Pour le livre original, voir Au revoir là-haut.
Réalisation | Albert Dupontel |
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Scénario |
Albert Dupontel Pierre Lemaitre |
Musique | Christophe Julien |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Stadenn Prod. Manchester Films |
Pays de production | France |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 115 minutes |
Sortie | 2017 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Au revoir là-haut est une comédie dramatique française coécrite et réalisée par Albert Dupontel, sortie en .
Il s'agit d’une adaptation du roman du même nom de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013.
En 1920, Albert Maillard, ancien comptable, ancien poilu, qui vient de fuir la France, est interrogé par un officier de la Gendarmerie française, au Maroc, où il a été arrêté. À travers son récit, il raconte son histoire et celle d'Édouard Péricourt, dessinateur génial et fantasque, fils de la haute bourgeoisie politique, orphelin de mère et rejeté par son père, depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Leur relation de camaraderie, au front, dans les tranchées, prend une autre tournure, le , juste avant la fin de la Grande Guerre. Albert est le témoin d'un crime effroyable : le lieutenant Pradelle, alors qu'il a reçu l'ordre formel de cesser les hostilités, parvient à lancer une dernière offensive en faisant croire que les Allemands, qui attendent pourtant l'armistice comme les Français, ont tué deux éclaireurs. Or, pendant l'assaut, Albert réalise que c'est le lieutenant qui leur a tiré dans le dos. Pendant l'offensive, Pradelle, se voyant démasqué, pousse Albert dans un trou d'obus, où ce dernier se retrouve sur le point d'être enterré vivant. Édouard, in extremis, sauve Albert d'une mort atroce, mais au prix de sa défiguration par un éclat d'obus à quelques mètres de là, faisant de lui une « gueule cassée ». Albert comprend que Pradelle voulait faire tuer Péricourt au champ de bataille pour monter une entreprise de pompes funèbres et abuser le père Péricourt. Il décide donc de faire croire à la mort d'Édouard et change volontairement le nom de son camarade en celui de Larivière, espérant ainsi que le lieutenant ne se douterait de rien quand il ferait revenir son camarade à Paris. De retour à Paris, Pradelle épouse la fille Péricourt et développe ses affaires.
Démobilisés, Albert et Édouard, amers, vivent difficilement à Paris. Édouard est dépendant de la morphine, qu'Albert se met à voler à des blessés de guerre pour pouvoir lui en procurer. Albert a perdu son emploi de comptable et sa fiancée l'a trompé et quitté. Ils survivent, grâce à ses petits boulots, et accueillent régulièrement Louise, une orpheline recueillie par leur voisine du dessous, et qui sert d'interprète entre Albert et Édouard, qu'elle est la seule à comprendre.
Mais bientôt, ces deux laissés-pour-compte, grâce à l'ingéniosité et au talent d'Édouard, puis à la ténacité d'Albert, mettent au point une escroquerie commerciale doublée d'une arnaque bancaire : ils participent à un concours national pour vendre, aux municipalités, des monuments aux morts… qui resteront fictifs.
De son côté, Pradelle profite des nombreux soldats morts et enterrés dans des tombes de fortune, sur le champ de bataille, pour signer avec l'État un contrat qui prévoit de les inhumer à nouveau, dignement, dans des cimetières militaires. Mais, au lieu de cela, il utilise des milliers de cercueils raccourcis, parfois remplis de terre et de cailloux, voire de cadavres de soldats allemands, pour s'enrichir sans scrupule.
Dans le cadre de leur arnaque, un des monuments dessinés par Édouard est sélectionné comme œuvre commémorative, dans l'arrondissement qui l'a vu naître. Le commanditaire de cette œuvre n'est autre que son père Marcel Péricourt, président des maires de Paris, qui souhaite par ce geste honorer secrètement son fils, qu'il croit mort.
Après quelques semaines d'attente, l'argent demandé en acompte arrive en masse de toute la France et permet aux deux complices d'envisager un départ pour l'étranger, fixé au . Pendant ce temps, les magouilles de Pradelle sont démasquées par un fonctionnaire tatillon et incorruptible, Joseph Merlin, mis anonymement sur sa piste par Édouard et Albert.
Les événements s'emballent à l'approche du . Des journaux révèlent une possible arnaque monumentale. Marcel Péricourt apprend qu'ils ont été trompés et demande à Pradelle, son gendre, désormais accusé d'un scandale d'État, de retrouver les coupables contre le silence de l'État et de la justice sur ses magouilles. Ce dernier retrouve la trace d'Édouard, qui mène la grande vie à l'hôtel Lutetia avec Louise et Albert, lequel assure les derniers préparatifs de leur fuite à l'étranger.
