Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Mouvements |
---|
Camille Étienne, née le à Grenoble, est une militante écologiste française.
Membre du duo Avant l'orage[1], créé avec le réalisateur Solal Moisan, elle soutient et mène des actions de désobéissance civile, de lobbying auprès des décideurs politiques et économiques et de sensibilisation à destination du grand public. L'art fait partie intégrante de son militantisme. (Ses courts-métrages réalisés avec Solal Moisan, notamment Réveillons-nous, et son livre, Pour un soulèvement écologique, ont eu un certain écho et sont significatifs de son approche mêlant art et écologie, volonté de sensibiliser aux enjeux climatiques.)[réf. nécessaire]
Camille Étienne est originaire de Savoie[2],[3]. Son père est guide de montagne. Sa mère a fait partie de l’équipe de France de snowboard et d'escalade, avant qu'un accident ne mette fin à sa carrière[4]. Ses grands-parents étaient agriculteurs[5].
Camille Étienne obtient un bac ES avec option montagne. Elle suit ensuite des études de sciences sociales à Sciences Po Paris[6] et de philosophie à l'université Paris-Sorbonne. Elle étudie une année à la faculté d’agriculture et d’agroforesterie de Finlande[5]. Elle obtient ensuite un master d'économie à Sciences Po Paris, avant de faire une année de césure pour se consacrer pleinement à son engagement militant[7].
Camille Étienne s'engage très jeune comme militante. En 2018, elle devient porte-parole du collectif On est prêt qui se définit comme une Fabrique des récits et des imaginaires. Dans Pioche ! elle déclare :
« Notre objectif est de diffuser massivement des imaginaires à impact positif et mobiliser des citoyens sur les questions de société et d’environnement. Nous faisons collaborer des experts, des faiseurs et des créateurs pour construire cela. En fait, nous connectons ceux qui savent et ceux qui font[8]. »
En 2019, au festival de Cannes, elle porte avec Cyril Dion une tribune pour demander aux raconteurs d’histoires d’inventer de nouveaux récits. Pour elle, les films sont « un moyen puissant de raconter des histoires. Ces mêmes histoires qui construisent notre imaginaire et nous permettent d’appréhender le monde[8]. »
Son militantisme s'exprime aussi par des interventions au parlement européen, où elle se rend régulièrement, notamment en compagnie de Greta Thunberg[9], des Belges Adélaïde Charlier et Anuna De Wever ou de l’Allemande Luisa Neubauer.
C'est à Sciences Po Paris que Camille Étienne porte son attention sur la crise écologique. Dans une interview dans le magazine Elle, elle se confie sur les racines de son engagement :
« Pour moi il était inenvisageable que nous puissions menacer l’environnement. Mais en arrivant à Sciences Po Paris j’ai réalisé que mes notions, qui me semblaient basiques comme savoir faire pousser une carotte, ne l’étaient pas pour mes camarades, plus “citadins”. Je trouvais alarmant que des personnes capables de parler de géopolitique pendant des heures et qui exerceront plus tard des postes de dirigeants n’aient aucune connaissance de la terre[10]. »
À Sciences Po, elle devient présidente de la section étudiante d'Amnesty International[11].
Au moment du confinement, elle crée le collectif Avant l'orage. Dans son interview pour Pioche ! elle explique l’origine du projet : « Avec mon meilleur ami, également réalisateur, nous avons souhaité rapprocher à notre manière l’art et l’écologie. Nous nous sommes rapprochés d’une danseuse et d’un compositeur et avons créé une vidéo à quatre mains. C’est une sorte d’appel d’une dizaine de minutes à notre génération pour réfléchir collectivement au monde que nous voulons pour demain[8]. » Le , la chaîne YouTube du collectif Avant l'orage sort une vidéo intitulée Réveillons-nous qui paraît après la fin du premier confinement. Le clip vidéo, réalisé dans les montagnes, met en scène la militante avec une danseuse, Léa Durand. L'activiste y rappelle l'état d'urgence climatique et interpelle les spectateurs, notamment ceux de la génération Y, sur la nécessité d'agir :
« Nous sommes la première génération à vivre les conséquences du réchauffement climatique et la dernière à pouvoir y faire quelque chose. […] Drôle de destin que celui de cette génération Y, drôle de sentiment que de se battre pour une guerre qu'on n'a pas nous-même déclarée […]. »
Sa prise de parole est illustrée par les mouvements exécutés par la danseuse. La vidéo est un succès[12], et atteint les 15 millions de vues, toutes plateformes confondues[13]. Elle fait le tour du monde, traduite en espagnol, anglais, allemand et portugais[14]. À la suite de cela, le collectif Pensée sauvage formé par le duo Camille Étienne et Solal Moisan reçoit en décembre 2020 une aide à la création du CNC dans le cadre du dispositif CNC Talent[15], dédié aux créateurs de vidéos sur internet, pour ses cinq vidéos suivantes[16].
Le , alors qu'elle est invitée dans le cadre des universités d'été du Medef, Camille Étienne suggère de « travailler moins, mais peut-être avec plus de sens » afin de « réinventer » le monde de l'entreprise. Elle remet aussi en cause le modèle fondé sur la croissance économique, qui, selon elle, pousse à « trop produire », « dépasser les limites planétaires » et ainsi « mettre directement en danger nos vies. » Ces positions valent à la militante de nombreuses interruptions, notamment de la présentatrice[17].
Le , Camille Étienne participe à une manifestation à proximité de l'Élysée avec, notamment, Matthieu Orphelin, Cécile Duflot, Marie Toussaint ou Cyril Dion. Elle y dénonce un « manque de courage » du président de la République Emmanuel Macron, qui selon elle, a « détricoté » les propositions de la Convention citoyenne pour le climat lors de leur retranscription dans la loi Climat[18],[19],[20].
Le 16 juin 2021, elle annonce porter plainte, aux côtés du réalisateur militant Cyril Dion et de l'eurodéputé Pierre Larrouturou, contre Jean Castex et quatre autres ministres (Bruno Le Maire, Barbara Pompili, Emmanuelle Wargon et Jean-Baptiste Djebbari) pour leur inaction face au dérèglement climatique. L'État ayant été à de nombreuses reprises condamné (notamment avec l'Affaire du siècle), ils justifient leur plainte en arguant qu'attaquer personnellement les ministres en justice pourrait les amener à agir plus efficacement[21]. Le dossier accompagnant la plainte pointe notamment « l'insuffisance manifeste » de la loi Climat[22]. La plainte s'appuie sur l'article 223-7 du code pénal, qui punit « de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende » « [q]uiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes »[23]. Déposée à la Cour de justice de la République au motif d’« abstention de combattre un sinistre »[24],[25], la plainte est déclarée irrecevable le par la commission des requêtes de la Cour de justice de la République[26].
En décembre 2021, Camille Étienne est invitée comme rédactrice en chef du hors-série « L'écologie ou la mort » du magazine Socialter[27].
Camille Étienne est également engagée contre des projets à fortes émissions de gaz à effet de serre, notamment l'EACOP — le plus grand oléoduc chauffé du monde en projet en Afrique de l'Est porté par TotalEnergies[28] — ou le site minier de Lutzerath[29] en Allemagne, ainsi que l'exploitation minière des fonds marins.
Le média en ligne Brut la nomme dans son panel des « 31 qui ont fait bouger 2022 »[30].
Technikart la place parmi les « 100 qui peuvent sauver 2021 »[31].
Pour Vanity Fair, elle est l’une des « 50 Françaises qui ont fait 2020 », aux côtés d'Adèle Haenel ou Virginie Despentes[32].
Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2023-05-27 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=13735022