Agnès Buzyn | |
Agnès Buzyn en 2018. | |
Fonctions | |
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Conseillère du 17e arrondissement de Paris | |
– (5 mois et 25 jours) |
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Élection | 28 juin 2020 |
Maire | Geoffroy Boulard |
Groupe politique | En marche |
Successeur | Bertrand Lavaud |
Ministre des Solidarités et de la Santé | |
– (2 ans, 8 mois et 30 jours) |
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Président | Emmanuel Macron |
Premier ministre | Édouard Philippe |
Gouvernement | Philippe I et II |
Prédécesseur | Marisol Touraine (Affaires sociales et Santé) |
Successeur | Olivier Véran |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | SE puis LREM[1] |
Père | Élie Buzyn |
Mère | Etty Buzyn |
Conjoint | Pierre-François Veil (divorcés) Yves Lévy |
Diplômée de | Université Paris-Descartes |
Profession | Hématologue Professeure des universités-praticienne hospitalière |
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Agnès Buzyn, née le à Paris, est une hématologue, professeure des universités – praticienne hospitalière et femme politique française.
Spécialiste d'hématologie, d'immunologie des tumeurs et de transplantation, Agnès Buzyn a effectué l'essentiel de sa carrière de médecin et d'enseignant-chercheur à l'université Paris-Descartes (Paris-V) et à l'hôpital Necker.
À partir de 2008, elle accède à des responsabilités au sein d'institutions publiques liées à la santé et au nucléaire : présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (2011-2016), présidente du collège qui dirige la Haute Autorité de santé (2016-2017).
Sous la présidence d'Emmanuel Macron, elle est ministre des Solidarités et de la Santé au sein du premier et du second gouvernement Édouard Philippe. Elle quitte le gouvernement après le retrait de Benjamin Griveaux de la campagne pour les élections municipales de 2020 à Paris, afin de lui succéder comme tête de liste LREM ; ses listes arrivent en troisième position du second tour avec 13 % des voix.
Agnès Buzyn naît le [2], à Paris[3] dans une famille juive.
Sa famille paternelle est originaire de Łódź, en Pologne, où son oncle a été fusillé par les nazis en . Ses grands-parents et son père, Élie Buzyn, alors âgé de quinze ans, ont été déportés à Auschwitz. Seul son père en revient. Au sortir de la guerre, il s’installe en Palestine mandataire, puis à Oran, en Algérie française, et finalement en 1956 en métropole, où il exerce comme chirurgien orthopédiste à la clinique Saint-François située 36, boulevard Saint-Marcel à Paris[4]. Sa mère, Etty Wrobel, enfant caché à Miribel[5], à quelques kilomètres au nord-est de Lyon, durant la Seconde Guerre mondiale[6], est psychologue, psychanalyste et écrivain[3].
Elle se marie en premières noces avec Pierre-François Veil, un des fils de Simone Veil[7], dont elle a trois enfants[8], dont l'un est le mari de Nelly Auteuil, fille de Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart[9]. Elle épouse en secondes noces Yves Lévy, directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)[3].
Ancienne élève de l’École alsacienne[3], elle suit des études de médecine. Elle est interne des hôpitaux de Paris (IHP) à partir de 1986[3] ; devenue médecin, elle réalise la majeure partie de son parcours de médecin hématologue et d'universitaire à l’université Paris-Descartes (Paris-V) - hôpital Necker, où elle a été responsable de l’unité de soins intensifs d’hématologie adulte et de greffe de moelle (1992-2011)[3],[10]. Elle soutient en 2000 sa thèse de doctorat intitulée « Étude de l’immunité anti-tumorale spécifique dans les leucémies myéloïdes et perspectives d'applications thérapeutiques » à l'université Paris-Descartes[11], puis est nommée professeure des universités-praticienne hospitalière en 2004[3],[12].
