposition comme de la majorité expliquant que les salariés sont les seuls mis à contribution. Au sein du personnel de l'Éducation nationale, la question de la garde des enfants par les parents d'élèves suscite le rejet et la loi créé également un paradoxe pour le personnel des établissements scolaires : Les élèves bénéficient toujours du jour férié mais le personnel d'encadrement et les professeurs ont tout de même l'obligation de participer à la « journée de solidarité » malgré leur l'absence[12].
Le , elle est nommée ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité dans le gouvernement Dominique de Villepin[13] après le remaniement ministériel faisant suite à la victoire du « non » au référendum sur la Constitution européenne[14]. Elle y promeut avec Jean-Louis Borloo et Azouz Begag la loi pour l'égalité des chances contenant notamment la création du contrat première embauche (CPE)[15] donnant lieu à une forte contestation de mars à avril 2006 jusqu'au retrait du texte par Dominique de Villepin. Elle porte le projet de loi imposant la parité dans les exécutifs municipaux et régionaux et renforçant les sanctions en cas de non-respect de la parité aux élections législatives[16]. En , elle lance le « 3919 », numéro d'appel unique pour les victimes de violences conjugales en France[17].
En , elle est élue présidente de la fédération marnaise de l'UMP, par 121 voix contre 116 face à son collègue ministre Renaud Dutreil. Cette élection préfigure de leur duel annoncé pour la mairie de Reims, lors des élections municipales de 2008[18].
Le , elle est réélue députée avec 56,93 % des suffrages. À l'Assemblée nationale, elle est élue vice-présidente de la commission des Affaires économiques. Elle est membre du bureau de l'UMP à l'Assemblée nationale.
Le , elle annonce sa candidature à la mairie de Reims, dans le cadre des élections municipales françaises de 2008. À l'issue du premier tour, le , elle obtient 25,19 % des suffrages. Elle s'incline au second tour face à la candidate d'union de la gauche Adeline Hazan, obtenant 43,93 % des voix malgré l'investiture UMP (accordée au premier tour à Renaud Dutreil) et est élue conseillère municipale d'opposition.
Le , Catherine Vautrin est désignée par les députés du groupe UMP, pour devenir vice-présidente de l'Assemblée nationale en remplacement de Marc-Philippe Daubresse, à compter d'octobre 2008, dont les pairs n'ont pas renouvelé le mandat[19].
Elle accède à la première vice-présidence de l'Assemblée nationale lorsque Marc Laffineur est nommé au gouvernement, en juin 2011. Réélue députée de la Marne le avec 53,04 % des voix, elle est également réélue vice-présidente de l’Assemblée en septembre, comme chaque année depuis 2008. En 2012, à la suite du basculement à gauche de l'Assemblée nationale, Laurence Dumont lui succède à la première vice-présidence et elle descend à la cinquième vice-présidence.
Lors du congrès de l'UMP d'automne 2012, elle soutient la motion « Le gaullisme, une voie d'avenir pour la France ». En , à la suite de la démission de Dominique Dord, elle est nommée trésorière nationale de l'UMP par Jean-François Copé, président de l'UMP. Suite à l'affaire Bygmalion mettant en cause Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, lui aussi concerné par l'affaire, propose une démission collective du bureau politique de l'UMP dont Catherine Vautrin[20].
À l'approche des élections municipales de 2014 à Reims, elle est en concurrence avec son collègue député Arnaud Robinet pour l'investiture UMP. Les deux élus forment finalement un ticket : Arnaud Robinet est tête de liste pour la mairie tandis que Catherine Vautrin figure en deuxième position et vise la présidence de la communauté d'agglomération de Reims[7],[21],[22]. Après la victoire d'Arnaud Robinet à la mairie de Reims, elle accède le à la présidence de l'agglomération de Reims Métropole[23].
Le , elle est élue présidente de l'Association des villes universitaires de France (AVUF) pour un mandat de trois ans[24]. Elle est réélue à cette fonction en 2017, 2020 et 2023[25].
Le , Catherine Vautrin apparaît dans le magazine d'investigation de France 2 Cash Investigation « Industries agro-alimentaires : business contre santé »[26] en compagnie de plusieurs parlementaires, dont Michel Raison, lors d’une soirée organisée par le lobby de l'agro-alimentaire l’ANIA[27]. Catherine Vautrin y assiste à la création de « la Communauté du bien manger », qui met en avant la consommation de produits français[28].
Le , Catherine Vautrin est élue présidente de la communauté urbaine du Grand Reims — nouvelle intercommunalité regroupant 143 communes marnaises et 298 000 habitants — avec 177 voix sur 203[29].
Elle soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle de la droite et du centre de 2016. Le , elle est nommée porte-parole de sa campagne, en tandem avec Éric Ciotti[30]. Lorsque Nicolas Nicolas Sarkozy échoue au premier tour, elle apporte son soutien à François Fillon face à Alain Juppé[31]. Le , dans le cadre de l'affaire Fillon, elle demande le retrait de François Fillon, devenu candidat LR à la présidentielle, souhaitant qu'il soit remplacé par un autre candidat et qu'il puisse défendre son honneur face à la justice[32].
