Élections générales espagnoles de 2023

Élections générales espagnoles de 2023
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
208 sièges (sur 266) du Sénat
Type d’élection Élections générales
Durée de campagne du au
Corps électoral et résultats
Inscrits 37 466 432
Participation
70,40 % en augmentation 4,2
Parti populaire – Alberto Núñez Feijóo
Voix 8 091 840
33,05 %
en augmentation 12,2
Députés élus 136 en augmentation 48
Sénateurs élus 120 en augmentation 37
Parti socialiste – Pedro Sánchez
Voix 7 760 970
31,70 %
en augmentation 3,7
Députés élus 122 en augmentation 2
Sénateurs élus 72 en diminution 21
Vox – Santiago Abascal
Voix 3 033 744
12,39 %
en diminution 2,7
Députés élus 33 en diminution 19
Sénateurs élus 0 en diminution 2
Sumar – Yolanda Díaz
Voix 3 014 006
12,31 %
en diminution 3
Députés élus 31 en diminution 7
Sénateurs élus 0 en stagnation
Président du gouvernement
Sortant
Pedro Sánchez
PSOE
Résultats officielsVoir et modifier les données sur Wikidata

Les élections générales espagnoles de 2023 (en espagnol : elecciones generales de España de 2023, désignées sous le numéronyme 23-J) se tiennent le , afin d'élire les 350 députés et 208 des 265 sénateurs de la XVe législature des Cortes Generales.

L'issue du scrutin se révèle incertaine. Malgré une forte hausse, le Parti populaire (PP) mené par Alberto Núñez Feijóo ne parvient pas à décrocher la majorité absolue des sièges avec le soutien de son allié potentiel, Vox, qui subit quant à lui son premier recul. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du Président du gouvernement Pedro Sánchez créé la surprise en déjouant les sondages augurant une chute électorale, mais ne progresse que légèrement, tandis que son allié potentiel Sumar recule par rapport à son prédecesseur Unidas Podemos.

Cette situation place en position de faiseur de rois les différentes petites formations régionalistes, mais leur réticence à soutenir un gouvernement conduit le pays à redouter un blocage politique, qui le forcerait à un retour aux urnes.

Contexte

Gouvernement de coalition

Photo de famille du gouvernement le 14 janvier 2020
Photo du gouvernement le 14 janvier 2020.

À la suite des élections générales anticipées du 10 novembre 2019, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Unidas Podemos s'entendent pour former un gouvernement de coalition sous la direction de Pedro Sánchez[1]. Après avoir obtenu le ralliement ou l'abstention de plusieurs partis territoriaux, dont les indépendantistes catalans de la Gauche républicaine de Catalogne et basques d'Euskal Herria Bildu, Pedro Sánchez obtient l'investiture du Congrès des députés deux mois après le scrutin, au second tour et avec seulement deux voix d'avance au sein de l'hémicycle[2].

Dans la perspective des élections madrilènes de mai 2021, Pablo Iglesias démissionne du gouvernement pour se porter candidat au scrutin et cède à Yolanda Díaz la direction d'Unidas Podemos au sein de l'exécutif[3]. En raison de son échec électoral, il renonce le à la direction de Podemos[4], à laquelle lui succède Ione Belarra, sa successeure au gouvernement, cinq semaines plus tard[5].

À la suite du scrutin madrilène, le PSOE, en tête des intentions de vote depuis le début de la législature, se trouve devancé par le Parti populaire (Espagne) (PP), qui profite ainsi de la dynamique engendrée par sa victoire lors du scrutin territorial[6]. Le suivant, Pedro Sánchez exécute un important remaniement ministériel touchant les ministres socialistes, relevant notamment ses deux plus proches, Carmen Calvo et José Luis Ábalos, ainsi que son directeur de cabinet Iván Redondo, au profit de cadres et de maires issus du PSOE[7],[8]. Le 40e congrès socialiste, en , est l'occasion d'un très fort renouvellement de la direction, bien que Sánchez conserve sa numéro deux, Adriana Lastra[9]. Celle-ci démissionne après la défaite historique du PSOE aux élections andalouses du 19 juin 2022, officiellement pour raisons personnelles, et cède ses fonctions à la ministre des Finances, María Jesús Montero[10].

