Bernard Loiseau naît en 1951 en Auvergne[6]. Fine cuisinière, sa mère lui transmet son amour de la cuisine française, et quelques-unes de ses recettes de prédilection, dont la tourte aux champignons et l’épaule d’agneau. En 1968, il entre en apprentissage en même temps que Guy Savoy à l'âge de 16 ans chez les frères Troisgros, à Roanne[7], l'année où le restaurant obtient sa troisième étoile au Guide Michelin, consécration du monde gastronomique culinaire qu'il se fixe alors d'obtenir un jour personnellement.
Il obtient son CAP de cuisinier en 1971[8] et est engagé par le chef parisien Claude Verger (un de ses mentors) à La Barrière de Clichy, à Clichy, qui lui confie en 1975 la gérance du restaurant qu'il vient d'acheter, La Côte d'Or à Saulieu, sur la route nationale 6, en Bourgogne, où le chef Alexandre Dumaine (1895-1974) a contribué à la gloire de la gastronomie française entre 1935 et 1964.
En 1982, après sept ans de gérance, Bernard Loiseau rachète le restaurant (actuel Relais Bernard Loiseau) en s'endettant lourdement, et voue alors entièrement sa vie à refaire de cet établissement, après son célèbre prédécesseur qu'il admire, l'un des hauts lieux de la gastronomie et du prestige culinaire français.
Il épouse Dominique Brunet en 1989, avec qui il aura trois enfants, Bérangère, Bastien et Blanche.
Relais Bernard Loiseau à Saulieu
En 1991, il obtient la consécration du milieu gastronomique, trois étoiles au Guide Michelin, et publie son premier livre de cuisine L'Envolée des saveurs. Il devient un des chefs les plus célèbres de la gastronomie française par son charisme et son sens des médias, dont il se sert pour développer son établissement. En 1995, inspiré de ses pairs, Paul Bocuse, Joël Robuchon, Georges Blanc, Alain Ducasse, ou Marc Veyrat, il développe son activité gastronomique par une gamme de produits dérivés sous son nom, et créé sa Boutique Bernard Loiseau, ainsi que deux restaurants à Paris en 1998 et 1999 : Tante Louise (actuel Loiseau Rive Droite) et Tante Marguerite (actuel Loiseau Rive Gauche), et développe une gamme de plats cuisinés pour la grande distribution avec la société de restauration AGIS[10]. En décembre 1998, il fonde la société Bernard Loiseau SA, qu'il introduit sur le Second Marché de la Bourse de Paris, devenant ainsi le premier chef au monde à être coté en Bourse, ce qui lui vaut la une du New York Times[11].
C'est dans ce contexte qu'il met fin à ses jours, sans explication, le 24 février 2003 à l'âge de 52 ans, dans son logement de Saulieu avec son fusil de chasse[12],[13]. Les raisons de son geste ont longtemps fait l'objet de vives polémiques[14],[15]. Il repose depuis au cimetière de l'église Saint-Saturnin de Saulieu.
Son épouse Dominique Loiseau, et son chef Patrick Bertron (son élève et bras droit durant 21 ans[16]) lui succèdent, et font vivre depuis ses restaurants, son nom, son esprit, sa mémoire, et ses étoiles au Guide Michelin, avec le désir de ses trois enfants, Bérangère, Bastien, et Blanche, de perpétuer l'œuvre de leur père.
Le , Bernard Loiseau est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « restaurateur; 26 ans d'activités professionnelles et de services militaires »[17]. puis fait chevalier de l'ordre le .
Il est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite, fait chevalier de l'ordre le puis promu au grade d'officier dans l'ordre le au titre de « restaurateur »[18].
1984 : meilleur cuisinier de moins de 40 ans, par le guide Hachette.
1986 : 4 toques et 19/20 au Gault-Millau, et élu cuisinier de l’année.
1989 : prix du meilleur petit déjeuner de la chaîne Relais & Châteaux ; président d’honneur des Fêtes gourmandes des produits du terroir du Grand Morvan et des Pays de Bourgogne.
1990 : 19,5/20 au Gault-Millau ; prix de la meilleure carte des vins, par l’Association française des journalistes, chroniqueurs et écrivains de la vigne, du vin et des spiritueux.
1991 : troisième étoile au Guide Michelin ; et article avec photo en première page du New York Times, du 8 juillet 1991.
1997 : Bernard Loiseau, cuisine en famille. Mes recettes simples pour tous les jours, avec Dominique Loiseau, Albin Michel, 322 p. (ISBN978-2226094575).
En 2007, le film Ratatouille de Brad Bird, lui rend hommage, sous les traits du chef Auguste Gusteau.
En 2008, la série Joséphine, ange gardien raconte l'histoire du chef Alain Rougier qui, comme Loiseau, fonde un groupe avec des produits dérivés et les mêmes tragédies, avec un dénouement plus heureux[19].
Bibliographie
William Echikson (trad. de l'anglais par Alain Tronchot), Bernard Loiseau. La quête des étoiles [« Burgundy Stars: A Year in the Life of a Great French Restaurant »], Paris, Hachette, coll. « Hachette pratiques », , 256 p. (ISBN2-01-236092-0).