Titre québécois | C'est l'apocalypse |
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Réalisation | Francis Ford Coppola |
Scénario |
John Milius Francis Ford Coppola Michael Herr |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | American Zoetrope |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | Guerre |
Durée | 140 minutes |
Sortie | 1979 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Apocalypse Now est un film américain réalisé par Francis Ford Coppola, sorti en 1979. Ce film est une adaptation libre de la nouvelle Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness) de Joseph Conrad, parue en 1899.
Il a obtenu, entre autres distinctions, la Palme d'or du festival de Cannes 1979 et a été nommé pour huit Oscars du cinéma, dont ceux du Meilleur film, du Meilleur réalisateur (pour Francis Ford Coppola), du Meilleur acteur dans un second rôle (pour Robert Duvall), et a remporté ceux de la Meilleure photographie et du Meilleur son. Le film se place à la 28e place des 100 meilleurs films du cinéma américain par l'American Film Institute et est considéré comme l'un des meilleurs films de tous les temps. En l'an 2000, le film est sélectionné par le National Film Registry pour être conservé à la bibliothèque du Congrès des États-Unis pour son « importance culturelle, historique ou esthétique »[1].
Le succès du film[2] a sauvé le réalisateur du désastre financier auquel il était voué en cas d'échec. En effet, Francis Ford Coppola a dû investir sa fortune personnelle dans cette aventure en hypothéquant tous ses biens. En 1991, le documentaire Aux cœurs des ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène retrace l'aventure insensée du tournage : problèmes en tous genres, de budget, de scénario et d'acteurs (surpoids de Marlon Brando, crise cardiaque de Martin Sheen, etc.).
Un nouveau montage, plus long, est sorti en 2001 sous le titre « Apocalypse Now Redux », puis une version dite « Apocalypse Now Final Cut » est sortie en 2019.
Pendant la guerre du Viêt Nam, les services secrets militaires américains confient au capitaine Willard la mission de retrouver et d’exécuter le colonel Kurtz, dont les méthodes sont jugées « malsaines ». Celui-ci, établi au-delà de la frontière avec le Cambodge, a pris la tête d’un groupe d’indigènes et mène des opérations contre l’ennemi avec une sauvagerie terrifiante.
Au moyen d’un patrouilleur[3] et de son équipage mis à sa disposition, Willard doit remonter le fleuve jusqu’au plus profond de la jungle pour éliminer l’officier. Au cours de ce voyage, il découvre, en étudiant le dossier de Kurtz, un homme au parcours et au caractère exemplaires. Il devient fasciné par cet homme qu'il doit pourtant tuer. Plusieurs péripéties ont lieu durant ce voyage (notamment une rencontre avec l'excentrique lieutenant-colonel William Kilgore), et deux membres de l'équipage du patrouilleur sont tués avant d'arriver au camp du colonel Kurtz.
Une fois ce camp atteint, Willard est d'abord enfermé, puis laissé en liberté surveillée. Il fait la connaissance du colonel Kurtz, qui n'ignore pas la mission de Willard et lui explique les raisons qui l'ont décidé à mener son projet. Willard découvre alors que le colonel est devenu un gourou à la tête d'une tribu d'indigènes. Un slogan est inscrit sur une pierre : « Our motto : Apocalypse Now »[4]. Un autre membre de l'équipage est décapité avant de pouvoir transmettre les coordonnées du camp pour que celui-ci soit bombardé. Le dernier membre de l'équipage, Lance, se fond quant à lui dans la culture hallucinée du camp. Un soir, alors que se déroule une cérémonie de sacrifice d'un buffle domestique, Willard assassine le colonel sans opposition de sa part, puis quitte les lieux avec Lance, sous les yeux des indigènes prosternés.
Légende : doublage de la version originale (1979) ; doublage de la version Redux (2001)
Apocalypse Now est une adaptation libre de la nouvelle de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness), parue en 1899. Orson Welles avait tenté d'en faire une adaptation en 1939, dans laquelle il devait interpréter Kurtz. Mais aucun studio ne veut financer ce projet[6].
En 1969, George Lucas et Francis Ford Coppola fondent la société de production American Zoetrope, avec comme ambition de produire des films indépendants d'Hollywood. L'un des premiers projets développés est une adaptation de Au cœur des ténèbres mais transposée dans le contexte de la guerre du Viêt Nam, qui dure alors depuis 1955 et divise l'Amérique[6].