Crises : pandémie de Covid-19 et inflation

Pedro Sanchez déclarant l'état d'alerte.
Début de la vaccination le 27 décembre 2020.

Le , pour faire face à la pandémie de Covid-19, le gouvernement proclame l'état d'alerte afin de disposer des compétences permettant d'ordonner le confinement général de la population[11]. Il est formellement levé le suivant, après une phase progressive de desserrement des restrictions dans les communautés autonomes[12]. Face à une remontée du taux d'incidence, un nouvel état d'alerte est proclamé le [13], qui prend fin le [14]. Les deux mesures sont rétroactivement annulées par le Tribunal constitutionnel les et , considérant que les décisions adoptées étaient justifiées au regard de la situation sanitaire, mais que le gouvernement aurait dû recourir à l'instrument juridique de l'état d'urgence pour les mettre en place[15],[16]. Plus de 100 000 Espagnols meurent du Covid entre et [17].

Réformes sociales et sociétales

Crise au Parti populaire

Le Parti populaire (PP) réalise le la plus mauvaise performance électorale de son histoire en Catalogne, remportant aux élections parlementaires seulement trois députés sur 135 avec moins de 4 % des voix, ce qui en fait la dernière force politique en termes de représentation dans l'hémicycle[18]. En réaction, le président, Pablo Casado, annonce la vente à venir du siège national, sis rue de Gênes, symbole des scandales de corruption qui ont affaibli le PP électoralement[19]. À peine deux mois et demi plus tard, les élections madrilènes du , convoquées par la présidente de la communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, sont un triomphe pour le PP, qui rate la majorité absolue de seulement quatre sièges à l'Assemblée de Madrid et totalise plus de parlementaires que toute la gauche après une campagne axée sur la défense de la « liberté » face aux restrictions d'activités et de déplacements décidées par le gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire[20].

Au sein du parti, une guerre entre Pablo Casado et Isabel Díaz Ayuso, éclate peu après la contre-performance du PP aux élections du 13 février 2022 en Castille-et-León, le premier accusant la seconde de prise illégale d'intérêts dans un contrat de fourniture de matériel sanitaire pendant la pandémie de Covid-19 qui aurait profité au frère de la cheffe de l'exécutif madrilène[21],[22]. Cette confrontation publique suit des tensions larvées depuis cinq mois concernant le contrôle de la fédération du parti à Madrid[23].

Ces désaccords profitent dans les sondages au parti d'extrême droite, Vox, qui surpasse le Parti populaire dans les enquêtes d'opinion[24]. Au bout d'une semaine d'une tension grandissante, de la perte de la plupart de ses soutiens et sous la pression des dirigeants régionaux, Pablo Casado annonce le qu'il proposera la convocation extraordinaire du XXe congrès national et qu'il ne s'y représentera pas[25]. Favori pour prendre la direction du parti, le président de la Junte de Galice, Alberto Núñez Feijóo, est désigné candidat à la présidence lors d'un vote direct des adhérents par 99,6 % des voix[26], puis élu chef du parti par 98,4 % des délégués au congrès[27].

Lors des élections andalouses du 19 juin 2022, le président sortant, Juanma Moreno, remporte un résultat historique en obtenant la majorité absolue des sièges, s'imposant dans les huit provinces et les vingt plus grandes villes de la communauté autonome, alors que le Parti socialiste obtient le pire score de son histoire dans ce territoire[28]. À la suite de l'élection de son nouveau président puis de son succès électoral en Andalousie, le PP retrouve une forte dynamique dans les sondages, qui reçoit le surnom d'« effet Feijóo » et permet au parti de devancer le Parti socialiste de cinq à sept points d'intentions de vote à la rentrée de [29].

Élections anticipées

Le , au lendemain de la défaite du Parti socialiste et d'Unidas Podemos aux élections municipales et régionales, Pedro Sánchez annonce que le Conseil des ministres prononcera le jour même la dissolution des Cortes Generales et la convocation anticipée des élections générales pour le [30].