Les travaux de cette spécialiste d'hématologie, d'immunologie des tumeurs et de la transplantation[13] ont porté sur la greffe de moelle osseuse, la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et la leucémie myéloïde chronique (LMC). Elle a co-écrit de nombreux articles scientifiques, notamment en hématologie et immunologie[14].
De 1998 à , elle organise un congrès annuel sur la greffe de moelle, tâche rémunérée par le laboratoire pharmaceutique Genzyme[15]. De 2002 à 2006 elle dirige une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) travaillant sur l’immunologie des tumeurs à l’Institut Cochin. De 2005 à 2011, elle est également rémunérée pour intervenir dans des congrès concernant trois médicaments permettant de lutter contre la leucémie myéloïde chronique : le Glivec, le Tasigna (produits par Novartis) et le Sprycel (produit par Bristol-Myers Squibb)[15]. Elle entre au conseil consultatif (advisory board) de ce dernier médicament en 2007, et des deux autres en 2008, rôle qu'elle occupe jusqu'en [15] tout en exerçant de nombreuses fonctions au sein d'organismes publics, ce que Le Canard enchaîné a qualifié ironiquement de « léger conflit d'intérêt »[16].
Agnès Buzyn occupe de nombreuses responsabilités dans diverses sociétés scientifiques et organismes publics, liés à la médecine ou au nucléaire : elle est ainsi successivement membre du conseil médical et scientifique de l'Établissement français des greffes[Quand ?], de celui de l'Agence de la biomédecine de 2001 à 2008[15], du conseil scientifique de l'Établissement français du sang[Quand ?], du conseil d'administration de la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (SFGM-TC) de 2004 à 2012, société dont elle préside le conseil scientifique de 2008 à 2012[15].
De 2008 à 2013, elle préside le conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)[17], nommée en Conseil des ministres sur proposition de Jean-Louis Borloo[12]. En , elle est nommée membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique[18], fonction qu'elle conserve jusqu'en 2015[19].
En 2009, elle est nommée membre du conseil d’administration de l’Institut national du cancer (INCa), en tant que personnalité qualifiée, puis en devient vice-présidente en , un poste selon elle « honorifique »[20]. Pressentie pour en devenir présidente, elle met fin à ses fonctions rémunérées auprès des laboratoires pharmaceutiques en [20] puis est nommée présidente de l'INCa le [21],[13]. Cette nouvelle fonction la conduit à présider la délégation française du centre international de recherche sur le cancer, organisme dont elle devient vice-présidente en [22]. De à , Agnès Buzyn est également membre du conseil d'administration de la fondation pour l'université de Lyon[22].
Pressentie dès comme présidente du collège de la Haute Autorité de santé[23], elle y est officiellement nommée en [24],[23].
Gaspard Gantzer indique que le palais de l'Élysée envisage, en , sa nomination au sein d'un gouvernement dirigé par Emmanuel Macron[25].
Le , elle est nommée ministre des Solidarités et de la Santé[26] au sein du premier gouvernement Édouard Philippe, puis confirmée le dans le second gouvernement Édouard Philippe.
Son directeur de cabinet, Gilles de Margerie, est un ancien inspecteur des finances, banquier et directeur général adjoint du groupe mutualiste Humanis[27] ; il a coordonné les travaux liés à l’action publique au sein de La République en marche[28]. Son directeur adjoint chargé de la santé est Yann Bubien, ex-directeur du Centre hospitalier universitaire d'Angers[29]. Sa chef de cabinet est Sophie Ferracci qui occupait le même poste auprès d'Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle[28].
