Affaire Valérie Bacot | |
Fait reproché | Homicide volontaire |
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Pays | ![]() |
Nature de l'arme | Revolver |
Date | 13 mars 2016 |
Nombre de victimes | 1 (Daniel Polette) |
Jugement | |
Statut | 4 ans de prison dont 3 avec sursis pour Valérie Bacot |
Tribunal | Cour d'assises de Saône-et-Loire |
Date du jugement | 25 juin 2021 |
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L'affaire Valérie Bacot, également connue comme l'affaire de la Clayette, est une affaire judiciaire française, qui fait suite à l'assassinat par balle de Daniel Polette par son épouse Valérie Bacot, après des années de violences.
Le , à la suite d'une passe violente, Valérie Bacot tue son époux Daniel Polette d'une balle de revolver dans la nuque après avoir tenté de lui faire ingérer à son insu un somnifère plus tôt dans la journée[1],[2],[3]. L'arme est un revolver style 22 Long Rifle[4] avec laquelle son mari l'avait menacée à plusieurs reprises[5]. Elle indique avoir eu peur que sa fille de 14 ans ne subisse le même sort qu'elle[6],[7]. Ses deux fils aînés, âgés de 16 et 17 ans, et Lucas Granet, le petit ami de sa fille, âgé de 16 ans[5], l'aident à enterrer le corps dans un bois[1],[8],[9]. Valérie Bacot signale la disparition de son mari à la police[10]. Le corps est retrouvé le à La Clayette, en Saône-et-Loire[8], grâce à une information donnée par la mère de Lucas à la police[1] et sur les indications de Valérie Bacot[8].
Valérie Bacot est originaire de Saône-et-Loire. Ses parents se séparent en 1992[3]. Sa mère (Joëlle Aubagne), décrite comme alcoolique, autoritaire et violente[11], gérante d'un commerce dans le centre-ville de La Clayette, se met en couple avec Daniel Polette. Il emménage chez eux en [3] et commence à violer Valérie alors qu'elle a 12 ans[10],[1]. Condamné en à quatre ans de prison pour agression sexuelle sur mineure de moins de 15 ans[1], il sort de prison au bout de deux ans et demi et retourne au domicile familial, où les viols reprennent[12]. À l'âge de 17 ans, Valérie Bacot tombe enceinte d'un de ces viols et sa mère la met à la porte[12].
Cependant, à cette époque, sa mère dénie toute forme de viol et décrit la relation entre Valérie Bacot et Daniel Polette comme étant amoureuse. Celle-ci réclamant le retour de son homme et écrivant dans une lettre adressée à sa mère « Je veux vivre MA VIE, ça ne te regarde pas.(...) Je veux rester avec mon homme ». Valérie Bacot alors à peine majeure quitte le domicile familial, sa mère assurant qu'elle ne l'a jamais chassée.[13].
Elle s'installe alors avec Daniel Polette, son beau-père, dans la commune voisine de Baudemont et l’épouse : ils restent mariés dix-huit ans et ont quatre enfants[1]. Selon le comité de soutien de Valérie Bacot et ses déclarations, son mari la force ensuite à se prostituer[1],[8] dans un monospace aménagé[10]. Valérie Bacot affirme que Daniel Polette l'a visée à plusieurs reprises avec une arme non chargée et qu'il a appuyé sur la détente, brandissant la menace de charger l'arme la fois suivante[10].
Les enfants du couple auraient tenté par deux fois d'alerter la gendarmerie sur la situation familiale[14], ce que les gendarmes démentent lors du procès[5].
Valérie Bacot a raconté son calvaire dans un livre intitulé Tout le monde savait qui a été publié en 2021 chez Fayard[15].
Valérie Bacot et ses enfants sont interpellés en octobre 2017[1] et elle est placée en garde à vue puis mise en examen pour assassinat tandis que ses deux enfants sont mis en examen pour recel de cadavre et non-dénonciation de crime[10]. Après un an de détention provisoire, elle est libérée sous contrôle judiciaire[16].
Le a lieu à Mâcon le procès des trois enfants ayant aidé à dissimuler le corps de leur père et de leur beau-père. Le , le tribunal pour enfants suit les recommandations du parquet et les condamne à six mois de prison avec sursis pour recel de cadavre[8].
Le procès de Valérie Bacot débute le devant la Cour d’assises de Chalon-sur-Saône[15],[1],[12]. Elle encourt la prison à perpétuité[17]. Avant le procès elle déclare « mériter une peine »[18].
Un comité de soutien lance une pétition qui compte plus de 75 000 signatures en janvier 2021[1] et plus de 540 000 en juin 2021[15],[16],[12] afin de demander la liberté pour Valérie Bacot. L'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem soutient ce mouvement de sollicitation de grâce auprès du président de la République Emmanuel Macron[19].
Reprenant la stratégie de défense de l'accusée, qui s'est entourée des avocates de Jacqueline Sauvage, plusieurs médias comparent cette nouvelle affaire à l'affaire Jacqueline Sauvage[6],[19],[14]. Le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Damien Savarzeix, souligne cependant qu'il s'agit d'un assassinat dans un contexte de huis clos et qu'il n'y a pas de légitime défense dans ce dossier[10]. Après avoir été défendue par Maître Dominique Mary, Valérie Bacot a pour avocates Maîtres Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, qui avaient défendu Jacqueline Sauvage et qui ont été sollicitées par des proches de Valérie Bacot[10],[6]. L'avocate Janine Bonaggiunta considère que « L’histoire de Valérie est bien plus tragique [que celle de Jacqueline Sauvage] »[19].
Le 25 juin 2021, le ministère public requiert cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, ce qui lui permettrait de sortir libre puisqu'elle a déjà passé un an en détention provisoire[20],[4].
Finalement, Valérie Bacot est condamnée à quatre ans de prison dont trois avec sursis. Elle ressort libre du tribunal[21],[4].
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