Les élections devant initialement se dérouler, au plus tard, le , et les Cortes Generales devant être dissoutes plusieurs semaines avant le scrutin, risquaient de remettre en cause la tenue de la prestation de serment de la princesse Leonor, héritère du trône d'Espagne, prévue par la Constitution le jour de son 18e anniversaire, soit le . Après plusieurs mois de tergiversations quant à un possible report de la cérémonie, la convocation d'élections anticipées devrait finalement permettre à Leonor de prêter serment dans les conditions stipulées par la Constitution[31].

Ces élections anticipées se tiennent néanmoins en pleine présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne, ce qui suscite des incertitudes en cas d'alternance[32],[33].

Mode de scrutin

L'Espagne dispose d'un parlement bicaméral : les Cortes Generales, composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Les députés comme les sénateurs sont élus pour quatre ans[34],[35]. Le scrutin pour leur renouvellement se tient 54 jours après la publication du décret de convocation des électeurs au Bulletin officiel de l'État (BOE)[36], sauf dans le cas d'une répétition électorale : le délai de tenue du scrutin est réduit à 47 jours et la durée de la campagne officielle passe de 14 à sept jours[37].

Les précédentes élections générales ayant eu lieu le , le mandat des Cortes Generales prendra fin le . Le décret de convocation des élections générales doit donc être publié le , conduisant à la tenue du scrutin le dimanche . Cet ensemble de dates s'applique uniquement si la législature est menée à son terme, le président du gouvernement disposant de la capacité de prononcer la dissolution anticipée des deux chambres[38].

Les principaux partis du pays s'entendent en pour faciliter le vote des 2,27 millions d'expatriés, rendu plus complexe en pour éviter les accusations de fraude, en adoptant une réforme de la loi électorale : les Espagnols de l'étranger recevront automatiquement l'ensemble de la documentation électorale, et n'auront donc plus à la demander aux autorités consulaires, pourront télécharger les bulletins de vote en ligne, et disposeront de sept jours — contre trois jusqu'à présent — pour voter physiquement dans leurs consulats[39].

Pour le Congrès des députés

Le palais des Cortès, siège du Congrès des députés.

Le Congrès des députés est composé de 350 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal à listes fermées dans 52 circonscriptions correspondant aux 50 provinces du pays ainsi qu'aux villes autonomes de Ceuta et de Melilla. Le nombre de députés qui leur est alloué est variable en fonction de leur population, avec néanmoins un minimum de deux sièges par province, à l'exception des villes autonomes qui n'ont chacune en tout qu'un seul siège et pour laquelle les élections se tiennent donc de facto au scrutin uninominal majoritaire à un tour[40].

Après décompte des voix, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt dans chacune des circonscriptions. Ne peuvent prétendre à la répartition des sièges que les listes ayant franchi le seuil électoral de 3 % des suffrages exprimés. Dans la pratique, ce seuil se révèle plus élevé dans les circonscriptions ayant peu de sièges à pourvoir. Il est ainsi en réalité de 25 % dans les provinces ne comptant que trois sièges. Le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme suffrage exprimé, ce qui élève légèrement le seuil réel par rapport à un système classique où ils ne sont pas reconnus[40].

Répartition des sièges à pourvoir par circonscription[41]
Circonscriptions Députés Carte
Madrid 37 Carte des circonscriptions.
Barcelone 32
Valence (en augmentation 1) 16
Alicante et Séville 12
Málaga 11
Murcie 10
Cadix 9
Îles Baléares, La Corogne, Las Palmas et Biscaye 8
Asturies, Grenade, Pontevedra, Santa Cruz de Tenerife et Saragosse 7
Almería, Cordoue, Gérone, Guipuscoa, Tarragone et Tolède 6
Badajoz (en diminution 1), Cantabrie, Castellón, Ciudad Real, Huelva, Jaén, Navarre et Valladolid 5
Álava, Albacete, Burgos, Cáceres, León, Lérida, Lugo, Ourense, La Rioja et Salamanque 4
Ávila, Cuenca, Guadalajara, Huesca, Palencia, Ségovie, Teruel et Zamora 3
Soria 2
Ceuta et Melilla 1

Pour le Sénat

Le palais du Sénat, siège du Sénat.

Le Sénat est composé de 265 sénateurs dont 208 élus au scrutin direct, les 57 restants étant élus par les parlements des 17 communautés autonomes.

