Titre original | Gone with the Wind |
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Réalisation | Victor Fleming (ainsi que George Cukor et Sam Wood, non crédités) |
Scénario |
Sidney Howard d'après le roman de Margaret Mitchell |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Selznick International Pictures Metro-Goldwyn-Mayer |
Pays d’origine |
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Genre |
Drame Guerre Romance |
Durée | 243 minutes |
Sortie | 1939 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) est un film américain de Victor Fleming réalisé en 1939[1], adapté du roman du même nom de Margaret Mitchell paru en 1936[2]. Il sort en salles en 1939 aux États-Unis, et au cours des deux décennies suivantes dans le reste du monde, sa sortie en Europe ayant été retardée par la Seconde Guerre mondiale.
Avec pour acteurs principaux Clark Gable et Vivien Leigh, le film raconte l'histoire de la jeune Scarlett O'Hara et de Rhett Butler, des sudistes, sur fond de guerre de Sécession. Il met également en vedette les acteurs Leslie Howard et Olivia de Havilland.
Écrit par le scénariste Sidney Howard et réécrit dans l'urgence, notamment par Ben Hecht, le film a reçu huit Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il permet également à l’actrice Hattie McDaniel d’être la première interprète afro-américaine à recevoir un Oscar, celui de la meilleure actrice dans un second rôle.
En 1998, Autant en emporte le vent est considéré par l'American Film Institute comme le quatrième meilleur film américain de l'histoire du cinéma[3] dans la catégorie « films épiques ». Considéré comme l'un des meilleurs films de tous les temps, il est élu film préféré des Américains dans un sondage de 2 279 adultes entrepris par Harris Interactive en 2008[4], et de nouveau dans un autre de 2 276 adultes en 2014[5]. En France, il figure en sixième position au palmarès des films les plus vus.
Le film est considéré comme un des plus gros succès de l'histoire du cinéma ; en 2020, ses recettes sont estimées à plus de 3,44 milliards de dollars en tenant compte de l'inflation[6],[7].
Géorgie, 1861. Scarlett O'Hara est une jeune fille de la haute société sudiste. Sa famille possède une grande plantation de coton appelée « Tara ». Âgée de 16 ans, elle est courtisée par tous les bons partis du pays, mais n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes. Scarlett a un caractère bien trempé, obstiné, rusé et capricieux qui fera sa force et sa faiblesse, et donnera à Autant en emporte le vent un dynamisme particulier. Ashley, cependant, est promis à sa cousine, la vertueuse Melanie Hamilton. Scarlett cherche à tout prix à le séduire, mais à la réception des Douze Chênes, c'est du cynique et controversé Rhett Butler qu'elle retient l'attention. Ce dernier l'a surprise alors qu'elle avouait son amour à Ashley. Fasciné par l'énergie et la force de caractère de l’héroïne, il n'aura d'yeux que pour elle, malgré son indépendance d'esprit.
Pendant ce temps, la guerre de Sécession éclate, Ashley avance son mariage avec Mélanie, et Scarlett, pour le rendre jaloux, épouse Charles Hamilton, le frère de Mélanie. À la suite du décès de son mari à la guerre, elle se rend à Atlanta chez Mélanie et sa tante. Elle défraie la chronique en valsant, toute de noir vêtue, avec Rhett Butler lors d'un bal de charité. La guerre fait rage, les Sudistes reculent, les blessés affluent à Atlanta. Mélanie accouche avec l'aide de Scarlett et Rhett Butler les aide à fuir la ville menacée par les Nordistes. Rhett les abandonne en chemin, Scarlett mène seule leur voiture jusqu'à Tara. La mère de Scarlett est morte, son père a perdu la raison, ses deux sœurs cadettes sont affaiblies, les esclaves se sont enfuis. Elle prend alors à 19 ans le rôle de chef de famille, en connaissant la misère, la peur, le travail dans les champs pendant plusieurs années. Quand un soldat nordiste vient chaparder et s'avance vers elle d'un air vicieux, elle prend son courage à deux mains et l'abat d'un coup de revolver.
