Ali Boumendjel

Ali Boumendjel
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Ali Boumendjel.
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El BiarVoir et modifier les données sur Wikidata
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Ali Boumendjel, né le à Taourit Ait Manguellat Ain Elhammam Tizi ou Zou au sein d'une famille originaire de la commune Ain El Hammam, Tizi Ouzou et mort le à El Biar, Alger, est un avocat et militant politique algérien.

Torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu lors de la bataille d'Alger durant la guerre d'Algérie, son assassinat est alors maquillé en suicide.

Biographie

Issue d’une famille paysanne originaire du village Taourirt Menguellet, commune Aïn El Hammam en Kabylie, Ali Boumendjel naît à Relizane, dans le nord-ouest de l'Algérie, fils de l’un des premiers instituteurs Kabyles installés dans l’Oranie[1].

Le père d’Ahmed et d’Ali Boumendjel était instituteur au cœur de la Kabylie dans l’ensemble villageois des Beni Yenni qui donne un grand nombre d’émigrants et des intellectuels par le rayonnement de l’instruction à l’école française.

Ali, fait des études de droit et devient avocat. Son éveil politique s’effectue au temps du Front populaire. Il est marqué par l’appel à l’émancipation de la Nation Algérienne que lance Messali Hadj et sensible à l’engagement et à la mobilisation communiste dans le Congrès musulman. Il refuse le service militaire dans l’Armée française, ce qui lui vaut d’être fiché pour activités anti-françaises et d’être considéré comme un nationaliste dangereux.

Après 1945 il est comme son frère, membre de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) et collabore au journal L'Égalité, il fait partie aussi des amis d'Alger républicain et devient l’homme des contacts sinon des alliances dans les tentatives de front démocratique avec le Parti communiste algérien. Il a place ici pour être un des fondateurs aux côtés des communistes et de progressistes français du Conseil mondial de la paix. en Avril 1949, il soulève l’enthousiasme de la salle Pleyel à Paris par sa dénonciation des méfaits de l’ordre colonial en Algérie. Son action au Mouvement de la paix dans la mouvance soviétique, aggrave la charge de son dossier de police, d’autant que le Mouvement de la paix a un écho libérateur dans les pays dominés, en Égypte notamment.

Assassinat maquillé en suicide sur ordre d’Aussaresses

Ali Boumendjel est arrêté le , pendant la bataille d'Alger. Il est détenu en divers lieux de la région d'Alger et torturé. Il est assassiné quarante-trois jours après son arrestation, le 1957, sur ordre du commandant Paul Aussaresses, qui le reconnaitra lui-même dans ses mémoires parues en 2001[2], confirmant que l'exécution avait été planifiée. Ali Boumendjel a été jeté du sixième étage d’un immeuble abritant un centre de torture, situé à El Biar sur les hauteurs d’Alger, permettant de maquiller son assassinat en suicide par défénestration[3]. Sa mort avait secoué les intellectuels français de tous bords cherchant à connaitre la vérité sur la mort de ce jeune avocat pacifiste. C'est dans ce même immeuble qu'ont été détenus et torturés le journaliste Henri Alleg et le mathématicien Maurice Audin, lui-même porté disparu depuis lors.

Reconnaissance de l'État français

À la suite des préconisations du rapport de l'historien Benjamin Stora sur la mémoire franco-algérienne, le 2 mars 2021, le président français Emmanuel Macron reconnaît qu'Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l'armée française. Le président a reçu quatre des petits-enfants d'Ali Boumendjel pour leur annoncer la reconnaissance, au nom de la France, de son assassinat. Le communiqué évoque ainsi l'aveu de Paul Aussaresses d'avoir ordonné à l'un de ses subordonnés de maquiller l'assassinat en suicide[4],[5].

Distinctions

En 1999, Ali Boumendjel reçoit l'ordre du Mérite national algérien à titre posthume.

Hommages

Accès Théâtre de la station Ali Boumendjel du métro d'Alger.

Une rue et une station du métro portent son nom à Alger ainsi qu'une cité à Relizane, sa ville natale.

Notes et références

  1. Rahal Malika, « Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne », Les belles lettres,
  2. « 4. PAUL AUSSARESSES, SERVICES SPECIAUX. ALGERIE 1955–1957 (2001) », dans Das Recht des Politischen, transcript-Verlag, (ISBN 978-3-8394-2605-0, lire en ligne), p. 67–128
  3. Mort du général Aussaresses, tortionnaire en Algérie
  4. « Guerre d'Algérie : Macron reconnaît que le militant Ali Boumendjel a été «torturé et assassiné» par l'armée française », sur lefigaro.fr, (consulté le 2 mars 2021)
  5. « Reconnaissance par la France de l’assassinat d’Ali Boumendjel. », sur Élysée, (consulté le 2 mars 2021)

Voir aussi

Articles connexes

Sources

Liens externes

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