Les sénateurs élus par la population le sont au scrutin majoritaire plurinominal dans 59 circonscriptions plurinominales correspondant aux provinces du pays et à Ceuta et Melilla, à l'exception des deux communautés autonomes archipélagiques. Les principales îles des archipels des Baléares et des Canaries sont en effet dotées de leurs propres circonscriptions. Il y a ainsi quatre sénateurs pour chacune des 47 provinces de la péninsule, trois sénateurs pour les îles de Grande Canarie, Majorque et Tenerife, deux sénateurs respectivement pour Ceuta et Melilla, et un sénateur pour les îles de Minorque, Fuerteventura, La Gomera, Ibiza-Formentera, El Hierro, Lanzarote, et La Palma[42]. En fonction de la circonscription, chaque électeur peut voter pour plusieurs candidats : trois dans les circonscriptions provinciales, deux dans les îles à trois sièges et un seul dans toutes les autres circonscriptions insulaires[43].

Les assemblées législatives des communautés autonomes désignent aussi des sénateurs, à raison d'un de droit par communauté, plus un siège supplémentaire par tranche d'un million d'habitants. Le nombre est de ce fait variable en fonction de l'évolution démographique. Il était de 57 en . Ces élections indirectes ont lieu pour chaque assemblée communautaire peu après leurs renouvellements, et ne coïncident donc pas nécessairement avec les élections au scrutin populaire.

Campagne

Principales forces politiques

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en
avril 2019
Parti socialiste ouvrier espagnol
(es) Partido Socialista Obrero Español
PSOE Pedro Sánchez
Président du gouvernement
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
28,00 % des voix
120 députés
93 sénateurs
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Alberto Núñez Feijóo
Sénateur de Galice
Centre droit à droite
Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne
20,81 % des voix
89 députés
83 sénateurs
Vox Santiago Abascal
Député de Madrid
Extrême droite
Néo-franquisme, centralisme, ultranationalisme
15,08 % des voix
52 députés
2 sénateurs
Sumar
Rassembler
Yolanda Díaz
Ministre du Travail
Gauche
Progressisme, politique écologique, féminisme
15,35 % des voix[a]
38 députés
0 sénateur
Gauche républicaine de Catalogne
(ca) Esquerra Republicana de Catalunya
ERC Gabriel Rufián
Député de Barcelone
Centre gauche à gauche
Socialisme démocratique, indépendantisme catalan, républicanisme
3,63 % des voix
13 députés
11 sénateurs
Junts
Ensemble
Míriam Nogueras
Députée de Barcelone
Centre à centre droit
Libéralisme, indépendantisme catalan, républicanisme
En coalition
4 députés
3 sénateurs
Parti nationaliste basque
(es) Partido Nacionalista Vasco
(eu) Euzko Alderdi Jeltzalea
EAJ/PNV Aitor Esteban
Député de Biscaye
Centre droit
Nationalisme basque, démocratie chrétienne, régionalisme
1,56 % des voix
6 députés
9 sénateurs
Euskal Herria Bildu
Réunir le Pays basque
Bildu Mertxe Aizpurua
Députée de Guipuscoa
Gauche
Gauche abertzale, socialisme, indépendantisme
1,14 % des voix
5 députés
1 sénateur

Sondages

Le graphique ci-dessous est une synthèse des résultats des sondages réalisés depuis les élections du 10 novembre 2019. La largeur du graphique correspond à la durée théorique du mandat de quatre ans de la législature issue de ces élections. La publication de sondages électoraux est interdite en Espagne quelques jours avant le scrutin.

Graphique représentant les résultats des sondages depuis les élections générales de novembre 2019.
  • PP
  • PSOE
  • Vox
  • Sumar
  • ERC
  • Junts
  • PNV
  • EH Bildu

Principaux événements

Si 80 à 90% de la population espagnole s'accorde à dire que le Réchauffement climatique est un problème, cette préoccupation ne se reflète pas dans la campagne électorale, où les questions environnementales se révèlent très peu présentes[44],[45]. Le Parti populaire ne présente aucun objectif climatique dans son programme et est jugé susceptible de ralentir au contraire la transition énergétique, tandis que Vox nie le réchauffement climatique et va jusqu'à appeler à abandonner l’Accord de Paris et à suspendre toutes les normes climatiques « imposées par les élites globalistes »[44],[45]. La gauche ne fait pas non plus de la protection de l'environnement une priorité, à l'exception de la coalition Sumar, qui cherche à se présenter comme la plus ambitieuse en la matière[44].