Son époux Yves Lévy dirigeant l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), la ministre se trouve potentiellement en situation de conflit d'intérêts, car si son ministère (de la santé) ne finance pas l'Inserm (dont les crédits viennent du ministère de la Recherche), il en est ministère de cotutelle politique, et plusieurs des membres du conseil d’administration de l'Inserm y représentent le ministère de la santé[30]. Ce risque a été « clairement identifié » par le secrétariat général de l’Élysée selon le cabinet de la ministre qui annonce le que celle-ci « ne traitera pas les sujets en lien avec l'Inserm » grâce à un « système de déport » (dans une situation similaire, Geneviève Fioraso avait officiellement demandé à être déchargée par décret de toute décision concernant la direction de la recherche technologique du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) alors dirigé par son compagnon[30]). Selon le journal La Croix qui estime qu'un déport ponctuel, ne serait « guère adapté à la situation d’une ministre ayant une tutelle continue sur son mari » le décret du relatif à la prévention des conflits d’intérêts dans l'exercice des fonctions ministérielles orienterait plutôt vers une cotutelle (voire une tutelle unique) de l’Inserm par le Premier ministre Édouard Philippe au côté du ministère de la Recherche[30].
En 2018, d'après Le Canard enchaîné, elle fait « un chantage à la démission » pour renouveler son époux Yves Lévy à la tête de l'Inserm[31]. Le quotidien Libération décrit ce conflit d'intérêts qui scandalise certains chercheurs et « embarrasse les politiques »[32]. Le Monde affirme que « la question sera tranchée au sommet de l’État, tant le sujet est sensible[33]. » Yves Lévy est reconduit le par intérim[34] ; d'après Libération, ce n'est que pour « repousse[r] le choix[35]. » Les noms des candidats n'ont pas été diffusés officiellement, mais Philippe Froguel et Jessica Zucman-Rossi ont rendu leur candidature publique[36]. D'après le magazine Sciences et Avenir, « la réglementation prévoit que les noms restent confidentiels »[37]. Dans un éditorial disponible en français[38],[39], le journal médical britannique The Lancet considère que l'opacité de la procédure de nomination ternit l'image de la France et demande « la publication des noms des candidats et des membres du comité, et du contenu des délibérations »[36],[40]. Seule la composition du comité paraît le [41]. Six candidats, sont auditionnés le : Philippe Amouyel, Michel Cogné, Yves Lévy, Ali Saïb, Philippe Froguel et Jessica Zucman-Rossi[42]. Mais Yves Lévy retire sa candidature jugée embarrassante par le gouvernement[43], et le ministère relance la procédure à zéro[44] pour finalement nommer Gilles Bloch[45].
Fin , elle annonce envisager de porter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants (ajoutant aux vaccins contre la poliomyélite, le tétanos et la diphtérie, ceux contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, l'infection par la bactérie Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C) et d'augmenter le prix des paquets de cigarettes[46]. Ces onze vaccins deviennent obligatoires à partir du .
Le , elle signe un arrêté à effet immédiat interdisant la délivrance en pharmacie sans ordonnance de médicaments antalgiques opiacés faibles (paracétamol codéiné notamment). Cette décision, prise dans un contexte émotionnel lourd[47] mais sans concertation avec les professionnels de la pharmacie [48], doit permettre de préserver plus efficacement les adolescents d'une utilisation détournée. Cette mesure est critiquée par les usagers réguliers de médicaments opiacés faibles en auto-médication pour le traitement de la douleur[49].
Elle présente, le , un plan d'action contre les déserts médicaux, qui prévoit notamment de doubler le nombre de maisons de santé pluri-professionnelles[50].
Le , lors du 42e congrès de la Mutualité française à Montpellier, elle présente la réforme 100 % santé[51].
Elle décide l'arrêt du remboursement de quatre médicaments contre le développement de la maladie d'Alzheimer, mesure qui prend effet le . Ce choix est critiqué par le président de la fondation France Alzheimer[52]. En revanche, la revue Prescrire salue la mesure, rappelant que ces médicaments « ont une efficacité minime et transitoire. Ils sont peu maniables en raison d'effets indésirables disproportionnés et exposent à de nombreuses interactions. Aucun de ces médicaments n'a d'efficacité démontrée pour ralentir l'évolution vers la dépendance et ils exposent à des effets indésirables graves, parfois mortels »[53].
