Affaire Michel Zecler | |
Type | Accusations de violences policières |
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Pays | ![]() |
Localisation | 17e arrondissement de Paris |
Date | |
Bilan | |
Blessés | 1 |
Répression | |
Arrestations | Quatre policiers sont inculpés. Deux sont écroués, les deux autres sont placés sous contrôle judiciaire (). |
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L'affaire Michel Zecler est une affaire judiciaire française née à la suite de violences policières à l'encontre de Michel Zecler, producteur de musique. La diffusion de la vidéo de sa violente interpellation par une équipe de policiers du quartier et des nombreux coups qu'il a reçus alors qu'il rentrait dans son studio d'enregistrement dans le 17e arrondissement de Paris le a connu un fort retentissement médiatique et politique, dans le contexte en France de dénonciation de violences policières et de la discussion à l'Assemblée nationale de la contestée proposition de loi relative à la sécurité globale. Quatre policiers sont suspendus le temps de l'enquête puis sont inculpés le . Deux sont écroués, les deux autres sont placés sous contrôle judiciaire.
Michel Zecler passe son enfance dans la commune de Bagneux, située au sud de Paris, en France. En 2006, par l'intermédiaire de la chanteuse Diam's, il rencontre Valérie Atlan, organisatrice de concerts de rap, avec qui il crée une entreprise de production d'événements musicaux[1],[2]. En 2008, les deux entrepreneurs deviennent producteurs de musique, en fondant un label discographique indépendant : Black Gold Corp, spécialisé dans le rap et le hip-hop[3],[4]. Ils collaborent avec plusieurs artistes de la scène rap française tels que La Fouine[1]. En 2016, ils produisent la tournée nationale L'âge d'or du rap français qui réunit plusieurs vedettes du hip-hop français des années 1990-2000, comme Nèg' Marrons, Akhenaton, Ministère A.M.E.R., Ménélik et Oxmo Puccino[2],[4].
Fin , dans l'émission Touche pas à mon poste !, sur C8, Michel Zecler raconte avoir vécu une « jeunesse chaotique » qui l'a conduit en prison. Il affirme que depuis « [il a] tout fait pour être irréprochable »[1],[4],[2].
L'Affaire Michel Zecler a lieu en plein déroulement de la discussion relative à l'Assemblée nationale de la proposition de loi relative à la sécurité globale qui porte sur le renforcement des pouvoirs de la police municipale, l'accès aux images des caméras-piéton, la captation d'images par les drones et la diffusion de l'image des policiers. Celle-ci entraîne des polémiques au niveau politique et des contestations avec plusieurs manifestations qui se déroulent le dans une vingtaine de villes, dont Paris[5],[6].
Le soir du vers 19 h 40, durant le deuxième confinement sanitaire survenu en France, Michel Zecler regagne à pied son studio d'enregistrement situé dans le 17e arrondissement de Paris. À ce moment-là, deux agents de la police nationale l'interpellent pour défaut de port de masque dans la rue[7].
Un brigadier et deux gardiens de la paix pénètrent dans son studio d'enregistrement, en considérant qu'ils font face à une attitude de rébellion de la part du producteur — selon le compte-rendu qu'ils rédigent après cette intervention. Ce rapport est pourtant fortement mis en cause par les images vidéo diffusées sur le web puis sur les différentes chaînes de télévision françaises[8],[9].
Michel Zecler accuse les policiers de l'avoir insulté de « sale nègre » lorsqu'ils l'ont frappé ; eux nient toute injure raciste[10].
Des proches du président de la République Emmanuel Macron confient à plusieurs médias que celui-ci est très choqué par les images et qu'il réclame à Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, des « sanctions très claires » lors d'un entretien téléphonique. Gérald Darmanin réagit également à cette affaire en déclarant notamment à la télévision[11] : « ces images sont inqualifiables, elles sont extrêmement choquantes ». Il annonce dès lors avoir saisi l'Inspection générale de la Police nationale en ajoutant ces termes : « Dès que les faits seront établis par la justice […] je demanderai la révocation de ces policiers, ils ont sali l'uniforme de la République. » Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, dénonce « des comportements de délinquants »[12].
Le terme de « passage à tabac » est, à de nombreuses reprises, évoqué par la presse française[12],[13],[14].
La presse étrangère s'indigne ; plusieurs quotidiens estiment que l'affaire fragilise le gouvernement[15].
Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, souhaite que l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), saisie du dossier, enquête le plus rapidement possible et déclare notamment : « c'est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi »[16].
Michel Zecler reçoit six jours d'incapacité temporaire de travail suite à ses blessures. Le dans l'après-midi, il porte plainte auprès de l'IGPN, accompagné de son avocate Hafida El Ali[17],[18].
Quatre policiers font l’objet d’une enquête pour « violences » et « faux en écriture publique » à partir du . Ils sont suspendus de leurs fonctions le et placés en garde à vue le dans les locaux de l’IGPN[19]. À l'issue des 48 heures de garde à vue, le procureur de Paris réclame leur mise en examen, la détention provisoire pour trois d'entre eux, la mise sous contrôle judiciaire du quatrième (qui avait lancé la grenade lacrymogène dans le studio d'enregistrement) et il confie l'affaire à un juge d'instruction[20].
Le juge d’instruction décide d'inculper les quatre policiers. Deux sont écroués, les deux autres sont placés sous contrôle judiciaire. Le policier qui aurait jeté la grenade lacrymogène dans le studio d'enregistrement est mis en examen pour des « violences volontaires » par personne dépositaire de l'autorité publique sur Michel Zecler et les neuf jeunes qui se trouvaient dans le studio de musique[21].
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