George Lucas est d'abord pressenti pour réaliser le film, d'après un scénario de John Milius. Très motivé, ce dernier évoque un tournage sur le front au Viêt Nam, avec des caméras 16 mm. Mais Warner Bros., craignant pour la sécurité, annule tout, et aucun autre studio ne veut y participer. Les studios sont par ailleurs réticents à l'idée de faire un film sur cette guerre très décriée aux États-Unis[6]. Le projet est alors mis de côté. George Lucas se consacre entièrement au premier épisode de la saga Star Wars et Francis Ford Coppola tourne les deux premiers volets de la saga du Parrain[6].
Après le succès critique et commercial de ces films, Francis Ford Coppola décide en 1975 de relancer le projet. Initialement intitulé The Psychedelic Soldier par John Milius, le film est rebaptisé Apocalypse Now, d'après le slogan « Nirvana Now » inscrit sur les badges de hippies. Le scénario de John Milius et Francis Ford Coppola, développés durant des années, est un manuscrit de 1 000 pages[7].
Le montage financier est difficile et finalement fixé à seize millions de dollars en 1976, tout dépassement incombant au producteur-réalisateur. Pour qu'American Zoetrope puisse produire son film, Francis Ford Coppola a l'idée d'adapter les deux premiers Parrain sous forme de mini-série pour la télévision, pensant qu'elle ferait une bonne audience sur le petit écran, permettant ainsi de se refaire financièrement[8]. Par ailleurs, il n'hésite pas à investir son propre argent et à hypothéquer ses biens[6].
Durant le tournage du film, outre son épouse, les trois enfants du réalisateur sont présents, en particulier Sofia (la future cinéaste) ; Gian-Carlo (décédé en 1986) et Roman apparaissent dans la scène du dîner avec les Français.
Francis Ford Coppola fait un caméo dans le film : il apparaît dirigeant une équipe de télévision lors du débarquement, incitant les soldats à ne pas regarder la caméra et à continuer d'avancer. Laurence Fishburne mentit sur son âge pour participer au film. Il n'a alors que quatorze ans au début du tournage, en , alors qu'il devait en paraître 17.
Martin Sheen ayant eu trois semaines d'arrêt de travail à la suite de son infarctus, Francis Ford Coppola se contente de filmer des plans larges et de derrière de Willard avec le propre frère de Martin comme doublure. Steven Spielberg utilisera, plus tard, ce même procédé sur le tournage d'Indiana Jones et le Temple maudit lorsqu'une hernie discale affectera Harrison Ford.
Francis Ford Coppola offre aux acteurs d'exprimer ce que feraient leurs personnages, lors de la scène où leur bateau croise un sampan suspect. Le tournage de celle-ci est improvisé par les acteurs, qui choisissent, toujours en accord avec le metteur en scène, de la voir culminer en massacre.
Bien qu'il n'ait pas plus de dix minutes de scènes dans le film, et bien que souvent doublé à cause de son excès de poids (120 kg)[9],[10], Marlon Brando est crédité en premier au générique, bien avant Martin Sheen, pourtant acteur principal du film.
Pour la séquence de la plantation française (coupée puis rajoutée dans la version Redux), Lino Ventura, pressenti pour le rôle d'Hubert de Marais, décline la proposition, estimant que ce rôle n'est pas fait pour lui[réf. nécessaire]. Mais surtout, Lino Ventura refusa de partir pour un voyage en un pays très lointain, les Philippines. En effet, ce comédien détestait prendre l'avion et préférait prendre le train, un choix impossible pour le tournage de ce film.
La famille Coppola embarque le pour Manille, aux Philippines, louant une grande maison sur place car le tournage est prévu pour durer cinq mois. Le tournage débute le [11].
Le tournage est particulièrement éprouvant. Après avoir tenté de confier le rôle de Willard à différents acteurs — James Caan, Jack Nicholson, Steve McQueen, Al Pacino, Dustin Hoffman et Robert De Niro —, Francis Ford Coppola choisit Harvey Keitel et tourne les premières scènes avec lui. À la vision de premières épreuves au bout de deux semaines de tournage, mécontent de l'acteur, il décide finalement de le remplacer au pied levé par Martin Sheen. Ce dernier fait un infarctus le , ne pouvant revenir sur le plateau que le . Durant cette période, son frère Joseph le double pour les scènes qui ne réclament pas de gros plan[12]. Les conditions du tournage sont extrêmement difficiles et le plateau dans la jungle est ravagé par le typhon Olga, le , si bien que le , la production est interrompue pour six semaines[13]. Les hélicoptères, prêtés par l'armée des Philippines, doivent être peints le matin aux couleurs de ceux de l'armée américaine, puis repeints le soir dans leurs couleurs officielles. Francis Ford Coppola doit également faire face aux exigences de l'incontrôlable Marlon Brando. L'acteur arrive sur le tournage en surpoids, sans avoir lu le roman d'origine de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres.