La guerre de Sécession prend fin, Ashley rentre de captivité et s'installe à Tara entre deux femmes amoureuses. Les impôts de Tara sont augmentés et Scarlett n'est pas à même d'y faire face. Elle cherche qui pourrait l'aider. Elle pense alors à Rhett Butler. Elle retourne à Atlanta, et le trouve en prison (accusé du meurtre d'un noir qu'il a bel et bien commis). Elle lui propose contre les 300 dollars (d'impôt) de devenir sa maîtresse, mais, blessé, il refuse. Elle le quitte furieuse, puis rencontre le fiancé de sa sœur Suellen, Frank Kennedy, et apprend qu'il a réussi à constituer quelques économies. Lui faisant croire que sa sœur va en épouser un autre, elle l'épouse et arrive à payer les impôts de Tara.
Une fois installée à Atlanta, elle se met au commerce du bois (activité florissante liée à la reconstruction), et fait même revenir à Atlanta Mélanie et Ashley Wilkes qu'elle associe à son affaire. Ses affaires prospèrent. Agressée en allant, seule, à une de ses scieries, elle est sauvée par son ancien esclave Big Sam. Son mari et d'anciens sudistes, liés au Ku Klux Klan, tuent plusieurs personnes ; son mari décède lors de cet incident, tandis que d'autres sudistes comme Wilkes et le docteur Meade doivent le salut à Butler, qui est connu des soldats venus les arrêter, et leur fournit un alibi.
Le lendemain de l'enterrement de son mari, Butler demande à Scarlett de l'épouser. Elle accepte. S'ensuivra une union pleine d'incompréhension, avec la naissance d'une fille, Eugénie Victoria[8], surnommée Bonnie, que Rhett chérira plus que tout, et une fausse couche au cours de laquelle Scarlett manquera de perdre la vie. Les époux s'éloignent, la petite fille meurt dans un accident de poney, en voulant sauter la barrière, laissant Rhett inconsolable. Il perçoit que l'amour de Scarlett pour Ashley ne faiblira pas.
Mélanie Hamilton, tente, malgré les recommandations des médecins, de donner la vie à un second enfant. Elle n'y résistera pas, et meurt. Voilà Ashley Wilkes libre, mais la vérité se fait jour dans l'esprit de Scarlett : c'est Rhett qu'elle aime et depuis toujours. Mais trop tard, quand elle lui annonce qu'elle a compris qu'elle l'aimait, il lui répond que son amour pour elle est mort. Scarlett lui demande alors : « Que vais-je devenir ? », et Rhett lui répond : « Frankly, my dear, I don't give a damn »[a] (dans la version française : « Franchement, ma chère, c'est le cadet de mes soucis »).
Le film se termine sur Scarlett O'Hara, résolue à reconquérir Rhett. Elle décide de retourner à Tara afin d'y trouver les forces pour mener à bien cette reconquête. Pendant tout le film chacun aime l'autre à contre temps, et chacun se trompe sur soi-même et sur la vraie nature de ses sentiments.
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Et, parmi les acteurs non crédités :
Hattie McDaniel (Mamma).
Le producteur David O. Selznick acheta les droits du roman Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell pour 50 000 dollars et engagea un scénariste Sidney Howard[14].
David O. Selznick, lui-même juif, refusa toute allusion racialiste envers les Noirs dans la mesure du possible, donnant comme raison les lois anti-juives qui sévissaient en Europe à cette époque[réf. souhaitée].
Afin de capter les premières impressions du public, David O. Selznick fit organiser une avant-première qui eut lieu dans un petit cinéma à la suite de la projection du film Beau Geste, séance dans le secret le plus total, avant même que la musique fût composée. Le film fit un triomphe.
Les personnages de Rhett, Melanie et Ashley ont été distribués rapidement, notamment celui de Rhett, pour lequel Clark Gable a été très vite réclamé par le public. Celui de Scarlett a en revanche posé problème très longtemps, si bien que le tournage du film a commencé sans héroïne. Tous les grands noms de l'époque ont auditionné pour le rôle (Katharine Hepburn, Bette Davis, Susan Hayward, Lana Turner, Paulette Goddard...), mais c'est finalement une relative inconnue, Vivien Leigh, qui emporte la mise au dernier moment. Le public est au début réfractaire à l'idée qu'une britannique incarne la sudiste Scarlett, mais les habitants du Sud finissent par accepter ce choix car, disent certains, « mieux vaut une Anglaise qu'une Yankee ! »[15],[16].
Afin de conserver l'image de jeune fille prude de l'héroïne, la production interdit à l'actrice Vivien Leigh de rencontrer son compagnon Laurence Olivier durant le tournage et ce jusqu'à la première. Ils durent user de divers stratagèmes pour se voir[17].
