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Caroline Cayeux | |
Caroline Cayeux en 2008. | |
Fonctions | |
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Présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis | |
En fonction depuis le (18 ans, 10 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Nouvelle intercommunalité |
Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales | |
– (4 mois et 24 jours) |
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Président | Emmanuel Macron |
Premier ministre | Élisabeth Borne |
Ministre | Gérald Darmanin Christophe Béchu |
Gouvernement | Borne |
Prédécesseur | Christophe Béchu |
Successeur | Dominique Faure |
Maire de Beauvais | |
– (21 ans, 5 mois et 6 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Walter Amsallem |
Successeur | Franck Pia |
Présidente de l'Agence nationale de la cohésion des territoires | |
– (2 ans, 7 mois et 22 jours) |
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Élection | |
Vice-président | Vanik Berberian |
Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Michel Fournier (intérim) |
Sénatrice française | |
– (6 ans) |
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Élection | 25 septembre 2011 |
Circonscription | Oise |
Groupe politique | UMP (2011-2015) REP (2015-2017) |
Prédécesseur | Alain Vasselle |
Successeur | Olivier Paccaud |
Conseillère régionale de Picardie | |
– (7 ans, 6 mois et 3 jours) |
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Élection | 21 mars 2004 |
Réélection | 21 mars 2010 |
Président | Claude Gewerc |
Successeur | Olivier Paccaud |
Biographie | |
Nom de naissance | Caroline Laurence Fournier |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | RPR (1981-2002) UMP (2002-2015) LR (2015-2018) DVD (depuis 2018) |
Profession | Enseignante |
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Maires de Beauvais | |
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Caroline Cayeux, née le à Paris, est une femme politique française. Elle est maire de Beauvais (Oise), conseillère régionale de Picardie et sénatrice de 2011 à 2017.
Elle a également été présidente des Villes de France et de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
Elle est nommée ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales dans le gouvernement Élisabeth Borne le .
Elle démissionne du gouvernement le , à la suite de la saisine de la justice à son encontre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour des soupçons d'évaluation mensongère de sa déclaration de patrimoine et de fraude fiscale.
Caroline Laurence Fournier naît le dans le 16e arrondissement de Paris du mariage de Pierre Fournier (1915-1999[1]), et de Solange Lefranc[2] (1921-2016[3]).
Son père est médecin et directeur d'un laboratoire pharmaceutique (les laboratoires Fournier Frères). Il est président du conseil de l'ordre national des pharmaciens de 1979 à 1987 et conseiller auprès du ministère du Commerce extérieur de 1951 à 1973[4].
Sa mère est la fille de Robert Lefranc, fabricant de couleurs et vernis à Paris, président de la Fédération nationale des fabricants de couleurs, vernis et encres d'imprimerie, et de Geneviève Panhard, une des héritières du constructeur automobile Panhard[5]. Elle est maire de Blincourt dans l'Oise de 2001 à 2008[6], Dominique Le Sourd, belle-sœur par alliance de Caroline Fournier, lui succède à la mairie de Blincourt et sera députée UMP en 2011[7].
En 1971, Caroline Fournier épouse Pierre Le Sourd, cardiologue, il est successivement directeur médical puis directeur général des laboratoires Fournier (groupe Pharmuka). En 1984, il intègre le groupe Rhône-Poulenc comme directeur général des laboratoires Spécia. En 1990, il devint vice-président marketing Europe de Rhône-Poulenc Rorer[8]. De ce mariage, naissent trois enfants : Crystel (qui épousera[9] Thibault Lanxade, fils de l'amiral Jacques Lanxade), Alban et Daphné[2].
Le , elle épouse en secondes noces Gérard Cayeux (né en 1934), agriculteur retraité à Avrigny dans l'Oise, qui fut par ailleurs trésorier de la fédération des chasseurs de l'Oise, il dirige également trois entreprises, son mandat principal est gérant au sein de l'Atelier d'écologie urbaine[10],[11],[2],[12],[13].
Elle collectionne les chevaux de trait qui participent pour certains à La Route du Poisson[5].
Elle est titulaire d’une licence d'anglais, d'une maîtrise de droit et d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de droit international privé[2].