Finalement, le tournage se termine le , après 238 jours. Le budget, initialement de treize millions de dollars, passe à 30 millions en raison de tous ces retards et imprévus. Le tournage est très éprouvant pour toute l'équipe. Francis Ford Coppola a été décrit par de nombreux témoins comme de plus en plus mégalomane et paranoïaque au fur et à mesure du tournage, fumant de la marijuana et ayant perdu plus de 40 kilos[14].
L'épique et long tournage du film est relaté dans le documentaire Aux cœurs des ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène (1991) de Fax Bahr et George Hickenlooper, principalement constitué d'images d'archives tournées par Eleanor Coppola durant le tournage. L'épouse du réalisateur voulait initialement tourner un making-of promotionnel pour United Artists, le distributeur du film. Elle décide ensuite de filmer tous les incidents du plateau et enregistre, parfois à son insu, des conversations avec son mari, en proie aux doutes[6]. Comme expliqué dans ce documentaire, le tournage du film sera le sujet de nombreux articles dans la presse américaine, présentant le réalisateur comme un homme fou et dépensier[6].
Outre les compositions originales de Carmine et Francis Ford Coppola, la bande originale comprend plusieurs morceaux de l'époque, dont The End des Doors (pour la séquence d'ouverture), Satisfaction des Rolling Stones, Susie Q de Dale Hawkins (interprétée, ici, par Flash Cadillac and the Continental Kids), mais aussi la célèbre chevauchée des Walkyries de Richard Wagner associée à un vol d’hélicoptères qui illustre la folie guerrière du lieutenant-colonel Kilgore.
Les compositeurs Isao Tomita et David Shire (beau-frère du réalisateur par son mariage avec Talia Shire) ont également travaillé sur le film avant Carmine et Francis Ford Coppola. Tomita est allé jusqu’à accompagner l'équipe de tournage aux Philippines, mais un différend entre les labels a finalement empêché son implication[15]. David Shire a, lui, composé une bande originale de 20 titres, instrumenté en grande partie à l'aide de synthétiseur Moog. Elle n'a pas été retenue, mais une version CD est sortie en [16],[17].
Sortie | 1979 |
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Compositeur |
Carmine Coppola Francis Ford Coppola |
Producteur | David Rubinson |
Label | Elektra Records |
Apocalypse Now est projeté pour la première fois au festival de Cannes 1979 en tant que travail en cours[pas clair]. Il y reçoit la Palme d'or, qu'il partage avec Le Tambour (Die Blechtrommel), de Volker Schlöndorff. À Cannes, Francis Ford Coppola déclare en conférence de presse : « Apocalypse Now n'est pas un film sur le Viêt Nam, c'est le Viêt Nam. Et la façon dont nous avons réalisé Apocalypse Now ressemble à ce qu'étaient les Américains au Viêt Nam. Nous étions dans la jungle, nous étions trop nombreux, nous avions trop d'argent, trop de matériel et petit à petit, nous sommes devenus fous »[6].
