Les parents d'Alain Aspect, instituteurs, sont arrivés en Lot-et-Garonne en 1930. Sa scolarité primaire s'est passée à l’école d’Astaffort. « Mon goût pour la science est né à l’école primaire, grâce à des enseignants qui valorisaient cette discipline et les leçons de choses ». Puis au lycée Palissy, à Agen, entre 1957 et 1964. Un cursus où il avait croisé la route de M. Hirsch, professeur de physique, « Il m’a donné le goût de cette matière et je suis persuadé qu’il a marqué des générations »[4].
À son retour en France, il est nommé maître-assistant à l'ENS Cachan. Christian Imbert, professeur à l'École supérieure d'optique, et Olivier Costa de Beauregard, directeur de recherche au CNRS, lui proposent de préparer une thèse pour le doctorat d'État, portant sur la démonstration expérimentale du paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen, au sein de son laboratoire d'expériences fondamentales en optique à l'Institut d'Optique. Il publie en 1975 et 1976 deux articles dans lesquels il propose les expériences qu’il réalisera quelques années plus tard. Il obtient le doctorat d'État en 1983 en tranchant (voir Expérience d'Aspect) un vieux débat entre Albert Einstein et Niels Bohr sur les fondements de la mécanique quantique, et en amenant à l'obligation de choisir entre les principes de causalité et de localité, les deux ne pouvant être conservés à la fois[9],[10],[11].
Le nouveau lauréat du Prix Nobel a fait part lors de ses interviewes de son point de vue sur la recherche.
Communauté internationale de la recherche
Alain Aspect déclare dans un entretien avec la Fondation Nobel : « C'est important que les scientifiques conservent leur communauté internationale quand le monde ne va pas si bien et que le nationalisme s'impose dans beaucoup de pays »[21].
Manque de moyens de la recherche française
Alain Aspect regrette, le manque de moyens dans les laboratoires, combiné au manque de postes pour les jeunes. « Ce sont des talents dont on se prive »[22].
Appel pour de jeunes scientifiques
D'autre part, il lance un appel afin que la jeunesse ait confiance en la science pour la résolution des problèmes actuels et qu'elle se tourne davantage vers elle[22],[23].
Publications principales
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles fondamentaux sur la physique quantique, dont :
(en) Bose-Einstein Condensates and Atom Lasers (ouvrage collectif), Londres, Plenum Publishers, 2000 ;
(en) Lévy Statistics and Laser Cooling: How Rare Events Bring Atoms to Rest (ouvrage collectif), Cambridge, Cambridge University Press, 2002 ;
Einstein aujourd'hui (avec Michel Le Bellac, Michèle Leduc, François Bouchet et Éric Brunet), Paris, CNRS Éditions, 2005 (ISBN9782271125392)[24] ;
(en) Introduction to Quantum Optics: From the Semi-classical Approach to Quantized Light (avec Gilbert Grynberg et Claude Fabre), Cambridge, Cambridge University Press, 2010 ;
(en) Single-Photon Generation and Detection: Physics and Application (ouvrage collectif), Londres, Academic Press, 2013 ;
Einstein et les révolutions quantiques, Paris, CNRS Éditions, 2019[25].
↑Nommée ensuite École normale supérieure Paris-Saclay.
↑Contribution à l'étude de la spectrographie de Fourier par holographie, thèse soutenue le 24 juin 1971 devant A. Maréchal, P. Bousquet, P. Connes et S. Lowenthal.
↑Les enseignements professionnels. La recherche publique, l'innovation et le social aujourd'hui en France. Colloque Neurosciences et formation, ENSET (no 229), (lire en ligne), « Un ancien de Cachan, Médaille d’or du CNRS Alain Aspect », p. 35