L'actrice jouant la mère de Scarlett avait au moment du tournage 28 ans, soit deux ans de plus que sa « fille » Vivien Leigh[18].
Vivien Leigh (Scarlett O'Hara).
Olivia de Havilland (Melanie Hamilton).
Ona Munson (Belle Watling).
Hattie McDaniel (Mamma), Olivia de Havilland et Vivien Leigh.
Alicia Rhett (India Wilkes).
Clark Gable (Rhett Butler) et Cammie King (Bonnie Blue).
Pressé par le temps, David O. Selznick commença le tournage du film alors que l'actrice principale pour interpréter le personnage de Scarlett n'était pas encore choisie : aussi, un figurant fut embauché pour tourner la scène de la prise d'Atlanta par l'armée du général Sherman. En effet, le visage de Scarlett n’apparaît pas dans ces scènes du film.[réf. souhaitée]
D'autre part, le réalisateur utilisa les décors du film de D. W. Griffith, Intolérance, notamment les remparts de Babylone, pour y mettre le feu, ce qui arrangea les assureurs, qui ne voulaient pas risquer la vie de l'actrice à un moment dangereux.[réf. souhaitée]
Lors de la cérémonie des Oscars 1940, attribués le , avec 13 nominations lui permettant de remporter 8 trophées[19], Autant en emporte le vent remporta les prix suivants :
Le film avait également été nommé dans les catégories meilleur acteur pour Clark Gable, meilleure actrice dans un second rôle pour Olivia de Havilland, meilleure musique de film, meilleur son et meilleurs effets spéciaux.
Il remporta également deux prix spéciaux :
La dernière réplique de Rhett Butler, « Franchement, ma chère, c'est le cadet de mes soucis » (Frankly, my dear, I don't give a damn ; littéralement : « Franchement, ma chère, je m'en fous ») à la question de Scarlett O'Hara, « Mais Rhett, que vais-je devenir ? » est devenue culte.
En 2005, celle-ci est élue plus grande réplique du cinéma américain dans le classement AFI's 100 Years... 100 Movie Quotes. Elle avait pourtant été menacée d'être censurée au moment du tournage, car le code Hays déconseillait l'usage du mot « damn », considéré à l'époque comme grossier.
Ce film est analysé par bien des cinéphiles comme la plus grande histoire d'amour de toute l'histoire du cinéma. Il ne faut cependant pas négliger la place donnée au temps qui passe et à la nostalgie d'une époque perdue, souvent évoqué par Ashley et Scarlett elle-même. Le titre d'ailleurs en justifie l'importance : Gone with the wind (emporté par le vent) désigne une glorieuse époque pour les sudistes, lumineuse, optimiste... « une civilisation emportée par le vent » (A Civilization gone with the wind)[20]. Les époques ont une place primordiale, d’où la division des quatre heures de film en quatre parties.[réf. souhaitée]
Une partie à dominante verte évoque la fertilité d'une civilisation à son apogée. La seconde partie est en rouge ; elle est empreinte de sang, de rage et de colère, de la jalousie de Scarlett et de feu destructeur. La troisième période est faite de couleur terne : marron, brun, les couleurs de la sécheresse et de l'infertilité de l’après-guerre. Enfin, la dernière période est baignée de noir, celui de la mort.[réf. souhaitée]
L'arbre de Tara évoque également ces changements de période : il est tantôt fleuri, tantôt nu. Le choix du procédé Technicolor par David O. Selznick est déterminant pour rendre à la photo la flamboyance voulue par le producteur afin de traduire les différentes époques du récit et leurs atmosphères parfois ternes ou sombres, mais le plus souvent saturées.[réf. souhaitée]
Scarlett traverse ces époques et reste obstinée, manipulatrice, sans scrupules, aveuglée et mue par ses deux passions : Tara et son amour d'adolescente pour Ashley[20]. Son caractère s'oppose à celui d'Ashley, droit, lucide, attiré par la sensualité de Scarlett mais las de tous, immobile et incertain. Il présente cependant deux intérêts dans le film : sa poésie et sa nostalgie, qui évoquent les jours heureux des planteurs du Sud avant la guerre civile.