Résultats

Bureau de vote à Valladolid

Participation

Participation et comparaison
avec le scrutin précédent[46],[47]
Horaire 2019 2023 Différence
à 14 heures 37,92 % 40,48 % en augmentation 2,56
à 18 heures 56,85 % 53,13 % en diminution 3,72
à 20 heures 66,23 % 70,40 % en augmentation 4,17

Congrès des députés

Résultats préliminaires des élections au Congrès des députés[48]
Parti ou coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire (PP) 8 091 840 33,05 en augmentation 12,24 136 en augmentation 48[b]
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 6 547 964 26,74 en augmentation 2,02 103 en diminution 5
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) 1 213 006 4,95 en augmentation 1,67 19 en augmentation 7
Total Parti socialiste ouvrier espagnol 7 760 970 31,70 en augmentation 3,70 122 en augmentation 2
Vox 3 033 744 12,39 en diminution 2,69 33 en diminution 19
Sumar 2 037 937 8,32 en diminution 2,26[a] 19 en diminution 5[a]
Sumar-En Comú Podem 493 548 2,02 en diminution 0,24 7 en stagnation
Sumem per Guanyar (Sumar-Compromis) 399 405 1,63 en diminution 0,50 4 en diminution 1
Sumar Més (Sumar-Més-MpM) 83 116 0,34 en diminution 0,04 1 en diminution 1
Total Sumar 3 014 006 12,31 en diminution 3,04[a] 31 en diminution 7[a]
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 462 883 1,89 en diminution 1,74 7 en diminution 5
Junts 392 634 1,60 [c] 7 en augmentation 3
Euskal Herria Bildu (EH Bildu) 333 362 1,36 en augmentation 0,22 6 en augmentation 1
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 275 782 1,12 en diminution 0,44 5 en diminution 1
Parti animaliste avec l'environnement (PACMA) 165 768 0,67 en diminution 0,27 0 en stagnation
Bloc nationaliste galicien (BNG) 152 327 0,62 en augmentation 0,12 1 en stagnation
Coalition canarienne (CCa) 114 718 0,46 [d] 1 en stagnation
Candidature d'unité populaire (CUP) 98 794 0,40 en diminution 0,62 0 en diminution 2
Union du peuple navarrais (UPN) 51 764 0,21 [e] 1 en diminution 1
Front ouvrier (FO) 46 605 0,19 Nv. 0 en stagnation
Nouvelles Canaries (NCa) 45 557 0,18 [f] 0 en diminution 1
Coalition Existe (TE-AE) 20 298 0,08 en stagnation 0 en diminution 1
Soria Maintenant (SY!) 9 626 0,03 Nv. 0 en stagnation
Espagne vidée (EV) 3 069 0,01 Nv. 0 en stagnation
Les Asturies existent (AE-EV) 2 248 0,01 Nv. 0 en stagnation
Parti castillan-Terre du peuple (PCAS-TC) 1 156 0,01 Abs. 0 en stagnation
Total Espagne vidée (EV) 36 397 0,15 en augmentation 0,07 0 en diminution 1
Parti démocrate européen catalan - Espace CiU (PDeCAT-E CiU) 31 687 0,12 [c] 0 en diminution 4
Recortes Cero-Grupo Verde (RECORTES CERO-GV) 23 254 0,09 en diminution 0,05 0 en stagnation
Union du peuple léonais (UPL) 23 010 0,09 en augmentation 0,05 0 en stagnation
Por un Mundo más Justo (PUM+J) 22 391 0,09 en diminution 0,02 0 en stagnation
Parti communiste des travailleurs espagnols (PCTE) 17 918 0,07 en augmentation 0,02 0 en stagnation
Autres partis[g] 0,47 0 en diminution 12[h]
Vote blanc 199 392 0,81 en diminution 0,09
Suffrages exprimés 24 482 534
Votes nuls
Total 100 350 en stagnation
Abstention
Inscrits/Participation 37 466 432