Enseignante, elle est de 1969 à 1973 chargée de mission au cabinet du gaulliste Yvon Bourges, secrétaire d'État aux Affaires étrangères puis ministre du Commerce et de l'Artisanat sous la présidence de Georges Pompidou[14],[13]. À la mort de son père, elle est administratrice (aux côtés de Philippe Marini) de plusieurs sociétés financières du groupe Didot-Bottin[15], qui après avoir longtemps été investi dans les publications scientifiques (notamment le dictionnaire Vidal) l'était dans les fauteuils de spectacle, les alcools de fruits et les casinos[16].
Elle prend sa carte au Rassemblement pour la République (RPR) après la victoire de la gauche en 1981[14] et commence une carrière d'élue locale dans l'Oise en étant élue conseillère municipale de Blincourt, dans la liste conduite par sa mère[6], puis à Choisy-la-Victoire. Elle s'investit aussi dans les campagnes des élections européennes de 1984 et de l'élection présidentielle de 1995, lors de laquelle elle soutient Jacques Chirac. Sa fonction de secrétaire du RPR de la septième circonscription de l'Oise la conduit à coordonner les campagnes du parti durant ces deux décennies dans le département[13].
Cependant, le véritable décollage de sa carrière politique intervient en quand Philippe Séguin l'appelle à la commission exécutive du RPR. En , elle devient secrétaire départemental par intérim du RPR de l'Oise après le départ de Jean-François Mancel, poste où Philippe Séguin la confirme officiellement en [13]. Il s'agit d'une reprise en main, de la part de Philippe Séguin, de l'appareil du parti, à un moment où certains élus, dont Jean-François Mancel, lorgnent vers des alliances avec le Front national pour les élections cantonales. En 1998, Jean-François Mancel fait l’objet d’une exclusion du RPR (par Philippe Séguin, alors président du RPR) pour avoir accepté et encouragé des désistements réciproques avec le Front national lors des élections cantonales et régionales (à Beauvais en particulier). Lors des élections européennes de 1999, elle est en 24e position sur la liste du RPR et n’est pas élue.
Caroline Cayeux est candidate aux élections municipales de 2001 à Beauvais, après avoir créé en janvier 2000 une association support à sa candidature, « Beauvais pour Tous »[17]. Le contexte à droite est difficile, car le député RPR, Olivier Dassault, déjà deux fois candidat malchanceux en 1989 et 1995, reste sur les rangs. Finalement, il abandonne, mais soutient en sous-main une liste dissidente à droite emmenée par un ancien conseiller général, Jacques Néhorai. Elle nomme directeur de campagne Bastien Millot, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé à Meaux, considéré comme « l'organisateur de sa victoire »[18][source insuffisante]. Au second tour, en ayant refusé la fusion avec la liste de droite dissidente[19], elle l'emporte sur le socialiste Walter Amsallem avec 47,37 % des voix contre 43,45 % à son adversaire. Cependant le même jour, elle est battue aux élections cantonales sur le canton de Beauvais-Nord-Ouest, qui renouvelle le mandat de Georges Becquerelle, l'un des adjoints d'Amsallem. La ville de Beauvais de 2001 à 2015 se caractérise par le fait d'avoir une maire UMP et trois conseillers généraux socialistes. Bastien Millot devient son premier adjoint avant d'être brutalement écarté en 2004, à la suite de fausses déclarations d’heures supplémentaires, pour un agent de la ville[20].
Candidate dissidente du RPR aux élections législatives en 2002[21],[22], elle est distancée et par le sortant socialiste Yves Rome, et par le candidat officiel de l'UMP, Olivier Dassault, qui est élu.
En 2004, elle devient présidente de la communauté d'agglomération du Beauvaisis (CAB) lors de la création de cette intercommunalité. Candidate à sa succession en 2008, investie par l'UMP[23], elle est réélue avec un score de 58 %, face à Sylvie Houssin du Parti socialiste.
Aux élections régionales de 2004, elle prend la tête pour l'Oise de la liste UMP-UDF, menée pour l'ensemble de la Picardie par Gilles de Robien. La défaite de ce dernier et son retrait permettent à Caroline Cayeux d'entrer au conseil régional de Picardie et de présider le groupe d'opposition (UMP-UDF). Aux élections sénatoriales de septembre 2004, candidate en deuxième position sur la liste menée par Alain Vasselle, elle n'est pas élue.