À sa sortie, Christian Zimmer, dans Le Monde diplomatique, relativisa la vigueur protestataire que le reste de la presse perçut dans le film : « Que dénonce Coppola ? Les crimes américains au Vietnam ? Allons donc ! Veut-il nous faire croire qu’on a poursuivi un officier pour le meurtre de quatre agents doubles, alors qu’il existait un plan du Pentagone, le plan Phénix, destiné à l’élimination de tous les cadres nord-vietnamiens ? [...] La vérité, c’est qu’Apocalypse Now n’est pas un film sur le Vietnam. Ou, plus exactement, si c’est bien un film de l’après-Watergate, de la moralisation cartériste et de la mauvaise conscience, ce n’est pas un film politique. Le Vietnam dont il s’agit ici est un Vietnam intérieur, mythique. Ce qui explique sans doute que le Vietnamien lui-même y soit physiquement si peu présent. »[18]
Pays | Box-office (1979) |
Box-office (1987) |
Box-office (2001-03) |
Box-office (2008-11) |
Box-office (2019-20) |
Total |
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États-Unis | 78 784 010 $ | 61 211 $ | 4 626 290 $ | N/A | 83 471 511 $ | |
France | 4 537 867 entrées | N/A | 162 175 entrées | N/A | 31 458 entrées | 4 731 500 entrées |
Mondial | 150 000 000 $ | N/A | 12 564 582 $ | 95 586 $ | 481 060 $ | 163 141 228 $ |
Apocalypse Now sort dans les salles américaines le , où il est d'abord distribué dans trois salles à New York, Toronto et Hollywood, rapportant 322 489 $ les cinq premiers jours[19]. Au final, le film parvient à fonctionner au box-office avec 78 784 010 $[19],[20]. À l'international, le long-métrage rapporte plus de 71 215 000 $, portant le total à 150 000 000 $ de recettes mondiales[21]. En France, sorti le , le film prend directement la première place du box-office avec 624 548 entrées, soit un total de 627 654 entrées en prenant en compte les avant-premières[22]. Il occupe la tête du box-office français la semaine suivante avec 507 313 entrées, pour un cumul de 1 134 967 entrées[23] avant d'être délogé en troisième semaine par Moonraker, le rétrogradant à la seconde place (qu'il occupera la semaine suivante), mais en ayant enregistré 377 135 entrées durant cette période, pour un total de 1 512 102 entrées[24]. Apocalypse Now atteint les 2 000 000 entrées en cinquième semaine[24]. Malgré une fréquentation en baisse, le film s'approche des 3 000 000 entrées (2 989 428 entrées) en quatorzième semaine durant les fêtes de fin d'année[25]. Le cumul enregistré depuis sa sortie lui vaut d'être classé à la quatrième place du box-office lors de sa première année d'exploitation[26]. Le film atteint le cap des 3 000 000 entrées la semaine du [27]. Il quitte le top 30 hebdomadaire après la dix-septième semaine de présence. Le film a enregistré 374 140 entrées supplémentaires en 1980[28], permettant d'obtenir un total de 3 363 568 entrées. Au fil des ressorties au fil des années, Apocalypse Now totalise 4 537 867 entrées[29]. Le film ressort une première fois en sur le territoire américain pour capitaliser sur le succès d'autres films de guerre au Viet Nam, Platoon (1986) d'Oliver Stone et Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick et engrange 61 211 $[19], portant le cumul à 78 845 221 $ avec la première exploitation.
La version Redux sort d'abord dans les salles françaises en mai 2001 dans vingt-neuf salles et totalise 162 175 entrées[30] avant d'être distribué aux États-Unis dans 105 salles et en ayant rapporté 4 626 290 $ de recettes[31]. Les deux versions ont permis de rapporter 83 471 511 $ de recettes américaines[19] et totaliser 4 700 042 entrées en France. À l'international, la version Redux totalise 7 916 979 $ de recettes, pour 12 543 269 $ de recettes mondiales[31].
Apocalypse Now connaît de nombreuses reprises en salles (21 313 $ en République Tchèque à l'occasion du FabioFest en 2003, 3 663 $ pour la version Redux en Turquie en 2008, 91 923 $ pour la même version en Corée du Sud et au Royaume-Uni en 2011, 288 823 $ pour la ressortie en 2019 dans quatre pays, 105 115 $ en Italie en 2019 pour la version originale et 87 122 $ dans deux pays également pour la version originale entre décembre et )[19]. La version Final Cut a été vue par 31 458 spectateurs en France en 2019[29].
Le film aurait prêté à polémique, car il semblerait que Coppola ait opéré un chantage sur Gilles Jacob, Maurice Bessy et Robert Favre Le Bret, les dirigeants du festival de Cannes : le film ne viendrait à Cannes que s'il remportait la Palme d'or. Françoise Sagan, la présidente du jury, n'apprécia pas du tout le film, ni ce marché imposé. On proposa le compromis de la Palme d'or ex-æquo, ce qui ne serait plus possible avec le règlement actuel[32],[33],[34].
Thierry Frémaux et Gilles Jacob nient ce qu'ils considèrent comme une légende urbaine, déclarant que Coppola demanda seulement de venir au festival à la seule condition que son film soit en compétition[35].