En , la semaine suivant l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, Catherine Vautrin annonce être candidate à sa réélection à l'Assemblée nationale, délaissant la présidence du Grand Reims en cas de victoire[33]. Au premier tour, elle rassemble 26,4 % des voix, devancée par la candidate de La République en marche Aina Kuric (34,3 %)[34], alors considérée par la presse comme une inconnue[35] ou une novice[36]. Au second tour des élections législatives de 2017, Catherine Vautrin est battue de 660 voix, avec 48,8 % des suffrages[36].
Après les défaites aux élections législatives de 2017, elle s'éloigne du parti Les Républicains. En , elle estime ne plus se retrouver dans le parti et révèle ne plus y cotiser[37].
Lors des élections municipales de 2020, Catherine Vautrin figure à nouveau en deuxième position sur la liste d'Arnaud Robinet[38], qui remporte haut la main la mairie de Reims avec plus de 66 % des suffrages au premier tour[39]. Le , Catherine Vautrin est réélue présidente de la communauté urbaine du Grand Reims avec 196 voix sur 208 conseillers communautaires[40].
Le , elle est élue au sein du conseil d'administration d'Intercommunalités de France, et devient vice-présidente de l'association, en charge de l'Enseignement supérieur[source secondaire nécessaire][41].
Le , elle annonce son soutien à Emmanuel Macron en vue de l'élection présidentielle qui se tient la même année[42]. Elle n'adhère toutefois pas au parti Horizons d'Édouard Philippe, contrairement à d'autres élus rémois[43].
Le magazine Marianne indique qu'elle a été sollicitée par Emmanuel Macron, après l'élection présidentielle d'avril 2022, pour occuper la fonction de Premier ministre. Le président lui préfère cependant au dernier moment Élisabeth Borne, moins conservatrice et meilleure connaisseuse des arcanes de l'État[44].
Le , elle est nommée présidente de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU)[45].
En 2023, elle rejoint le parti Horizons[46],[47].
Suite au remaniement ministériel du 11 janvier 2024 qui intervient après la démission du Ministre de la Santé Aurélien Rousseau, en désaccord avec l'adoption du projet de loi immigration 2023[48], Catherine Vautrin prend la place de Olivier Dussopt, d'Agnès Firmin-Le Bodo et d'Aurore Bergé à la tête du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités au sein du gouvernement Gabriel Attal[49], un « super-ministère » rassemblant tous les ministères sociaux. C'est la première fois depuis Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé dans le troisième gouvernement François Fillon, de 2010 à 2012[50].
Elle est troisième dans l'ordre du protocole, première femme du gouvernement Gabriel Attal[réf. nécessaire].
En 2013, en tant que députée, elle vote contre la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe et participe à La Manif pour tous[51],[52]. Elle affirme que le texte du projet de loi est « un cheval de Troie pour la PMA et la GPA », et se dit pour « une alliance civile pour deux personnes du même sexe avec des droits patrimoniaux »[53],[54]. Dans un tweet du 21 avril 2023, elle regrette sa prise de position lors du vote du « mariage pour tous », ajoutant qu'elle aurait dû « anticiper les attentes de la société »[55].
En 2017, Catherine Vautrin, Éric Ciotti et François Fillon saisissent le Conseil constitutionnel pour censurer la loi contre le délit d'entrave numérique à l'IVG permettant la pénalisation des sites internet diffusant de fausses informations sur l'interruption volontaire de grossesse[56].
En 2004, à son arrivée comme ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité dans le gouvernement Dominique de Villepin[13], elle doit s'expliquer sur la suppression du ministère de la parité et de l'égalité professionnelle, un ministère à part entière, au profit d'un ministère délégué qualifié de « demi-ministère » par Marie-Jo Zimmermann, présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et rapporteure générale de l'Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, dans un gouvernement qui compte peu de femmes[57].
Le , dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, Catherine Vautrin est mise en examen en qualité de ex-trésorière de l'UMP, tout comme l'ancien président de l'UMP Jean-François Copé, pour « abus de confiance » dans l'affaire dite « des pénalités de Nicolas Sarkozy ». Le Conseil constitutionnel ayant rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 pour « dépassement du plafond autorisé », il se voit alors infliger plus de 400 000 euros de pénalités à titre personnel[58],[59]. Une somme que l'UMP a payé à sa place, en novembre 2013. Après que Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté, un non-lieu est prononcé pour tous les accusés jugés dans cette affaire par le juge Renaud van Ruymbeke[60], en 2015.
Le 13 juillet 2018, Catherine Vautrin est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre d'« ancienne ministre, ancienne députée de la Marne, présidente d’une communauté d’agglomération ; 34 ans de services »[63].
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