Le , Agnès Buzyn évoque l'idée d'un recul de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans[54]. Des propos qu'elle formule « à titre personnel » et non en tant que ministre du gouvernement. « Je suis médecin, je vois que la durée de vie augmente d’année en année. Est-ce que […] nous allons pouvoir maintenir sur les actifs le poids des retraites qui vont augmenter ? »[55]. Une argumentation qui rejoint la prise de parole du Premier ministre Édouard Philippe le , qui a affirmé que l'âge légal de départ à la retraite était « un sujet de débat public ». « C’est une provocation que de voir une ministre, en responsabilité sur ce sujet, tenir ce genre de propos », dénonce Régis Mezzasalma de la CGT. « Ça jette de l’huile sur le feu ». Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites s'est dit « très surpris » par les propos tenus par la ministre[56].
En , après avoir sollicité l'avis de la Haute Autorité de santé, qui a conclu a une absence d'efficacité prouvée, elle annonce l'arrêt du remboursement des préparations homéopathiques par la Sécurité sociale, en vigueur depuis une décision de la ministre Georgina Dufoix en 1984. Le taux de remboursement, fixé à 30 % depuis 2011[57], passe à 15 % au , avant la fin de tout remboursement au [58].
À partir de , son ministère est chargé de la réforme des retraites, par l'intermédiaire de Jean-Paul Delevoye, nommé haut-commissaire aux Retraites auprès de la ministre[59], puis de Laurent Pietraszewski, nommé secrétaire d’État aux Retraites auprès de la ministre en décembre 2019. Cette réforme suscite un important mouvement social d'opposition.
Elle porte également un projet de loi bioéthique, présenté au Sénat en janvier 2020, dont la mesure phare est l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires[60].
Elle doit affronter un mouvement social d'ampleur à partir de juin 2019 dans les services d'urgence des hôpitaux. Le mardi , 95 services sont en grève[61]. Certains d'entre eux, comme celui de Pau, compte 100 % de grévistes[62]. Elle est interpellée par Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire du PCF le , affirmant que face à la crise des services d'urgence elle « ne répond pas comme quelqu'un qui n'irait jamais elle-même dans ces services d'urgence »[63]. Fin septembre, le mouvement concerne 260 services, soit près de la moitié des services de France[64]. En janvier 2020, environ 1 100 médecins occupants des fonctions de chefs de pôle, de chefs de service, ou d’élus en commissions médicales d’établissement, démissionnent de leurs fonctions administratives[65].
Agnès Buzyn envisage de conduire la liste LREM aux élections européennes de 2019, finalement menée par Nathalie Loiseau[66].
François Bayrou, président du MoDem, la suggère comme tête de liste pour les élections municipales de 2020 à Paris dès novembre 2019[66]. Deux mois plus tard, en janvier 2020, elle annonce être en discussion avec Benjamin Griveaux pour rejoindre sa campagne[67]. Le , elle est désignée par LREM pour remplacer Benjamin Griveaux, qui a retiré sa candidature après la diffusion de vidéos intimes[68]. Elle annonce qu'elle s'apprête à quitter le gouvernement ; deux jours auparavant, elle excluait pourtant toute candidature aux municipales en raison d’« un agenda trop chargé » à son ministère[69],[70].
Au lendemain du premier tour, où ses listes sont arrivées en troisième position au niveau de l’ensemble de la ville avec 17,26 %, elle indique sur Twitter l'interruption de sa campagne dans le cadre de la pandémie de Covid-19 en France alors en cours, sans attendre les consignes du mouvement LREM[71]. Elle met vigoureusement en cause la gestion de la crise sanitaire par l’exécutif et qualifie le déroulement du scrutin de « mascarade »[72].