Le tournage du film a fait l'objet d'un documentaire sorti en 1991 : Aux cœurs des ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène (Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse), réalisé par Fax Bahr et George Hickenlooper sur la base des films amateurs tournés sur les plateaux par l'épouse de Coppola, Eleanor Coppola.
Le livre de Joseph Conrad a fait l'objet d'une adaptation beaucoup plus fidèle, réalisée pour la télévision par Nicolas Roeg en 1994 et intitulée Au cœur des ténèbres, avec Tim Roth, John Malkovich, Isaac de Bankolé et James Fox. Le roman avait également été adapté en 1958 dans le cadre de la série Playhouse 90.
Lors de sa sortie en 1979, le film, projeté en copie 70 mm, ne comporte aucun générique, ni de début ni de fin. Un petit livret, avec la liste des techniciens et des acteurs, est distribué à l'entrée des salles. L'absence du générique de fin s’explique par le fait que les dernières images, que les spectateurs interprétèrent comme le bombardement du camp de Kurtz, ont été retirées.
Une nouvelle version de 195 minutes (soit 49 minutes supplémentaires) a été distribuée en 2001 sous la dénomination Apocalypse Now Redux. Elle a été accueillie de manières diverses. En effet, certains considèrent que le sens du film est clarifié et que des détails flous de la première version retrouvent leur place. D'autres voient les ajouts comme des digressions qui amoindrissent la force du récit, car elles constituent des pauses dans la remontée du fleuve. David Lynch indique, par exemple :
« Quand un film est fini, on ne doit plus s'en approcher. Changer un détail aura des répercussions partout, et l'ensemble peut s'effondrer. Dans Apocalypse Now, les scènes supplémentaires, à mon avis, ont endommagé le film[36]. »
Par ailleurs cette version révèle également un capitaine Willard plus humain voire plus drôle par moment. Quoi qu'il en soit, Coppola a travaillé le nouveau montage à partir des éléments originaux. Il le justifie de la manière suivante :
« Mon but avec Apocalypse Now Redux est de présenter une expérience plus riche, plus ample, plus texturée du film, qui comme l'original à l'époque donne aux spectateurs la sensation de ce que fut le Viêt Nam ; l'immédiateté, l'insanité, la griserie, l'horreur, la sensualité et le dilemme moral de la guerre la plus surréaliste et la plus cauchemardesque de l'Amérique. Qu'une culture puisse mentir sur ce qui se passe en temps de guerre, que des êtres humains soient brutalisés, torturés, mutilés et tués et que tout cela soit présenté comme moral, voilà ce qui m'horrifie[37]. »
Dans cette version Redux :
La version originale de 1979 et la version Redux de 2001 sont disponibles dans un coffret DVD également disponible en Blu-ray depuis le en France (chez Pathé Vidéo). Ces deux coffrets incluent les deux doublages français 1979 et 2001. Le générique final où le camp de Kurtz est bombardé est disponible dans les bonus de ces éditions.
La version Redux n'est pas une version définitive car des scènes tournées n'y ont pas été incluses : le capitaine Richard Colby, qui fut envoyé tuer Kurtz avant le soldat Willard, est évoqué et montré, mais sans scènes avec des dialogues.
En 2019, Francis Ford Coppola dévoile une nouvelle version dite Final Cut (« montage final »). Elle est présentée, en , au festival du film de Tribeca, pour les 40 ans du film[38], et également le à la séance de clôture du Festival Lumière de Lyon en présence du réalisateur, qui recevait le prix du festival. Cette nouvelle version dure 183 minutes. Francis Ford Coppola a ainsi coupé 20 minutes de la version Redux et les scènes des Playboy bunnies et du colonel Kurtz en train de lire des articles de Time à Willard furent retirées[39]. Il s'agit, par ailleurs, d'une version restaurée en 4K, d'après le négatif original[40]. Apocalypse Now Final Cut sort dans les salles de différents pays fin [41],[42].
Coppola n'a jamais caché qu'il avait envisagé de sortir Apocalypse Now dans une version série télé complète de plus de cinq heures, comme il l'avait fait avec la série Le Parrain. Il y aurait ajouté par exemple des scènes inédites avec le colonel Kurtz qui ne figurent pas dans les versions de 1979 et 2001 (car jugées choquantes), et aurait enfin proposé les scènes filmées avec les dialogues de Colby, acquis à la cause du colonel Kurtz.
Il existe deux doublages français du film, en raison des deux montages différents :
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