Seule candidate à la primaire UMP, elle conduit la liste du parti en Picardie lors des élections régionales de 2010[24]. Elle est battue par le président sortant socialiste Claude Gewerc.
Aux élections sénatoriales de 2011, elle figure en deuxième position sur la liste de la majorité présidentielle, menée par Philippe Marini qui recueille 54,86 % des voix. Elle est élue sénatrice de l'Oise le [25].
En , elle se prononce contre l'ouverture du mariage aux personnes homosexuelles[26],[27].
Durant son mandat de sénatrice, de 2011 à 2017, elle propose divers amendements, visant à élargir le droit des chasseurs[28]. Elle est propriétaire de forêts en Sologne, où selon son entourage « elle travaille ses réseaux et ses relations en y organisant des parties de chasse »[5]. Son mari, Gérard Cayeux, agriculteur dans l'Oise, fut par ailleurs trésorier de la fédération des chasseurs de l'Oise[11].
Elle soutient la candidature de François Fillon à la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012 ; dans le cadre de la campagne, elle est nommée porte-parole[13]. Elle est à nouveau candidate de l'UMP aux élections municipales de 2014. Elle mène alors la liste « Beauvais pour tous », qui remporte l'élection le avec 57,24 % des suffrages. Elle est à nouveau maire de Beauvais le [29].
Le , Caroline Cayeux est nommée, par le nouveau président de l'UMP Nicolas Sarkozy, secrétaire nationale thématique aux classes moyennes[30].
Le , elle est élue présidente du syndicat mixte de l'aéroport de Beauvais-Tillé (SMABT) par le comité du SMABT[31].
Elle soutient la candidature de François Fillon à la primaire présidentielle des Républicains de 2016[32]. Elle s'investit également dans le mouvement de ce dernier, Force républicaine. Elle le considère comme le représentant du « gaullisme social [qu'elle a] connu avec Philippe Séguin »[13].
En , dans le cadre de la loi sur le cumul des mandats, elle annonce mettre un terme à son mandat de sénatrice (à la fin du mandat) et se consacre à sa ville[33].
Elle ne renouvelle pas son adhésion à LR en 2018, et est réélue après les municipales de 2020 sous une étiquette divers droite[34],[13],[35] avec le soutien de La République en marche[36].
Elle est propriétaire d'un appartement situé près de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, où elle réside parfois les jours de conseil municipal[5].
En 2021, elle est alertée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, à la suite du contrôle de sa déclaration de situation patrimoniale établie en qualité de maire de Beauvais, de la forte sous-évaluation de sa résidence principale[37]
Nommée ministre, dans un premier temps elle indique souhaiter cumuler cette fonction avec son mandat de maire[38], mais, contrainte par les orientations du président de la République et de la Première ministre, elle annonce le sa prochaine démission de la tête de la mairie de Beauvais[39].
Caroline Cayeux démissionne officiellement de son mandat de maire le . Son premier adjoint, Franck Pia, lui succède le suivant[40].
Elle est présidente des Villes de France entre le [41] et sa nomination au gouvernement.
Présidente de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) depuis le 1er janvier 2020, elle est l'une des signataires d'une tribune publiée par Le Journal du dimanche le 21 novembre 2021, appelant à un second mandat d'Emmanuel Macron[42] et elle participe à sa campagne dans le département de l'Oise, aux côtés notamment d'Éric Woerth[43].
Elle est nommée ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales dans le gouvernement Élisabeth Borne le .
Quelques jours après cette nomination, ses positions lors de l'adoption du mariage pour les couples homosexuels, qualifiant en 2012-2013 ce projet de « dessein contre nature » et de « caprice », sont republiées dans la presse. Elle dit maintenir ses propos lors d'une interview sur Public Sénat le 12 juillet 2022[44], précisant : « J'ai beaucoup d'amis parmi tous ces gens-là et franchement, c'est un mauvais procès qu'on me fait et ça m'a beaucoup contrariée ». L'utilisation du terme « ces gens-là » pour désigner la communauté LGBTQIA+ est dénoncé par le magazine Têtu, qui ressort également ses propos tenus lors d'une séance au Sénat le 8 avril 2013, citant la philosophe Chantal Delsol : « Avec cette excellente philosophe, je pense que l'exigence du mariage homosexuel, et l'adoption des enfants qui va avec, n'est pas simplement un dessein qui va contre la nature. C'est plus grave, parce que l'on ne débat pas sur la question des limites : tout ce que je veux, et tout de suite, et quelles qu'en soient plus tard les conséquences »[45].