Le , le journal Le Parisien indique qu'Agnès Buzyn a demandé sa réintégration provisoire à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris dans le cadre de la pandémie de Covid-19 en France[73]. Elle est « mise à disposition à titre gratuit » par l'AP-HP auprès du Service de santé des armées, et exerce dans une « cellule Covid-19 » de l'hôpital d'instruction des armées Percy de Clamart[74] ; elle y a pour collègue la secrétaire d'État Geneviève Darrieussecq[75]. Jusqu’à la fin mai, elle se tient en retrait de la scène publique, contrairement à ses rivales Anne Hidalgo (PS) et Rachida Dati (LR)[76],[77].
Critiquée pour son action au ministère de la Santé et, au sein de son parti, après qu’elle a déclaré qu’elle avait informé l’exécutif de la gravité de l’épidémie dès et que la tenue du premier tour était une « mascarade », Agnès Buzyn hésite longtemps à maintenir sa candidature ; l’hypothèse de son remplacement par Stanislas Guerini, délégué général de LREM, est alors largement évoquée[78],[79],[80]. Finalement, le , elle confirme son maintien comme tête de liste en vue du second tour, prévu le suivant[81]. Décrite comme fragilisée par les médias, elle repart alors en campagne, sous protection policière[82],[83].
Le , elle arrive en troisième position avec 13,04 % au niveau de Paris. Dans le 17e arrondissement, où elle est tête de liste, elle recueille 13,02 % des voix, ce qui ne lui permet pas d'obtenir un siège au Conseil de Paris[84]. Elle est élue au conseil d'arrondissement dans l'opposition[85], dont elle démissionne le , au lendemain de sa nomination à l'OMS (voir infra), laissant sa place à Bertrand Lavaud[86].
Le , Agnès Buzyn est nommée envoyée du directeur général pour les affaires multilatérales à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève[87].
En tant que présidente de l'Institut national du cancer, elle soutient en 2015 le projet de loi concernant le droit à l'oubli[88] pour les anciens malades du cancer. Ce droit est entré en vigueur le [89], ce droit permet aux personnes ayant été atteintes de cancers et de l’hépatite C de ne plus le mentionner lors d’une demande d’assurance emprunteur.
En , engagée dans la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, elle dénonce l’action des groupes de pression lors du vote des amendements remettant en cause la loi Évin. Dans un entretien au journal La Croix, elle s'est dite « profondément atterrée par cette initiative de certains parlementaires qui obéissent à des lobbys très puissants et très bien installés en France, ceux des producteurs de vin »[90].
Elle dénonce en [91] les pratiques de certains laboratoires qui aboutissent à une augmentation excessive des prix des nouveaux médicaments anti-cancéreux. Elle se dit favorable à une modularité des prix en fonction de l'indication[92].
En , Agnès Buzyn a un entretien téléphonique[93] avec l'écrivaine Anne Bert qui consacre les derniers mois de sa vie à sa bataille pour que soit votée une loi sur l'euthanasie et l'aide à mourir car elle est atteinte de la maladie de Charcot. Anne Bert a déclaré publiquement qu'elle partira en Belgique vers la fin de l'été 2017 pour obtenir l'aide qu'on lui refuse en France, faute de loi l'autorisant. Cet entretien a fait l'objet d'une longue interview sur France 3[94] dans laquelle Anne Bert raconte qu'Agnès Buzyn a fait machine arrière sur la déclaration qu'elle avait faite à l'occasion d'un colloque organisé par le Grand Orient[95] en 2015. Elle disait alors être favorable à une aide à mourir du type de ce qui existe en Belgique. À Anne Bert, elle a dit que la loi Claeys-Leonetti[96] était suffisante et qu'il fallait surtout la faire connaître aux Français.