Résultats par communautés autonomes

Sénat

Résultats des élections au Sénat
Parti Voix % +/- Élus +/-
Parti populaire (PP) 120 en augmentation 37
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)[j] 73 en diminution 20
Euskal Herria Bildu (EH Bildu) 4 en augmentation 3
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 3 en diminution 8
Total Gauches pour l’indépendance 7 en diminution 5
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 4 en diminution 5
Ensemble pour la Catalogne (Junts) 1 en diminution 2
Union du peuple navarrais (UPN) 1 en diminution 1
Groupement socialiste gomérien (ASG) 1 en stagnation
Groupement indépendant d'El Hierro (AHI) 1 en augmentation 1
Vox 0 en diminution 2
Teruel Existe (TE) 0 en diminution 2
Ciudadanos (Cs) 0 en diminution 1
Vote blanc 380 580 1,59 en diminution 0,30
Suffrages exprimés 23 854 321 97,20
Votes nuls 559 603 2,29
Total 24 413 924 100 208 en stagnation
Abstention 10 395 166 29,86
Inscrits/Participation 34 809 090 70,13

Analyse

Résultats par circonscription au Congrès

Le scrutin laisse le pays sans réel vainqueur. Bien qu'arrivé en tête avec une forte hausse, passant d'un cinquième à un tiers des suffrages, le Parti populaire (PP) mené par Alberto Núñez Feijóo échoue à obtenir une majorité suffisante pour gouverner, seul ou avec l'appui de son allié potentiel, Vox. Avec respectivement 136 et 33 sièges au Congrès des députés, soit un total de 169 sièges, les deux formations manquent de peu la majorité absolue au Congrès, fixée à 176 sièges. Alberto Núñez Feijóo aurait notamment fait les frais d'un positionnement ambigu vis-à-vis de Vox ainsi que d'une série de gaffes politiques et de mauvaises performances aux entretiens télévisés lors de la campagne, au point de décider d'en boycotter le dernier[49],[50].

Malgré une campagne électorale réussie lui ayant permis de remonter dans les sondages et d'obtenir même une légère progression, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du président du gouvernement Pedro Sánchez ne parvient pas lui non plus à réunir une majorité. Avec 122 sièges, l'appui de la Coalition Sumar se révèle en effet insuffisant à remplacer Unidas Podemos. Comparée à cette dernière qu'elle remplace sur l'échiquier politique, Sumar connait une baisse et obtient 31 sièges, soit un total de 153 pour les deux formations politiques[49],[51].

Arrivé troisième, Vox réalise quant à lui une contre-performance. Après plusieurs élections nationales marquées par des hausses constantes et des succès aux élections communautaires de mai 2023 lui ayant permis d'intégrer les gouvernements menés par le PP dans la Généralité valencienne et en Estrémadure, le parti de Santiago Abascal essuie son premier recul[52],[53],[54].

Le caractère par conséquent très serré du scrutin, qui voit les deux principaux blocs échouer de peu à obtenir la majorité, place les différentes petites formations nationalistes régionales en position de Faiseur de rois. Avec sept sièges chacun, les partis catalans Junts et la Gauche républicaine (ERC) se retrouvent ainsi en capacité de déterminer le vainqueur en fonction de leur soutien ou de leur abstention, tout comme les partis basques Euskal Herria Bildu (EH Bildu) et le Parti nationaliste basque (EAJ/PNV), qui obtiennent respectivement 6 et 5 sièges. Le soutien ou l'absence d'opposition des formations indépendantistes catalanes est cependant jugé très incertain en raison de la demande probable d'un référendum d'autodétermination pour la Catalogne, politiquement très risqué[49]. Au lendemain des élections, la porte-parole de Junts, Míriam Nogueras, déclare ainsi que le soutien de son parti à Pedro Sánchez ne « sera pas offert gratuitement », et que Junts n'a pas été formé pour servir à stabiliser l'Etat espagnol, mais pour faire de la Catalogne un pays indépendant[55].

La perspective d'un blocage politique fait redouter un retour forcé aux urnes avec la convocation d'élections anticipées[49],[56].