Avant de partir, Albert retrouve, sur le chantier d'un cimetière, Pradelle, qui a repris ses magouilles. Au moment où Albert s'avance vers lui en le menaçant d'un revolver, Pradelle, en reculant, met le pied sur une planche, qui cède, et il se trouve précipité dans une fosse où il finit étouffé et enterré vivant.
Au même moment, Marcel Péricourt décide de se rendre à l'hôtel où résident les coupables, comme poussé par une force irrésistible, après qu'il pense avoir reconnu la signature de son fils au bas des dessins du catalogue de monuments. C'est bien Édouard, qu'il trouve sur la terrasse de sa chambre, et qu'il reconnaît malgré le masque qu'il porte. Les deux hommes s'étreignent et le père s'excuse et se repent devant ce fils qu'il n'a pas su reconnaître et aimer, mais soudainement, Édouard, comme un oiseau qui prend son envol, se jette dans le vide avec son grand masque bleu.
Albert, avec sa nouvelle compagne Pauline, et Louise, qu'il a rachetée à leur voisine, parvient de son côté à s'enfuir au Maroc, où il est finalement arrêté.
À la fin de son long récit, l'officier de gendarmerie se lève et supprime tout moyen de communication dans son bureau, avant de révéler à Albert que le plus jeune des deux éclaireurs abattus par Pradelle était son fils, et de lui permettre de prendre la fuite sans craindre d'être inquiété, mais sans attendre…
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Le film est annoncé dès le mois d'août 2014[5].
Au moment de la fin du Festival de Cannes 2017, douze pays ont pré-acheté le film[6].
Pierre Lemaitre, l'auteur du roman, a été associé à la rédaction du scénario du film. L'adaptation cinématographique est très fidèle au roman : si l'on compare le livre et le film, il est facile de le constater. Sans la dévoiler, la scène de la fin est toutefois différente, plus allégorique et moins cynique dans le film que dans le livre.[réf. nécessaire]
L'écriture du scénario nécessite deux ans de travail et connaît treize versions[7].
C'est Bouli Lanners qui devait jouer le rôle d'Albert Maillard, mais il ne peut pas tourner pour cause de fatigue, et c'est finalement Albert Dupontel lui-même qui joue ce rôle[8].
La préparation du film dure trois mois, puis le tournage s'étale sur quatorze semaines, de à [7]. La post-production, comprenant notamment la création de très nombreux effets visuels (500 plans en contiennent dans le film fini), débute ensuite, et s'achève en [7].
Albert Dupontel et l’équipe du tournage débutent à Theuville dans le Vexin[9],[10], de début à mi-[11]. Certaines scènes sont tournées à l'hôtel particulier de la rue Fortuny à Paris, dont la société de production d'Albert Dupontel était locataire pour les besoins du film[12].
Le château de Chambly a servi de lieu de tournage pour la suite de Marcel Péricourt, l'Hôtel de la Païva pour le salon et salle à manger et l'Hôtel Marcel-Dassault pour les extérieurs[13].
Sortie | [14] |
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Genre | musique de film |
Compositeur | Christophe Julien, Ennio Morricone, Nino Rota, Rachel Portman, Debbie Wiseman |
Label | Milan |
La musique originale du film est composée par Christophe Julien. On peut par ailleurs entendre de nombreux morceaux empruntés à d'autres films.
N.B. : tous les titres sont composés par Christophe Julien, sauf exceptions notées[14]
Au revoir là-haut est présenté en avant-première le au Cinémoviking de Saint-Lô, avant sa sortie nationale en France le [4] comme en Belgique et Suisse romande.
Entre-temps, le film est choisi comme film d'ouverture en au Festival du film francophone d'Angoulême. En , il est projeté au Festival du film français d'Helvétie et au Festival international du film de Saint-Sébastien, où il récolte le Premio de la Asociación de Donantes de Sangre de Gipuzkoa, a la Solidaridad / Elkartasun Saria[15].
Au Québec, le film est présenté à Montréal en , dans le cadre du festival Cinémania, où il reçoit le prix du public[16], avant sa sortie le .
En France, l'accueil critique est positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,9/5[17]. Albert Dupontel a réussi à condenser le livre de Pierre Lemaitre en un récit vif et équilibré, selon Samuel Douhaire dans Télérama.fr[18]. La critique de Jacques Mandelbaum sur Le Monde.fr est moins élogieuse : il reproche une recherche excessive de perfection tout en voulant traiter de multiples questions, ce qui nuit à la vie des personnages[19].
Au Québec, dans La Presse, Marc-André Lussier juge le récit parfois prévisible mais se dit impressionné par le jeu des acteurs, la direction artistique et la séquence d'ouverture. Dans Le Devoir, André Lavoie parle d'un spectacle enlevant, mais qui survole des sujets délicats déjà abordés dans d’autres films de manière plus frontale. Dans Le Journal de Montréal, Christophe Rodriguez, de son côté, y va d'une critique très élogieuse.
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