En , Agnès Buzyn estime devant la commission des affaires sociales du Sénat que l’obligation de déclarer publiquement tout conflit d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique instaurée en 2011 par la loi Bertrand afin de renforcer l’indépendance de l’expertise sanitaire publique serait devenue trop « handicapante » pour certains chercheurs qui « ne le supportent plus et refusent de venir aux expertises de l'INCA »[20]. Selon elle, « vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts »[20]. Irène Frachon, médecin à l'origine de la révélation du scandale du Mediator qui a conduit à la loi Bertrand, rétorque alors que ces « liens d'intérêts » peuvent conduire à ce que « des experts indiscutablement « compétents » [restent] solidaires d’un industriel lourdement criminel » et que la seule solution est de mieux rémunérer les chercheurs afin d'éviter leur « captation par l'industrie »[20].
Son mari, Yves Lévy, est nommé en 2014 directeur général de l'Inserm. En octobre 2017, alors qu’elle avait promis de se déporter de tout dossier concernant cet institut, Agnès Buzyn décide, avec Frédérique Vidal, de geler un appel à projets visant à créer de nouveaux instituts hospitalo-universitaires (IHU). Cette mesure est conforme à une demande de son mari dans le cadre d’« une lutte d’influence à laquelle l’Inserm est partie prenante » indique Marianne, tandis que Didier Raoult précise que celui-ci souhaite diriger les IHU « depuis Paris »[97].
La perspective d’un renouvellement du mandat de son mari en 2018 provoque dans les médias des accusations de conflits d'intérêts, compte tenu du poste d'Agnès Buzyn comme ministre de la Santé[32],[33]. Face à l'écho donné par les médias, Yves Lévy annonce le sa décision de retirer sa candidature à un second mandat[43]. Deux mois plus tard, il est nommé conseiller d'État en service extraordinaire, sur proposition de Nicole Belloubet, ministre de la Justice[98] ; il ne perçoit aucune rémunération puisqu'il reste rémunéré par son administration d'origine[99] et continue d'exercer en parallèle son activité professionnelle de médecin et d'enseignant[100]. À ce poste, Yves Lévy est invité à conseiller juridiquement le gouvernement[100],[101].
Le 24 janvier 2020, trois premiers cas de Covid-19 sont enregistrés en France. Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, déclare à propos de la Covid-19 que « le risque d'importation [du virus] depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible » ; ces propos font polémique quelques semaines plus tard, lorsque le virus circule de plus en plus activement dans le pays[102]. Lorsqu’elle démissionne en pleine pandémie de Covid-19, l'opposition et des professionnels de santé dénoncent un « abandon de poste »[103].
Par ailleurs, durant la campagne municipale pour l'élection à la mairie de Paris, elle déclare que « les agents de la mairie de Paris ne sont pas formés ni préparés » à l'arrivée du coronavirus, invoquant la responsabilité d'Anne Hidalgo[104], avec qui elle précise n'avoir eu « aucun contact » dans ce cadre en tant que ministre, ce que la maire sortante dément en publiant des courriers envoyés par Agnès Buzyn alors qu’elle était encore ministre de la Santé et dans lesquels cette dernière remercie la maire de Paris pour sa mobilisation[105].
Le 17 mars 2020, deux jours après le premier tour des élections municipales, Agnès Buzyn affirme au Monde avoir alerté l'exécutif de la gravité de la pandémie de Covid-19 dès le 11 janvier 2020 mais avoir malgré tout fait le choix de se porter candidate à la mairie de Paris par fidélité politique au mouvement LREM[72]. Elle estime que le scrutin n’aurait pas dû être tenu, le qualifiant de « mascarade »[106]. Ses déclarations suscitent les critiques de la classe politique, qui se demande pourquoi ni elle ni le reste de l’exécutif n’ont tiré de conséquences du risque d’épidémie porté à leur connaissance[107].
Auditionnée le 30 juin 2020 par la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la pandémie, Agnès Buzyn défend les mesures qu’elle a prises à son ministère[108]. Les députés se montrent souvent sceptiques devant ses réponses[109]. Une opération de perquisition est menée à son domicile dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République en [110],[111].
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