Elle « regrette » alors ses propos dans un tweet[44] puis dans un entretien au journal Le Parisien[46]. Néanmoins, le , des membres du gouvernement, comme Clément Beaune, qui pointe des « propos extrêmement blessants » ou Olivier Véran, qui la soutient, tout en estimant que ses propos sont « anachroniques »[47], une centaine de personnalités de tous bords, allant de Philippe Besson à Jack Lang en passant par Boris Cyrulnik ou encore, dans le monde politique, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud, David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Bataillon, Sylvain Fort, ancienne « plume » du président Macron, ou encore les maires de Paris Centre Ariel Weil (PS), du 5e arrondissement Florence Berthout (DVD), du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) et du 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons), ainsi que la première adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV), dénoncent, dans une tribune que publie le JDD, les propos de la ministre[48],[49]. Une plainte pour « injure publique envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique » est déposée par des associations de défense des droits LGBTI+ mais est rapidement classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée[50].
Le 28 novembre 2022, elle démissionne du gouvernement[51], en annonçant que sa déclaration de patrimoine est jugée sous-évaluée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à propos de sa résidence principale (sous-évaluation de l'ordre de 2 400 000 €), un immeuble haussmannien de près de 500 m2, sur six étages, situé à proximité de la tour Eiffel, au no 1 de la place de l'Alma et pour une maison de famille située à Dinard en Ille-et-Vilaine (sous-évaluation de 1 500 000 €). En 2021, elle avait déjà été alertée par la HATVP, à la suite du contrôle de sa déclaration de situation patrimoniale établie en qualité de maire de Beauvais, de la forte sous-évaluation de sa résidence principale et des risques qu'elle encourt en cas de réitération. Elle a par ailleurs cédé elle-même des biens à la même adresse pour un prix au m² très nettement supérieur à celui déclaré. Ces manquements sont susceptibles de caractériser l'infraction d'évaluation mensongère de son patrimoine (article 26 de la loi du 11 octobre 2013)[5],[52],[53]. Selon un élu, elle « faisait partie des élus qui s'étaient opposés à la publication en ligne de son patrimoine. Pour le connaître, il fallait se rendre en préfecture et le demander ». Selon son entourage, l'ancienne maire de Beauvais, qui jouissait d'un capital sympathie important, « ne tenait pas particulièrement à montrer aux Beauvaisiens qu'elle avait beaucoup d'argent ». La HATVP décide d'informer le procureur de la République de faits susceptibles de caractériser des infractions pénales, pour évaluation mensongère de sa déclaration de patrimoine et fraude fiscale[54],[37]. Ses avocats Édouard de Lamaze et Myriam Mayel, dans un communiqué à l'AFP, indiquent que Caroline Cayeux conteste l'évaluation de son patrimoine faite par la HATVP, selon eux « Un désaccord (...) sur la valeur du mètre carré d'un appartement ne constitue évidemment pas une infraction pénale »[55],[56].
À la suite de la démission de Caroline Cayeux, Dominique Faure, jusqu'alors secrétaire d'État à la Ruralité, lui succède le même jour dans cette fonction[57].
Le , Caroline Cayeux est nommée au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « maire, présidente d'un centre communal d'action sociale ; 34 ans de services civils, d'activités sociales et de fonctions électives »[58]. Elle est faite chevalier de l'ordre le par François Fillon, alors ministre de l'Éducation nationale[13] ; puis promue au grade d'officier dans l'ordre le au titre de « maire de Beauvais (Oise) »[59].
Le , elle est nommée au grade d'officier dans l'ordre national du Mérite au titre de « maire de Beauvais ( Oise ) ; 38 ans de services civils et de fonctions électives »[60].
Le , elle est nommée au grade d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres au titre de « Maire de Beauvais, présidente de Villes de France »[61].
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