Conséquences

Notes et références

Notes

  1. a b c d et e Résultats cumulés d'Unidas Podemos, des coalitions autour de Más País et de Més Esquerra aux élections de novembre 2019.
  2. Sans le Forum des Asturies qui a participé au précédent scrutin.
  3. a et b Composante de Ensemble pour la Catalogne (JuntsXCat) aux élections de novembre 2019.
  4. En coalition avec Nouvelles Canaries aux élections de novembre 2019.
  5. Membre de la coalition Navarra Suma (NA+) aux élections de novembre 2019.
  6. En coalition avec Coalition canarienne aux élections de novembre 2019.
  7. (34 partis, moins de 0,05 % chacun)
  8. 10 députés de Ciudadanos, 1 député du Parti régionaliste de Cantabrie et 1 député du Forum des Asturies.
  9. Les villes autonomes élisent chacune un député par scrutin uninominal majoritaire à un tour.
  10. Pour l'élection sénatoriale pour l'île Ibiza (Baléares), le candidat socialiste est soutenu par une alliance, appelée « Pacte progressiste » (EFS), formée du PSOE, de Sumar, de la Gauche unie et du parti local Ibiza maintenant (Ara Eivissa).

Références

  1. (es) Javier Bocanegra, « Sánchez: "Pedimos a las demás fuerzas parlamentarias que se sumen al avance" », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Alexis Romero, « Sánchez es investido presidente del Gobierno tras casi nueve meses en funciones », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) « Pablo Iglesias deja el Gobierno para ser candidato en Madrid y ofrece a Errejón un frente común », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Aitor Riveiro, « Pablo Iglesias: "Dejo todos mis cargos, dejo la política" », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « Ione Belarra, elegida nueva secretaria general de Podemos », Cadena SER,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Alexis Romero, « El PP supera al PSOE aupado por el efecto Ayuso, pero tendría muy difícil formar Gobierno, según las encuestas », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Carlos E. Cué et José Marcos, « Sánchez da un vuelco a la legislatura con un cambio profundo del Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « Estos son los nuevos ministros tras la remodelación del Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Juanma Romero, « Sánchez compone una ejecutiva con seis ministros, más joven y con un 60% de mujeres », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) Cristina de la Hoz, « María Jesús Montero, nueva vicesecretaria general del PSOE en lugar de Adriana Lastra », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) Carlos E. Cué, « Sánchez decreta el estado de alarma durante 15 días », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « ¿Cuándo acaba el estado de alarma en España y en qué comunidades se ha levantado ya? », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) Marisol Hernández, « Pedro Sánchez decreta el estado de alarma en Madrid e Isabel Díaz Ayuso denuncia que se niega a negociar », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) « Cuándo termina el estado de alarma y qué podremos hacer cuando acabe », Heraldo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Beatriz Parera, « El TC declara inconstitucional el confinamiento del primer estado de alarma », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) José María Brunet, « El Constitucional anula el segundo decreto del estado de alarma contra la pandemia », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Agence France-Presse, « Covid-19 : l’Espagne dépasse la barre des 100 000 morts, selon les autorités », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) « El PP cosecha el peor resultado de su historia en Cataluña y queda como última fuerza parlamentaria con tres escaños », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « Casado anuncia que el PP deja la sede de Génova para romper con el pasado », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) « Elecciones Madrid: la derecha revalida su victoria y continuará en el Gobierno regional », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Natalia Junquera, « Guerra híbrida en el PP », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) C. S. Macías et Rocío Ruiz, « El PP cerrará el expediente a Ayuso tras recibir la información solicitada », La Razón,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (es) Diana Fresneda, « Cronología de la guerra abierta entre Casado y Ayuso: de una estrecha amistad a acusaciones de corrupción », El País,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (es) « Encuesta OKDIARIO: Vox da el sorpasso al PP por primera vez tras el 'caserazo', Castilla y León y el fratricidio Casado-Ayuso », OK Diario,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) Cristina de la Hoz, « Casado aguanta hasta el congreso y pide a Feijóo que le suceda al frente del partido », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) « Feijóo