Le caractère de Scarlett s'oppose à celui de Melanie, mais pas autant que certains critiques voudraient le faire croire[21] : Melanie est un peu bas-bleu, certes, mais elle sait braver les interdits. Courageuse, elle est droite et bienveillante, elle est la gardienne de toute la dignité élégante d'une époque et d'une aristocratie de gens d'honneur. Si elles sont rivales dans leur amour pour Ashley, les deux belles-sœurs s'estiment. Melanie est à jamais reconnaissante à Scarlett de les avoir sauvés, son bébé et elle, lors du siège d'Atlanta.
La reine du bon sens reste cependant Mama, nounou de Scarlett, la seule qui connaisse Scarlett mieux que quiconque (avec Rhett), elle la comprend, la juge parfois mais la soutient dans les épreuves.
Rhett est quant à lui le personnage qui dit ressembler le plus à Scarlett, il le lui fait d'ailleurs remarquer (« nous ne sommes pas des gentlemen, Scarlett »). Il comprend très tôt que Scarlett est la femme de sa vie. Le drame de celle-ci va être de découvrir trop tard son amour pour Rhett, le seul qui la comprenne et lui ait révélé le plaisir sexuel (assez osée, cette scène pour le Hollywood de 1939)[20].
La musique de Steiner est en parfait accord avec à la fois la nostalgie du Sud et la force de caractère de Scarlett, l'espoir, l'énergie, la volonté de survivre, le désir, la rage de vaincre.
De nombreux personnages non essentiels à l'intrigue ont été supprimés dans le film : la famille Fontaine, Cade Calvert, le grand-père Merriwether, tous les Tarleton à l'exception de Brent et Stuart, etc.
Toutefois, certains personnages relativement importants n'ont pas obtenu non plus leur ticket pour Hollywood :
Autres différences :
Selon plusieurs universitaires, Autant en emporte le vent populariserait une vision révisionniste de l’histoire des États-Unis[22], proche de celle de la Cause perdue (« Lost Cause »), présentant la cause de la Confédération comme noble (combat pour l'indépendance politique et économique des États du Sud, menacée par le Nord, et non pour le maintien de l'esclavage)[22], ce qui constitue une contre-vérité historique[22], et que la plupart de ses chefs étaient des modèles d'une chevalerie démodée. Selon cette thèse, le Sud aurait ainsi succombé à la force numérique et industrielle de l'Union, surpassant le courage et la supériorité militaire de la Confédération. Par ailleurs, le film présentait une version romantique du Sud et une vision très édulcorée de l'esclavage, avec notamment du personnel de maison montré comme satisfait de son sort et traité comme des employés ordinaires[22], ou bien incapable de se débrouiller par lui-même.
Cette approche est à remettre dans le contexte de l'époque dans les années 1930, dans le Sud des États-Unis où la ségrégation raciale est à son paroxysme. En effet, les lois raciales de l'époque en vigueur aux États-Unis empêchèrent l'actrice Hattie McDaniel, l'interprète du rôle de Mama, d'assister à l'avant-première du film à Atlanta en Géorgie, le . Ne voulant pas mettre son producteur dans l'embarras, elle lui signala qu'elle n'était pas disponible pour s'y rendre. Clark Gable refusa dans un premier temps de se rendre à la première du film si McDaniel en était exclue, mais cette dernière le convainquit d'y participer. Cependant, l'esprit ségrégationniste de l'époque n'empêcha pas l’actrice de recevoir l'Oscar du meilleur second rôle féminin. Elle fut d'ailleurs la première artiste noire à recevoir cette récompense, mais dut se contenter de rester au fond de la salle, avec son agent, à l'écart des autres[23],[24],[25].
En , à la suite des évènements de Charlottesville, un cinéma de Memphis suspend sa projection annuelle du film de Victor Fleming, estimant que cette œuvre, qui plonge dans la guerre de Sécession, est maladroite à l'égard du public afro-américain[26],[27].
En , en réaction à la mort de George Floyd, le film est temporairement retiré du catalogue d'HBO Max, le temps de lui ajouter une contextualisation écrite pour resituer l’œuvre dans son époque[22],[28]. Selon un porte-parole de HBO Max interrogé par l'Agence France-Presse : « Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine », ajoutant que maintenir ce film dans leur catalogue « sans explication et dénonciation de cette représentation aurait été irresponsable »[22]. HBO compte, après cette contextualisation, présenter le film dans son intégralité, car procéder autrement reviendrait à « faire comme si ces préjugés n’avaient jamais existé »[22].
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