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Les Brigades de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) sont des brigades mobiles constituées de binômes à moto, intervenant à Paris lors de manifestations. Elles ont été créées début 2019 par le préfet de police de Paris Michel Delpuech dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes.
Le préfet de police Didier Lallement avait modifié le fonctionnement du dispositif, en généralisant l'usage lors des manifestations à Paris et en y apposant un nouveau sigle[1],[2]. Les BRAV-M font partie des compagnies d'intervention (CI) de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). Il existe cependant également des unités de type BRAV-M dans d'autres villes de France, comme à Toulouse ou Bordeaux.
La BRAV-M est sous le coup de plusieurs enquêtes judiciaires pour des actes de violences sur des manifestants et fait l'objet, dans l'opinion et dans la classe politique, de débats sur sa légitimité et ses méthodes d'intervention[3],[4],[5], en particulier depuis le mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023. Les BRAV-M sont visées par une pétition demandant leur interdiction à la suite des plaintes et blessures constatées lors du mouvement social de 2023.
Ces unités avaient la particularité de ne pas être permanentes, mais d'être constituées les jours de manifestations susceptibles de dégénérer ou à l'occasion de violences urbaines[6].
Les BRAV-M interviennent essentiellement dans le cadre de manifestations susceptibles de dégénérer, ou dans le but de disperser des mouvements non déclarés.
Leur rôle est distinct de celui des unités habituelles et spécialisées de maintien de l'ordre que sont les CRS et la gendarmerie mobile qui encadrent le cortège et les zones où se déroulent des incidents. Les BRAV-M sont chargées, selon le schéma d'intervention qui prévaut habituellement lors de situations d'émeutes spontanées ou de violences urbaines, d'intervenir très rapidement pour faire cesser les troubles et procéder à des interpellations. La constitution en unités très légères et le mode de déplacement à moto leur permet de s'adapter à la stratégie de certains groupes violents en étant les plus mobiles et réactifs possibles[7]. Un policier pilote, l'autre assure le maintien de l'ordre[8].
Ces unités sont créées en mars 2019[9] et héritent de plusieurs composantes du dispositif de maintien de l'ordre parisien mis en place lors des précédentes manifestations de gilets jaunes[10], en l'espèce les détachements d'action rapide (DAR), composés de policiers à pied de diverses unités chargés d'aller au contact des groupes violents et d'interpeller, et la CSI 75 opérant déjà à moto depuis l'acte 2 des gilets jaunes (la réapparition du maintien de l'ordre à moto ne date donc pas de la création des BRAV, mais de plusieurs mois auparavant)[11],[6].
Une analogie est souvent établie avec les PVM (pelotons de voltigeurs motorisés) ayant existé de 1969 à 1986 au sein de la police, et qui ont été dissous après l'affaire Malik Oussekine, étudiant tué en 1986. On observe toutefois des différences entre les PVM et les BRAV-M, notamment dans le mode opératoire : les voltigeurs opéraient depuis les motos en mouvement, alors que les BRAV-M n'utilisent les motos que pour se déplacer et mettent pied à terre pour opérer[7]. Cependant, une équipe de policiers (non-appartenant à la BRAV-M) au volant de leurs motos a été filmée en mars 2023 poursuivant et percutant un individu[12].
Les controverses sur la Brigade se sont intensifiées lors du mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023 mais ont commencé bien avant. Le quotidien Libération relève que le , lors de la manifestation contre la réforme des retraites, « en moins d'une heure, une brigade de répression de l'action violente a frappé à terre, sans raison apparente, plusieurs personnes, et lancé des grenades de désencerclement de manière irrégulière. » Les agents concernés ne portaient aucun numéro d’identification visible[13].
Le commissaire divisionnaire à la tête de la brigade, filmé par Rémy Buisine en train de frapper à de nombreuses reprises un manifestant à terre le 30 janvier 2021, et membre du Syndicat national des commissaires de la police nationale, est selon StreetPress le frère d'un parrain de la mafia corse. Rétrogradé à plusieurs reprises, il aurait été transféré en raison de ces liens familiaux en 2016 à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), avant d'être décoré en 2019[14],[2].
Le Monde publie en les extraits d'un enregistrement sonore d'une équipe des BRAV-M indiquant, selon le quotidien, un comportement en contradiction totale avec les règles déontologiques autant qu’avec la loi[15],[16]. Les brigades de répression de l’action violente motorisée sont fréquemment accusées de violences[17],[18],[19],[20]. Le journaliste Paul Boyer, collaborateur de Libération, explique comment les BRAV-M ont attaqué une manifestation pacifique contre la réforme des retraites de 2023, tabassant les manifestants. Lui-même, bien que portant un brassard l'identifiant comme journaliste, a eu le crâne ouvert et une main fracturée par les coups de matraque[21].
Le , le préfet de police Laurent Nuñez déclare qu'il va saisir l'IGPN pour enquêter sur les faits rapportés par les médias[22]. Trois députés de La France insoumise écrivent au ministre de l'intérieur pour demander le « démantèlement à titre provisoire de la Brav-M[23] ». Le , les médias confirment que l'IGPN a été saisie[24].
Les policiers en cause sont identifiés sans être suspendus, et deux manifestants ont porté plainte[25]. Sur le site de l'Assemblée nationale, une pétition pour dissoudre les BRAV-M dépasse les 100 000 signatures citoyennes en cinq jours le 27 mars au soir[26],[27]. La pétition atteint les 200 000 signatures citoyennes le 30 mars après-midi[28].
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