se convierte en el nuevo líder del PP con un 88% de participación en unas primarias sin rival », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) « Feijóo, tras ser elegido presidente del PP con el 98,35% de los votos: "Lo importante ahora es seguir juntos" », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) Luis B. García, « Juanma Moreno alcanza la mayoría absoluta en Andalucía », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) « Así están las encuestas para las elecciones generales | Feijóo se mantiene a siete puntos de Sánchez », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) Mariano Alonso, « Pedro Sánchez adelanta las elecciones generales al 23 de julio de sus cargos este martes », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. (es) R.T.O., « El adelanto electoral facilita que la princesa Leonor jure la Constitución el 31 de octubre », sur The Objective, theobjective.esp, (consulté le ).
  32. La-Croix.com, « En Espagne, la présidence tournante européenne bousculée par les élections », sur La Croix, lacroix.journal, (consulté le ).
  33. https://www.agefi.fr/auteur/clement-solal, « Les élections en Espagne jettent l’incertitude sur sa présidence du Conseil de l’UE », sur L'Agefi, (consulté le )
  34. (es) Espagne. « Constitución Española. », BOE, art. 68. (version en vigueur : 27 septembre 2011) [lire en ligne (page consultée le 16 août 2022)].
  35. (es) Espagne. « Constitución Española. », BOE, art. 69. (version en vigueur : 27 septembre 2011) [lire en ligne (page consultée le 16 août 2022)].
  36. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 7 juillet 2021) [lire en ligne (page consultée le 16 août 2022)].
  37. (es) « Camino al 10N: fechas clave del calendario de la repetición de elecciones generales », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. (es) Ángel Alonso Giménez, « El documento interno del Congreso que da pistas sobre cuándo serán las elecciones generales », El Periódico de España,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. (es) « El Senado acaba definitivamente con el voto rogado para los españoles residentes en el extranjero », RTVE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. a et b Union interparlementaire, « Congreso de los Diputados (Congrès des Députés) », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  41. Jefatura del Estado: « Real Decreto 400/2023, de 29 de mayo, de disolución del Congreso de los Diputados y del Senado y de convocatoria de elecciones. », Boletín Oficial del Estado, no 128,‎ , p. 74164 (ISSN 0212-033X, lire en ligne)
  42. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 165. (version en vigueur : 7 juillet 2021) [lire en ligne (page consultée le 16 août 2022)].
  43. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 166. (version en vigueur : 7 juillet 2021) [lire en ligne (page consultée le 16 août 2022)].
  44. a b et c Alban Elkaïm, « Élections en Espagne : l’écologie quasi absente », Reporterre,‎ (lire en ligne)
  45. a et b Benjamin Delille, « Elections en Espagne : «On s’accorde à dire que le dérèglement climatique est un problème, mais cela ne se reflète pas dans le vote» », sur Libération,
  46. « Resultados provisionales », sur resultados.generales23j.es (consulté le )
  47. « Datos de participación », sur resultados.generales23j.es (consulté le )
  48. Résultats - Ministère espagnol de l'Intérieur
  49. a b c et d « Elections législatives en Espagne : ce qu'il faut retenir d'un scrutin très disputé », Francetvinfo,‎ (lire en ligne).
  50. « Législatives en Espagne : une course aux alliances pour éviter de nouvelles élections », FRANCE24, FRANCE24,‎ (lire en ligne).
  51. « Élections législatives en Espagne : les socialistes créent la surprise en résistant à la droite », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne).
  52. « Espagne : Vox, le parti d’extrême droite au centre du jeu lors des élections législatives anticipées », lemonde, Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
  53. « Elections législatives en Espagne : l'ascension fulgurante de Vox, le parti d'extrême droite qui pourrait redonner le pouvoir aux conservateurs », francetvinfo,‎ (lire en ligne).
  54. Emmanuel Berretta, « L’Espagne brise l’envol de l’extrême droite en Europe », lepoint, lepoint.fr,‎ (lire en ligne).
  55. (es) « Míriam Nogueras (Junts): "No haremos presidente a Sánchez a cambio de nada" - Público TV », publico,‎ (lire en ligne).
  56. « L'Espagne dans l'impasse après des élections au résultat déroutant », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Information

Article Élections générales espagnoles de 2023 en français Wikipedia a pris les places suivantes dans le classement local de popularité:

Le contenu présenté de l'article Wikipédia a été extrait en 2023-07-26 sur la base de https://fr.wikipedia.org/?curid=15097593